a. runb. looking for paradisec. waiting for deathd. eat friends
« Après ma mort, souvenez-vous de moi ; qu’elle vous ait été utile, mais je suis plus que ça ! Je suis plus qu’un outil de votre survie, je suis un être humain ! Chaque morceau de moi que vous mâchez est imprégné de mon essence, de mes souvenirs, de mes joies et de mes peines. Rappelez-vous de moi et de qui j’étais. Même disparu, je laisse derrière moi une empreinte, un rappel de ce que signifie être vivant. »
kafka et rex ont pu bond ensemble sur les larves... #chelou un peu non ???? petite pensée à leurs love interests
alb a demandé à sortir avec coco alors qu'il sortait déjà avec jozie ??? mystère à suivre ah et niveau trouple ça y va.... love, dani et nine sont ensemble!!!
Avatar : sua (alien stage) + faye wong (crédits : @tarik, @lichen, @capryss & @dante)
Âge : vingt-huit ans.
Poste : grande soeur des psy.
Clubs : responsable du club de méditation.
Statut : célibataire.
Inventaire : un chaton nommé georgette.
Pronoms : elle.
Multicomptes : kiki, clair & jozie
Pouvoir : Sixième sens + rétrocognition
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Avatar : sua (alien stage) + faye wong (crédits : @tarik, @lichen, @capryss & @dante) Âge : vingt-huit ans. Poste : grande soeur des psy. Clubs : responsable du club de méditation. Statut : célibataire. Inventaire : un chaton nommé georgette. Pronoms : elle. Multicomptes : kiki, clair & jozie Pouvoir : Sixième sens + rétrocognition Gif :
[ Mar 12 Nov 2024 - 1:46 ] unnatural selection, rex
i wanna speak in a language that you will understandPetite, Robin ne pleurait pas les insectes et animaux morts. Elle avait fini par comprendre que cette tristesse en grosses gouttes ne les ramèneraient pas. Robin ne sauvait pas non plus ces êtres de la mort. Elle ne faisait pas dévier les escargots du chemin des chaussures de ses camarades à qui elle n'adressait presque pas un mot et constatait, accroupie, les coquilles écrasées et baveuses avant de s'éloigner sans chercher à jouer avec les charognes. De la même manière, elle n'avait jamais cherché à interagir avec Rex. D'une solitude ancrée et parallèle, Robin par presque mutisme et Rex par ce dégoût sincère qu'il inspirait déjà chez les autres enfants - elle n'a jamais vu la nécessité de se mêler à lui. Elle le regardait au loin se faire bousculer et pleurer dans le coin des murs sans chercher à le réconforter. Quand ils le cherchaient, de grands éclats de rires ponctués par son prénom puisqu'il était un jeu, qu'ils lui demandaient si elle l'avait vue et qu'elle disait non jusqu'à lever les yeux vers les toits - comme un sixième sens, son, sixième sens - Robin n'avait pas vraiment de peine. C'était dans l'ordre des choses. Elle ne pouvait pas interférer et trouvait un confort dans cette distance.
Aujourd'hui, Robin sait qu'elle va le trouver et s'asseoir en face de lui au réfectoire. C'est pour cela qu'elle ne se presse pas et joue le jeu de passer parmi les derniers. Elle a pris son plateau et l'a rempli diligemment jusqu'à venir jusqu'à sa table, s'installant face à lui. Le réfectoire est déjà un peu vidé le temps que les derniers passent. Elle ne soucie pas d'être vu avec lui - Robin n'a pas honte de ses actions et se constitue en une figure parfaitement publique. Elle ne connaît pas l'intimité. Bonjour Rex. Je vais te déranger pendant ton repas. Elle annonce sans laisser le choix. Elle dépose entre eux l'évidence de la suite et saisit sa fourchette. Robin porte sur elle toute l'empreinte de l'Enclave. Elle est un sujet témoin du Bien. Son mépris pour Rex a nouvellement un peu de pitié. Je ne souhaitais pas te déranger pendant tes activités et il est rare que j'ai du temps à accorder après les temps de méditation. C'est midi. Elle mâche lentement ses carottes crues. Tu manges seul ? Elle le regarde, dévisage. Son expression est pleinement neutre, détendue.
Rex
Sans étoile ☆
Avatar : enki (fear and hunger) (cr:Dante)
Âge : 27 ans
Poste : garde forestier
Clubs : sciences - méditation
Statut : célibataire
Inventaire : -
Pronoms : il/lui
Multicomptes : jude, paris
Pouvoir : putréfaction
Avatar : enki (fear and hunger) (cr:Dante) Âge : 27 ans Poste : garde forestier Clubs : sciences - méditation Statut : célibataire Inventaire : - Pronoms : il/lui Multicomptes : jude, paris Pouvoir : putréfaction
[ Ven 15 Nov 2024 - 0:15 ] unnatural selection, rex
UNNATURAL SELECTION
feat. Robin
there is nothing i can do when i realize with fright that the spiderman is having me for dinner tonight
La nourriture est parfaite, même celle qui se destine aux âmes des bas-fonds. Il faut voir les nutriments dans leur pureté essentielle, comme des fragments de vie en soi, des parcelles d’existence autonomes. Ainsi, je ne m’imagine pas gourmet — je le suis ! Comprenez-le bien : il est si aisé de juger, de croire que l’apparence dicte ce que nos entrailles désirent. Mais détrompez-vous ! Apprenez à discerner le bon du mauvais, l’authentique des illusions. La nourriture est parfaite, et alors, manger est un art sacré. Ne dit-on pas des vers qu’ils sont fins palais, eux qui transforment les restes en humus, participant à l’alchimie de la terre ? Nous, nous ne consommons pas tout ce qui s’offre à nous ; nous choisissons ce qui est bénéfique, esquivant les substances nocives. C’est là le pacte des petites âmes contre la fausse vitalité des faux-semblants. J’évoque ici les gens comme toi, Robin.
Je contemple ton plateau avant de te regarder. Il déborde de tout ce qu’il te faut — des aliments soigneusement choisis pour te maintenir en forme jusqu’au prochain repas. Je devine, sans peine, l'attention que tu portes à ce qui compose ton assiette ; cela s’accorde, je suppose, à ton idée du Bien, à ta vision du Juste. As-tu déjà réalisé combien nos plats parlent pour nous ? Ce qu’ils révèlent de nos goûts, et si nous savons nous aimer nous-mêmes aussi. Après tout, qu’est-ce que se nourrir si ce n’est prendre soin de soi ? Si j’en avais le pouvoir, j'ouvrirais les estomacs de l’Enclave pour sonder les âmes, en guise de dialogue, faute de conversations franches, en remplacement des moqueries et des regards fuyants. Pourtant, je ne commencerais pas par toi. Il est, dans les corridors de ta ruche, des appétits plus mystérieux, des gargouillements qui m’appellent avec plus d’intensité. Sur mon plateau, observe : une soupe verdâtre où surnagent quelques légumineuses. Un quignon de pain à demi grignoté. Une pomme. Dis-moi, que devines-tu alors de moi ?
Je relève la tête, un sourire esquissé, les yeux en demi-lunes, et glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille. Toi, debout ; moi, assis : tableau fatidique. Tu ignores sans doute à quel point ta présence me dérange, bien au-delà de ce bref instant que, pour une raison qui m’échappe, tu choisis de partager avec moi. Ce n’est pas seulement ce moment, mais ton existence elle-même, ce statut que tu portes et qui remplit ton assiette plus que la mienne. Ce ton que tu utilises — distant. Tu es là, toute proche, et pourtant tu maintiens un écart invisible, mais palpable. Je te regarde comme je me souviens de tous ceux qui, par leur choix ou leur absence, m’ont forgé tel que je suis aujourd’hui. Malgré tout, je te souris. Peut-être ignores-tu les chuchotements des autres autour de nous, leurs regards furtifs, leurs conversations suspendues en plein vol. Je les comprends : tu n’as pas ta place à mes côtés, je suis tâche sur ton portrait immaculé.
Tu aurais pu, venir me troubler, oui. C'est ce que tu fais sans relâche. Par ta seule respiration, par cette ingénuité que tu affiches, par ta main d’acier soyeux posée sur ceux que, moi aussi, je convoite. Pourtant, je ne laisse transparaître ni amertume ni colère. Moi aussi, parfois, je me sens attiré par la lumière. C’est rare de te voir à cette heure-ci. Il y a une urgence ? Je te suis du regard tandis que tu prends place en face de moi, reconnaissant envers ceux qui, silencieux, laissent chaque bruit de ta mastication parvenir à mes oreilles. Je savoure, sans trahir le moindre émoi, l’écho des mouvements de tes incisives, imaginant le territoire de ta bouche, vaste. Sais-tu que, dit-on, la chair des carottes partage la densité de celle des doigts humains ? Il me plaît de m’imaginer la main entre tes dents, toi continuant de mâcher, méthodique, implacable, infatigable. Encore. Encore. Et encore. Tu es l’engrenage de ces murs, la mécanique même de cet endroit maudit. Toujours souriant, je lève un sourcil en invitation à me répondre. Bon appétit.
by delirium
Robin
Premium ✪
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[ Ven 15 Nov 2024 - 1:09 ] unnatural selection, rex
i wanna speak in a language that you will understandNous sommes mieux ainsi. Rien ne nous précipite. Ici qu'autre part, dans les bois à la suivre, ou au club à le retenir. Robin affectionne le temps du repas pour ses rituels et la part induite de ce moment partagé et de communauté. De la même manière qu'elle s'effaçait des décors sociaux, petite, elle s'asseyait auprès de n'importe qui sans qu'on redoute sa présence. Voilà une nouvelle différence entre Rex et elle.
Robin considère la politesse de Rex. Il sourit, gentiment, et son plateau est proprement vide. Robin ne propose pas de lui remplir, elle n'a pas cette forme de générosité qui irait à l'encontre du système ; si ses assiettes débordent de légumes luisants et frais, encore tendres, celle de Rex doit avoir le goût des insipides rébellions. C'est la marque de leur différence et Robin n'en connaît aucune gêne, aucun malaise, ce serait comme cherché à dissimuler son unique étoile bordée de rouge contre son col et réinventer une réalité où leur hiérarchie ne compte pas. Mais Robin se présente devant lui en tant que premium, en tant que grande soeur et en tant qu'investigatrice de la Ruche. Il n'y a rien qui ne la définisse mieux. Il n'y a rien qui pourrait la définir autrement. Et c'est cette Robin-ci, celle qui ne fait aucune concession d'elle-même mais aussi des autres, qui s'adresse à Rex.Non. Il n'y a aucune urgence. Elle continue le va-et-vient tranquille de sa fourchette à sa bouche, mâchant les carottes râpées inlassablement. Mais ce n'est pas qu'il n'y a pas d'urgence que cela n'a pas à être adressé, n'est-ce pas ? C'est une fausse question, elle en est certaine. Elle repose méthodiquement ses couvertes pour prendre son verre, boire une gorgée. Ses gestes sont procéduriers et rythment ses mots. L'eau dans sa bouche fait office de temps avant la suite. Tu es proche de certains de mes amis. Je m'inquiète pour certains plus que d'autres. Sa voix est à hauteur normale, elle ne craint pas le scandale ; autour de cette table, elle sait avoir raison. J'essaie d'aider Kafka. Ta présence à toi ne l'aide pas, vous vous ressemblez, je le sens. Il est encore jeune, tu devrais lui laisser une chance de réussir. J'essaie de faire en sorte qu'il aille au-delà de ses travers pour ne plus qu'il soit seul. Tu ne lui souhaites pas de l'être comme toi tu l'es, non ? Personne n'aime la solitude. Pas en souriant ainsi. Pas en s'intéressant aux complexités d'un garçon comme Kafka. Robin le sait. Elle énonce tout cela avec une méchanceté et cruauté crachées des entrailles du système ; elle ne cherche pas à faire mal à Rex, mais cette réalité est déplaisante. Elle ne la mâche pas. Elle se présente entière face à cet tout autre être entier. Si tu l'aimes, tu devrais reconnaître sa chance de pouvoir être aidé comme tu ne l'as pas toujours été. Et pour cela tu devrais le rejeter. Pour lui. Il est gentil, il ne te laisserait pas tomber autrement.
Rex
Sans étoile ☆
Avatar : enki (fear and hunger) (cr:Dante)
Âge : 27 ans
Poste : garde forestier
Clubs : sciences - méditation
Statut : célibataire
Inventaire : -
Pronoms : il/lui
Multicomptes : jude, paris
Pouvoir : putréfaction
Avatar : enki (fear and hunger) (cr:Dante) Âge : 27 ans Poste : garde forestier Clubs : sciences - méditation Statut : célibataire Inventaire : - Pronoms : il/lui Multicomptes : jude, paris Pouvoir : putréfaction
[ Ven 15 Nov 2024 - 4:26 ] unnatural selection, rex
UNNATURAL SELECTION
feat. Robin
there is nothing i can do when i realize with fright that the spiderman is having me for dinner tonight
Je voudrais te dire que le temps est de ces forces silencieuses qui contraignent les âmes à l'empressement dont tu parles, cette fièvre d’agir qui les consume. Mais je replace les choses dans leur juste ordre : il n'est pour nous aucun terme à atteindre. Tu rejoindras cette terre promise qu'ils réservent aux astres de ton espèce, et moi… moi, je partirai vers un ailleurs, un domaine qui m’appartient au propre. Un lieu que tu devines peut-être, du haut de ta tour d’ivoire, de là où l’on chante le mépris sans en saisir le poison, où l’on revêt l’indifférence sous les habits du devoir. Ainsi sont les lois en ces lieux, et j’y trouve moi-même un semblant de paix — comment te le reprocher ? Ma place n'est pas au Paradis. Je n'ai nulle envie d'y chercher un moule qui m'étoufferait. Qu'ils m'arrachent les ailes, qu'ils me condamnent à la chute ! Je saurai toucher terre et façonner mon propre empire, que ce soit dans la vie, dans l’envie, dans l’amour ou la mort.
Tu as raison, et je te le concède d'un léger haussement d'épaule, avant de baisser la tête pour tremper ma cuillère dans la soupe, tiédie depuis longtemps. Le goût, banal et fade, laisse déjà entrevoir les festins plus savoureux que j’irai chercher plus loin, à ma façon, plus tard dans la journée. Je t’écoute sans faillir, poursuivant mon repas sans précipitation, et ton discours finit par m’amuser. Autour de nous, la vie s’étire, reprend discrètement sa cadence. Il a suffi de quelques instants pour que le monde d’hier intègre notre nouvelle dynamique. Les choses prennent toujours des dimensions plus grandioses lorsqu’on se contente de les imaginer — tel est l’attrait même des délires. Et nous voilà ramenés, encore, à ce temps magique qui éteint les sourcils levés et dissipe les exclamations suscitées par notre tête-à-tête inattendu. Alors, tous ces autres déjà habitués, se jouent-ils de nous en feignant l’étonnement, ou bien notre rencontre n'était-elle, finalement, qu'une nécessité, un appel à la destinée ? En parlant de perfection. Ah, Kafka… Oui… Mes doigts se crispent autour du couvert, tandis que me viennent en mémoire ses larmes, ses supplications de créature desséchée sous un soleil indifférent — c’est toi, c’est vous, qui l’avez fait ainsi, privé des vices nécessaires ! Je saisis alors que tu es de ceux qui l’ont poussé à s’effacer. Les soi-disant héros de ton espèce m’irritent ; à leurs allures de vertus sans taches, je ne perçois qu'une bienveillance feinte, une aliénation si profonde qu'ils la croient ordonnée, gravée en eux. Quelle existence insipide que celle vécue sous le joug de préceptes empruntés, de morales venues d’ailleurs ! Quel ennui, quelle imposture ! Comme s’ils touchaient à la perfection, eux ! Je les devine plus rongés que les autres, car, prétendant au sommet, ils jouissent de perspectives infinies et se corrompent en secret. J’ai connu Sohan. Je connais Clair. Je laisse distraitement tourner la cuillère dans le bol à moitié plein, la tenant nonchalamment du bout des doigts. Je ne saisis pas ce qui te pousse à tant t’attarder sur Kafka, ni ce que tu lui reproches au point de le mettre en lumière ainsi. Robin, des blocards déviants, il y en a partout, crois-moi. Regarde autour de toi. Regarde-moi. Regarde toi, parfois. Tu en fais trop. Un soupir m’échappe, et je laisse tomber la cuillère qui résonne contre la vaisselle du réfectoire dans un tintement brusque. Quelques regards se tournent, tandis que des gouttes de soupe éclatent ici et là comme le cri étouffé de ce qui n'est plus. Un sourire me vient, presque malgré moi ; du bout de l'index, je cueille l’une de ces gouttes qui s’est aventurée jusqu’au rebord de ton assiette. Lentement, je porte le doigt à mes lèvres, savourant cette saveur étrangère, infusée de ce qui t'appartient. Le goût m’envahit l’espace de quelques secondes — je ne les oublierai pas. Et puis, dis-moi, que sais-tu vraiment de la solitude ? Tu viens de le dire, Kafka est ton ami. Il n’est pas seul, donc.
Je comprends ta place, car tu sais employer les mots justes pour m’atteindre, forte de cette acuité qui fait de ta bouche une arme affûtée. Pour toi, tout semble presque aisé : tu prononces les vérités sans détour, enfonces tes paroles dans les failles, tournes et retournes les douleurs, car, avant d’être des blessures ouvertes, elles ne sont que des faits. Ici, grande famille que nous formons, aucun secret ne résiste vraiment au poids de la véracité ; rien n’est assez profond pour demeurer scellé. C’est précisément pour cela que je ne t’en tiens pas véritablement rigueur. Maintenant, je fais rouler la pomme sur mon plateau, distraitement. Ton discours m’ennuie ; j’appuie ma tête dans le creux de ma main, le coude ancré sur la table. Tu es une fille spéciale, Robin. Et pourtant, je doute que tu comprennes quoi que ce soit de l’amour — de ce fait, je ne saurais accorder le moindre crédit à tes conseils. C’est dommage, vraiment. Je croque sans prévenir dans la pomme, mâche bruyamment, laisse le jus sucrer mon menton avant de s’y figer, collant. Je fais mine de réfléchir, la pomme toujours en main, un doigt levé comme pour marquer une inspiration. Hm, dis-je en mastiquant, puis, après un instant : Tu sais qui vous auriez dû m’envoyer ? Je déglutis et déclare sans hésitation : Alfie ! Lui, oui… lui, il aurait pu me parler d’amour, et peut-être que cela aurait été plus crédible… Je sais pas… Juste une intuition. Alfie dégage une sincérité étrange, je repense à notre entrevue récente ; face aux larmes, il a cédé avec une rapidité désarmante… Quel gentil garçon. Il me manquerait presque. Supposons, Robin, que tu aimes quelqu’un, vraiment, d’un amour immense et vorace. Parviendrais-tu à t’en défaire si aisément ? Dis-moi la vérité — aurais-tu la force de l’abandonner ? Je mords de nouveau dans la pomme, la chair déjà percée de trous par d’autres dents que les miennes. C’est que les vers y ont trouvé refuge avant moi.