amazed

Un peu trop flou, pour moi

les souvenirs d'hier sont flous comme à chaque fois qu'une soirée se passe trop bien. je me rappelle un peu, dans les bribes de mes souvenirs, de certains jolis moments. je me souviens de la musique, je me souviens de dani et felix, je me souviens de mes rires, je me souviens de faïr. on avait bu, un peu. fumé, beaucoup. dansé, trop. le reste est moins tangible. les contours de ces scènes ne sont pas clairs et mon esprit embrumé ne parvient pas à tout reconnaître.

"salut..."

je murmure, devant teivel. iel m'a amené au milieu du jardin, sans prévenir, son bras métallique m'agrippant le poignet et me tirant en silence. j'ai rien dis, parce que je n'en ai pas la force, et que de toute manière je ne peux rien faire contre ellui. alors je me suis laissée faire, sagement. plantée dos au mur de lierre, je lea regarde, sceptique.

"de quoi ?"

je ne comprends pas vraiment de quoi iel parle mais je sens teivel n'est pas à l'aise, gêné.e ou en colère, peut-être ? je ne comprends pas bien alors j'essaye de puiser dans mes souvenirs de la veille.

les yeux dans le vide, les souvenirs remontent. j'entends les basses vrombir, ces accords que je connais par cœur. j'entends ma voix railleuse à force de chanter et je sens les courbatures dans mes articulations pour avoir trop danser. je me souviens de mon corps collé à ceux de mes amis, pour rire, parce qu'avec eux je n'ai pas de limite. je me souviens de la musique prenant possession e mon corps, de mes mouvements plus lent et lancinant, des caresses sur mes avants bras et de mes yeux brillants.

et puis je regarde teivel.
et puis je me souviens d'iel.
de nos corps l'un contre l'autre.
de la rougeur de mes joues.
des battements de mon cœur. (trop rapides)
de la douceur de ses lèvres. (trop fugace)
et de moi qui prend la fuite.

"je... euh… ah."

merde. je baisse la tête et je me met à rougir. j'ai honte. je me souviens maintenant. j'ai dansé avec teivel, hier. j'ai dansé avec teivel et on s'est embrassé. (à peu près) j'ai dansé avec teivel, on s'est embrassé et puis je me suis barrée.

"je suis désolée..."

je ne sais même pas quoi lui dire. si ça ne tenait qu'à moi, je ferai tout pour encore m'enfuir.

Un peu trop flou, pour moi

je n'ose pas vraiment relever la tête. à vrai dire, je m'attends à ce qu'un coup parte en ma direction. je ne broncherai pas car je crois le mériter. j'espère juste que Teivel me frappera avec le bon bras. j'attends un instant, prête à encaisser le coup, mais rien ne vient. à la place, la seule chose qui part est un soupir las.

je relève la tête, confuse. est-ce que Teivel est triste ? est-ce que Teivel est déçue ? je ne saurai pas dire, mais je suis sûre d'avoir une expression mélancolique sur son visage ternit de fatigue.

je me met à rougir de nouveau alors qu'iel me donne de nouvelles bribes d'informations que j'ai dû perdre dans la nuit. par réflexe anxieux, mes mains viennent jouer avec les mèches de me cheveux. je me dandine à droite et à gauche.

"ah... sérieux  ? j'ai fait ça ?" je ris doucement parce qu'au fond, je sais que c'est tout à fait mon genre. "oups... j'ai gagné au moins ?" au concours du lancé de buche. je ris un peu plus fort. je me permet parce que Teivel semble un peu plus chaleureux.se, ellui aussi.

"je sais." que je n'aurai pas dû m'enfuir. "c'est juste que..." que quoi, au juste ? je réfléchis un instant. je ne suis pas sûre de savoir comment poursuivre cette phrase. tout ce que j'éprouve juste un sentiment étrange. "en fait, si."

je sais. je recule d'un pas pour que mon dos frôle le mur en brique et je me laisse doucement tombée vers le sol. je suis mieux quand je touche la terre. je plie mes genoux et je dépose mes bras par dessus pour me mettre à l'aise. d'en bas, je regarde Teivel.

"comment dire ça simplement... rah..." je passe ma main sur ma trempe. j'en ai marre de passer par quatres chemins quand il s'agit de mes émotions. et puis merde. autant être honnête. "j'ai aimé danser avec toi, Teivel. c'était chouette, c'était chaud, c'était intense. quand on a commencé à s'embrasser, j'ai voulu me laisser aller. sauf que je me suis rappelée que j'étais ivre et que toi aussi. j'ai eu peur que tu n'agisses que sous le coup de l'alcool, que je ne te plaisais pas vraiment,  ou que tu te sois sentie obligé.e à cause de moi ou de l'ivresse de la soirée. j'ai paniqué, et au lieu de te demander, je t'ai repoussé, et je me suis enfuie. voilà."

parce que Teivel ne voudrait pas m'embrasser si iel n'était pas sous les effets de l'ivresse. je le sais: je ne suis pas de celles qui plaisent. c'était forcémment une erreur, ainsi, j'ai bien fait d'y mettre un terme.