a. runb. looking for paradisec. waiting for deathd. eat friends
« Après ma mort, souvenez-vous de moi ; qu’elle vous ait été utile, mais je suis plus que ça ! Je suis plus qu’un outil de votre survie, je suis un être humain ! Chaque morceau de moi que vous mâchez est imprégné de mon essence, de mes souvenirs, de mes joies et de mes peines. Rappelez-vous de moi et de qui j’étais. Même disparu, je laisse derrière moi une empreinte, un rappel de ce que signifie être vivant. »
kafka et rex ont pu bond ensemble sur les larves... #chelou un peu non ???? petite pensée à leurs love interests
alb a demandé à sortir avec coco alors qu'il sortait déjà avec jozie ??? mystère à suivre ah et niveau trouple ça y va.... love, dani et nine sont ensemble!!!
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[ Mar 4 Juin 2024 - 1:04 ] (fin) Salty & Sweet (fb) // Askhat&Kafka
— Like the poison in that tempting apple
les nuits de l'enclave sont empruntes d'une fixité de verre, qui reflète aisément les échos. si l'on contemple un peu trop longuement les halos persistants à leur surface, l'on risque bien de se perdre en rêveries prismatiques.
— de plus, l'absence de lune permet aux insectes de se dissimuler assez majestueusement, car leur présence latente n'entache en rien l'invariabilité transparente des songes.
il a "faim" ; il doit en être sûr
l'on doit s'assurer de l'hégémonie de ses fantasmes.
Askhat s'est endormi sans verrouiller la porte de sa chambre. kafka, qui fonctionne par signes — considère qu'il s'agit là d'un indice providentiel pour son avidité.
rituellement, il s'est empêché jusque là de lui prêter le moindre goût. bien sûr, cela ne l'empêche d'imaginer, vaguement les désirs fonctionnent ainsi, en pointillé à la clairvoyance vaniteuse. il suffit de tirer un peu sur leurs rebords pour les détacher, comme avec les pétales
après tout, kafka le voit tous les jours...
donc, il considère qu'il n'a pas le droit de le toucher en pensée ; que cela doit se faire de façon organique ; à la manière d'une offrande.
ses genoux reposent aux côtés des hanches d'Askhat, et il tend les mains au-dessus de son torse comme au devant d'un brasier. La sensation de cette respiration précédant la catastrophe est importante.
l'ombre aggrave les effets morbides de sa contemplation. Lentement, il se penche au-dessus du corps endormi, avec l'empressement timide d'un assoiffé à qui l'on aurait présenté un fond d'eau pure. Leurs fronts se rencontrent. kafka éprouve la texture de ses souffles, le bois armé de ses os, l'immobilité tranquille et désirable de sa chair.
— ...
avant de goûter, il l'embrasse sur le front ; l'on verra plus tard s'il fallait bien honorer Askhat comme s'il était vivant. cela se décidera cette nuit. il commence par lécher ses tempes, là où la peau, très fine, expose le minutieux trajet des veines. son cœur bat tellement vite qu'il se demande s'il est en train de mourir. il est tellement heureux !
Askhat
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[ Mar 4 Juin 2024 - 11:37 ] (fin) Salty & Sweet (fb) // Askhat&Kafka
The dream continues. We're fastened together.
Ses rêves, comme la multitude des choses qu’il possède, sont très vastes, cloisonnés par des portes d’argent où miroite une lune de papier. Il se penche au bord d’un lac sans reflet, et il n’y a rien, ni personne, qui trouble cette quiétude morte — qui l’environne, ou peut-être qu’il faut déplacer l’article, dans cette nature qu’il rôde… Des cercle d’eau à la surface commencent à tracer des lettres de feu. Prenant peur, une peur ancestrale et méconnaissable dans la cage circonscrite de l’Enclave, une peur qui touche à la faim et la rage de vivre — en elle, Askhat recule. Son corps tout entier s’était soulevé comme les orques brisent le miroir d’eau des océans, Askhat, n’ayant jamais vu ni mer ni cétacé, les imitait par instinct pur. Il s’était soulevé dans une grande inspiration, même pas un souffle, car il l’avait retenu et étranglé. Il était en fait encore étranger à cette crainte, millénaire, de la surprise de la chasse, et avait réagi avec une vivacité d’enfant ; il avait renversé Kafka du lit.
Il le fixait, interdit, la main levée, prête à frapper, ou peut-être à accomplir un geste plus rituel encore. Il s’étonnait lui-même que la peur ne le saisisse pas plus profond. Il se substituait à elle une émotion déjà plus artificielle. Ainsi était la vie dans l’Enclave.
Qu’est-ce que tu fous ? Il criait dans un murmure, sa fenêtre, ouverte sur la nuit, attirait dans la chambre la fraîcheur factice, le bruissement des arbres plantés de l’Enclave. Kafka au pied du lit lui paraissait une petite flaque de lune, pâle, et piteuse, mangée par les asticots aux coins, il n’en restait qu’un croissant de corps, aux extrémités colorées par une vie qui se débat.
Askhat essuya du bout des doigt ses tempes, où un film léger, humide, reste sur sa peau. Il entrouvrit les lèvres, mais ne trouvait rien à dire qui sache prendre la forme de cette humidité, là, qu’il sentait sur lui, il ne savait pas articuler les détails exacts de son intimité violée, et de la culpabilité avec laquelle il le comprenait, enfin, il n’avait rien en lui pour contenir le sentiment puissant de dérangement, et d’humiliation, que Kafka lui infligeait, ainsi désarticulé à ses pieds, minable, dans la plainte chétive de ses yeux. Il se pencha pour lui attraper le col, assis au bord du lit. T’es vraiment — pas de mot, il ne connaissait pas assez de mots, il ne savait rien assez du monde pour s’en prendre à lui justement : il serrait le col, il le secouait, rien ne le satisfaissait. Il l’attira près de lui, très près, front contre front, ignorant, ou sachant peut-être dans son inconscient, qu’il perpétuait là l’accomplissement qui fut si cher à Kafka. Les yeux d’Askhat se fixaient dans les siens comme des poignards de cérémonie. Je t’interdis de faire ça. Tu fais jamais ça. T’as compris ? Tu le fais jamais à personne. T’as compris ?
Kafka
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[ Mer 5 Juin 2024 - 1:49 ] (fin) Salty & Sweet (fb) // Askhat&Kafka
— Like the poison in that tempting apple
On ne distingue pas bien son visage. Askhat est un corps surplombant, démasqué — pratiquement anonyme en l'absence de ciel clair.
Kafka ne lève pas les yeux vers lui. Il n'est pas question de crainte ou d'amour-propre. Le réveil d'Askhat l'a réduit à une sorte de piété dévote qui l'empêche même de se relever.
il ne s'explique pas cette faiblesse ; mais la ruine de sa condition est confortable.
s'il était capable d'exprimer de la rancœur, il ferait remarquer à Askhat qu'il a tort de le relever, même à demi ; que sa place est à ses pieds, en chiffons, et que dans tous les cas, il n'y a rien à faire.
il y a aussi quelque chose de gratifiant dans la manière dont le garçon le secoue par le col ; ce mouvement de pendu qu'il lui inflige à revers, sans complaisance.
— ... pourquoi ?
l'ordre l'a surpris. Askhat ne lui dit pas : ne recommence pas ce que tu viens de faire, c'est dégoutant. Pire, il le questionne pour les mauvaises raisons. Kafka sent naître en lui un terrible désir de vengeance. Sa passion est d'autant plus violente qu'elle s'inscrit sournoisement dans ses os, comme s'il était déjà mort. Mais son cœur bat toujours très vite et il a le menton maculé de sa propre salive.
Il n'éprouve ni angoisse ni remords, et est curieux de sa propre attraction. A vrai dire, il a soif.
Il sent peser contre son front la colère d'Askhat, une colère d'éclipse lointaine, trop distante pour que l'on envisage de se concerter à son propos ; on lui passe même l'importance allouée d'ordinaire aux signes.
Et il s'est peut-être écoulé mille ans depuis l'ultime interrogation, la plus importante et la plus brutale aussi (oui ; il a bien compris). Kafka voudrait lui parler, simplement pour en finir avec le silence pesant de cette nuit factice. Il réalise un peu bêtement qu'il ne peut rien lui dire et qu'il est à la portée de ses souffles, alors il lui lèche les lèvres.
Kafka voudrait le voir tout recouvert de bave. Cela ne serait pas joli du tout, mais l'image lui plaît, car elle est complètement surréaliste. En même temps, l'idée que ce corps tant attendu puisse recevoir sa salive l'embarrasse, du même embarras qu'inspirent les profanités. L'inverse ne serait pas très naturel non plus. Sans doute faut-il aller au-delà des fluides.
Il sait qu'Askhat va le repousser, alors, pressé par le besoin désormais obsédant d'éprouver son amour, il lui mord la lèvre, en fermant les yeux, comme un chien.
Askhat
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[ Ven 7 Juin 2024 - 14:03 ] (fin) Salty & Sweet (fb) // Askhat&Kafka
The dream continues. We're fastened together.
La nuit dépassait sûrement l’Enclave. Cette soirée était sûrement exceptionnelle — en cela qu’il se prolongeait, partout autour de la planète, une nuit profonde, noire, terminale. Tout était sûrement mis au secret, plongé dans ces ténèbres morts, où seul un vent vrai, à peine chaud, devait frotter les corps comme en sortant du bain. Il fallait que cette nuit soit totale : aucune de ces étoiles de dégoût ne devait voir le jour. Il avait frissonné.
Kafka avait une odeur de bébé, enfin, il s’imagineait que c’était celle des bébés car il la sentait sur les bas de manches des mères et leurs apprenties. Cela sentait une odeur chaude de salive encore pure, de poudre, de larmes sèches, et de coliques lavées à haute température. Ce parfum avait pourri sur Kafka, se prolongeant sûrement sur lui depuis l’enfance sans changer, c’était une odeur qui avait mûri et qui, maintenant, était déplacée et animale ; et Askhat, marqué par elle, se trouvait placé à une frontière odieuse, qui gommait son propre parfum. Son coeur s’était mis à battre très vite. Il le repoussait Arrête — dans la nuit bleue, sa peau décalquée en blanc ne trahissait aucun rougissement, aucune lividité. Il s’enfonçait dans un triangle foncé qui accentuait la distance de sa colère. C’était la nuit qui ne voyait rien. Il saisit les poignets de Kafka, le fit basculer à la renverse, comme on force un mouton à montrer son ventre pour la tonte. Il murmurait, car sa voix pouvait passer d’une fenêtre ouverte à une autre, et il devait à tout prix garder cette prise pour lui, l’emporter pour le matin. Enfin : Kafka était sur le dos, éparpillé et miteux, c’était une bête perdue dans l’alpage, chétive, qui ne passerait pas l’hiver. Askhat était étranger au sentiment que cela lui suscitait, cela voulait dire qu’il n’en avait aucun. Les poignets de Kafka, d’un blanc tirant légèrement sur le bleu, aux ombres gommées de gris car manquant de sang, ces poignets de poupée flottaient dans sa poigne. Il était renversé par-dessus lui. Son ombre faisait à Kafka une couronne d’épines funeste.
A quoi tu joues ? Il tremblait en le tenant, d’une colère contenue, contenue. Elle était pure, sortait de lui par une forme brute, fermée par un sceau inconnu. Pourquoi, parce qu’on lèche pas les gens quand ils dorment. Il serrait, le dire lui donnait la nausée, i tremblait, il avait chaud. Il poursuivait dans son souvenir sa nuit paisible, mais elle était toujours tranchée par la douleur minime, mais encore vive, qui lui brûlait la lèvre. Tu me mords pas.
Il rassembla les poignets de Kafka dans une de ses mains — ils étaient suffisamment petit pour que cela suffise — et de celle qui était livre il lui saisit les joues, les écrasa jusqu’à un point sans douleur, mais où il sentait, sous la chair, la forme dure de ses dents. Trouver en Kafka une telle fermeté, régulière et résistante, l’étonnait, et paraissait contre-nature. La bise nocturne soufflait toujours. Il ne savait pas quoi faire de cette proie : il n’y avait rien à manger dessus, et il n’avait pas le droit de la tuer. Il n’avait aucun plaisir à la curie. Askhat songea brièvement à le mordre en retour, mais les lèvres bleues de Kafka ne lui faisaient aucune envie, et il était étoilé de dégoût encore de se rassembler autour de son parfum. Sa chambre en était tapissée désormais. Ça lui déplaisait. T’as essayé de m’embrasser ? Il appuya davantage sur ses joues. Ça, c’était par pure cruauté.
Kafka
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l'ivresse de la nuit l'arrange. elle lui permet d'ignorer facilement la gravité des blêmes certitudes qu'il prête à Askhat, qui le tient et lui fait mal. kafka s'approprie ses blessures comme on entre dans un état de recueillement. la douleur, rendue insignifiante à travers la perspective hachée de l'obscurité, reste une forme de consolation. il a peur d'Askhat et il est heureux qu'il le touche. il s'imagine qu'il veut l'écraser.
il perçoit la colère, car la forme abrupte de cette ire obéit aux mêmes lois physiques que l'or ou l'eau ; elle reste en suspend dans le creux des veines sans tourner au venin.
quel est le goût du sang d'askhat ? celui qui importe, donc — celui que l'on puise d'entre les mânes nervurées des entrailles ouvertes comme des fleurs piétinées ; un sang que l'on ne recueille pas au calice des lèvres, mais bien plus loin, au niveau abyssal de la certitude à vivre.
sa peau a un goût charnu de < fumée >. il emplit difficilement la bouche mais entrave aisément les sens. kafka a l'impression de ne pas l'avoir bien saisi. il faudrait qu'askhat s'éventre lui-même, et qu'il l'autorise à se recueillir au-devant de ses côtes exposées. il faudrait laper à la source des entrailles en mouvement, en gardant les poings liés.
— mh...
éprouver sa propre salive à travers les doigts d'askhat lui est étrangement insupportable. il ne supporte pas le filtre de sa propre humidité, posé là comme un couperet entre son cœur et la peau adverse.
et puis, il l'accuse ! kafka ouvre de grands yeux terrifiés ; askhat ne le comprend pas. il secoue vigoureusement la tête contre la paume ouverte, et sa nuque roule dans la boue honorable de leur ombre surplombante. — non, non, non, non ! il pourrait en pleurer ; mais l'idée de ses propres larmes maculant la peau d'askhat le retient. — t'em-embrasser... non, non, non ! mes désirs sont bien moins splendides.
il ne peut pas le toucher, car il a les poignets liés et les désirs malades. — j-j-je voulais... juste...
kafka n'a pas honte. la disposition de son avidité ne l'embarrasse guère. se confesser n'a rien de difficile. c'est qu'askhat lui paraît déjà infini. — ... askhat ! ça prendra... que cinq secondes... cinq petites secondes... ... laisse-moi juste... cinq secondes... laisse-moi. j'ai besoin... j'en ai besoin... ! je ferai tout ce que tu veux. vraiment... ... ...
ce que tu veux...
pitié.
il ne l'aime pas encore tout-à-fait.
Askhat
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[ Ven 14 Juin 2024 - 1:47 ] (fin) Salty & Sweet (fb) // Askhat&Kafka
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Intérieur nuit. Les cailloux alignés, le caoutchouc le long du rebord de la fenêtre. Le pétrichor sans pluie. Une Lune sale sur le plancher et dans l’arrondi de leurs joues. L’heure, qui tourne. Qui, à vrai dire, ne cesse de tourner. Non. Les mains d’Askhat tiennent les poignets de Kafka. Elles se desserrent, puis serrent à nouveau, comme des lianes pompées de sang. Le parfum d’Askhat, dilué par la douche, est mêlé à l’odeur tiède et calcaire de la salive en train de sécher. La nuit. On ne voit rien. Il n’y a, a priori, pas de caméra dans les chambres, et Askhat sait que les fenêtres voisines sont closes ; on ne pourrait vraiment (vraiment ?) discerner le réel à partir de leurs paroles échappées par la fenêtre, des froufrous de leurs tissus adipeux. Il s’imagine — être son propre voisin, être, vraiment, à côté de soi-même, et entendre crever dans la nuit cet écho-là : le cri — le textile qui glisse sur le textile — compris… pourquoi… embrasser… — la peau qui glisse sur la peau. Cela le fait frissonner de tout son long. D’horreur, cela va sans dire. C’est l’horreur.
Il ne voudrait pas tuer Kafka pour si peu. Déjà, il lui trouve un tout petit cou d’oiseau, on dirait qu’on le lui a déjà tordu ; on croirait que Kafka va bientôt mourir, on voit la vie le quitter par les extrémités. Ensuite il ressent une tendresse creuse et féroce pour la petitesse de ce corps qu’il domine, avec toute l’envergure que ce verbe conjure, par tous les angles il le domine ; la facilité de leur lutte, la cruelle innocence de leur situation le confond et le parjure. Cela rend Askhat malade. Il frissonne encore, puis ses sens s’alignent. Il ne sait où déverser ces émotions, puissantes, et confondues, de colère et de peur. C’est la stupeur qui conduit au meurtre. Il desserre ses mains du cou de Magda et les porte à son front. Il appuie ses paumes dessus, puis, il les ramène en arrière à la racine de ses cheveux, il les tire vers l’arrière ; son front se dévoile, plat, et blanchi par la nuit. Il pense à Magda. C’est une étoile fulgurante et jaune qui s’allume dans son ciel. Ses pupilles s’élargissent un peu de confort. Il a basculé un peu vers l’arrière et, assis presque à califourchon sur Kafka, sans le toucher — car il ne faudrait pas consacrer vraiment cette union profane — Askhat se rappelle qu’on lui a donné des prières à dire avant de se coucher. Ses mains retombent à plat, il est soulagé. Écoute-moi bien Kafka. Il prend tout le soin de prononcer son nom, en détachant toutes les lettres et en appuyant discrètement les consonnes, de la façon la plus terrestre, terreuse, tellurique qui soit il l’épelle. Tu sais que c’est mal de faire ça. C’est mal pour toi, et c’est mal pour moi. Tu comprends ? Ses yeux s’agrandissent. Il prend conscience de ces préceptes, il n’y croit pas, il peine tant à y croire, tout en lui se rebelle contre eux ! C’est pour cela qu’ils sont vrais. C’est une bénédiction et un soulagement que cette sécurité de l’inaccomplissement. La petitesse de Kafka lui paraît alors nécessaire et réconfortante. Tu dois vraiment apprendre à te contenir. Vu ? Tu dois. Il ne lui donne rien, du moins, Askhat croit à peu près ne pas céder à la puissance de ce désir lorsqu’il effleure le front de Kafka ; il pousse de ses yeux deux mèches blondes sans la moindre tendresse, autant écarter le poil d’une biche morte, autant le tuer de suite. Je dois en parler à Magda. Tu sais que je dois. Il éprouve un plaisir profond et déculpabilisé de le dire. Il se sent absous de tout.
Kafka
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kafka tombe amoureux au moment où askhat le trahit. cela se fait assez naturellement et la courbe de sa passion ne ploie que légèrement sous le fardeau de sa propre conscience. L'absence de justification gustative l'inquiète vaguement, et il éprouve immédiatement le besoin de combler le vide existentiel désormais ouvert entre ses sens et son appétit. La silhouette d'Askhat en filigrane à son désir lui remplit partiellement l'estomac ; ses remontrances lui tiennent au corps comme la nausée. Ce n'est pas sa chair qui le submerge, c'est la promesse de son éloignement — et l'espèce de grâce avec laquelle l'autre échappe à ses tentatives de voracité.
— ... ...
il regarde à droite, à gauche, à la recherche des miettes. — ... ses mains ! les mains d'askhat. leur présence est frappante. dans l'intimité fuligineuse de la chambre, elles prenaient plus tôt des airs de stigmates fantomatiques. maintenant, elles reposent sans but en l'absence de prière. — ...
la droite, par principe, non par superstition. il s'en est saisi doucement ; c'est vrai qu'il la sacralise, mais la prudence dont il fait preuve n'a rien à voir avec Dieu. il en a un peu peur, aussi — il a besoin de ses deux paumes pour appréhender complètement cette main. il fait noir, on pourrait croire qu'ils s'aiment — il s'imagine, pour se justifier à lui-même.
il faut regarder ; l'on dévore les yeux dans les yeux. il est rassuré de ne pouvoir bien distinguer les prunelles d'askhat, et surtout, les longs interludes entre les battements de ses paupières — cela lui donnerait une autre bonne excuse.
toujours, il embrasse avant de manger. on dit merci. un baiser sur chaque doigt. ensuite, méthodiquement, on goute. la chambre réverbère horriblement les bruits de succion de cette communion compromise, il y a de la salive qui coule entre les doigts d'Askhat et c'est autant de canaux immondes que l'on a confiné aux coins des touches. les ongles fondent à la manière des gemmes sur la langue ; on sent s'écouler sous la peau tendue les cycles minuscules, soutenus sous l'arche fragile des os, et kafka se pense empli d'Askhat. il le regarde toujours ; l'air de dire, oui, je comprends ; quoique qu'un tel air puisse dire — c'est le regard d'une bête survivante, dévoilée par le hasard du champ de bataille. il se figure qu'il est à la merci d'Askhat, et que si l'autre le voulait, il pourrait lui ouvrir la gorge juste en grattant du bout de l'index.
— ...
on embrasse pas la cène a posteriori, et kafka n'est pas un profane. il a oublié magda, mais il pense au Père Suprême, et celui-ci porte comme un masque le visage d'Askhat. kafka a donc le droit de renverser son assiette pour pouvoir se mirer dans son fond. — ... merci. il mord. après la jouissance, plus tard ; j'arrêterai.
Askhat
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Il était idiot à l’amour ; il ne sentait que la tiédeur collante de la salive au bout de ces doigts, à peine sent-il la douleur. Ce baiser de Judas, il le rompt ; la peur d’Askhat, non, la peur de l’incompréhension se lit en reflet sur lame de couteau. Son visage est déformé dans l’ombre par un mirage tordu de dégoût, dégoût bleu et dégoût lointain, mais marqué, non, consterné de la réalisation de. Askhat comprend qu’il est consumé entier. Cela le révulse, il voudrait s’arracher toute la peau, il voudrait sortir d’elle, marcher nu et propre de Kafka et de lui-même. Il le gifle. Je t’ai dit d’arrêter. Ce geste lui est venu spontanément. Cette violence innée est un acte biblique, et il ressent aussitôt la morsure brûlante du soulagement et de sa culpabilité conjuguée, la culpabilité accomplie ensuite de sa satisfaction, de deux voix il se remercie et se conspue. En tout cas, la claque, sèche, a résonné net entre les quatre murs de la chambre. Le bruit de la peau s’est réverbé et alangui sur la surface polie des cailloux qu’Askhat aligne sous sa fenêtre, et ils lancent tous ensemble dans leur direction des regards blancs, vides et curieux.
Il se demande ce qu’il doit faire ensuite, et les idées se bousculent ensuite. Faut-il l’étouffer ? Non, lui arracher la gorge ? Non, il faut, il faut, qu’il se dépasse de cette intense, brûlante, étouffante nécessité d’écraser Kafka : c’est une mouche qui fonce contre sa vitre. Il essuie sur le visage de Kafka sa bave, Askhat se penche, laisse pendre de ses lèvres un long glaviot de salive jusqu’à son front. Il le fait avec tendresse, recueillement, peine, et patience. Tu m’écoutes quand j’te parle. Il se sent galvanisé du pouvoir qu’il découvre sur lui. Ce n’est pas la première fois qu’il est aimé, mais il découvre la grandeur qui lui est vouée et la satisfaction qu’il goûte supplante la satisfaction dans laquelle il se repaît, et cette certitude, Askhat sait qu’elle est vertigineuse et pleine de dangers faciles. Il lui tourne le dos, mais il apprécie la silhouette de sa. D’ailleurs, tout pris à sa propre découverte, il oublie Kafka ; il le sent sous lui, mais comme une silhouette grossière et noire, il ne le considère qu’ainsi, roulant sous le mollard qu’il a versé sur lui ; Kafka, en le mordant, a sacrifié la petitesse victimaire de son calvaire de bois, et Askhat le renvoie à un référentiel vulgaire, c’est un essaim misérable et puant qui lui prête une allégeance bête et démesurée. Il ignore s’il l’aime. Cela lui tord le ventre.
Il a saisi la nuque de Kafka entre ses mains, il lui tourne la tête vers lui. La salive, qui continue de couler de ses lèvres, trace un trait épais et translucide sur sa tempe, puis au milieu de sa joue, et il compresse un peu sa jugulaire bleue. En même temps il le découvre ; il le fait tourner à la faible lueur de la nuit comme une belle arme, il découvre sa pâleur nacrée et les axes concaves de son visage, de sa gorge et de ses épaules d’oiseau, il ne lui trouve aucun charme, mais, Askhat est pris pour lui de cette pitié tendre pour les proies qui conjuguent des prières au moment de les tuer. Il palpe Kafka comme un ordre de la nature. Il doit s’arrêter là. Il se rappelle que Robin dort non loin, et, plus loin encore, les murs de l’Enclave fondent sur eux les contours d’un berceau noir et bienveillant. Askhat frissonne d’être pris au piège de son péché originel. A regret, il ravale sa salive et déglutit. Ses pouces appuient dans le creux des joues de Kafka. Il est effaré de la situation. Il songe à le sermonner encore, mais cela le révulse et le met en colère car il a conscience que Kafka, trop impulsif, ne l’écoutera pas ; il saisit son bras, maigre et blanc, qu’il dénude. Askhat ouvre la bouche — Il y pose les dents — Leur corolle, blanche et acérée, appuie légèrement sur la surface dense de la peau — Il s’apprête à le faire — ce rituel divin avant l’heure du jugement, Il le fixe dans les yeux sans cesse. Il s’interrompt et rend à Kafka son bras, il le jette comme une loque. Puis, il le saisit par le col, il se lève, et soulève Kafka avec lui jusqu’à la porte.
Kafka
Une étoile ★
Avatar : Luka - Alien Stage ((crédit arts : itodenwa_1 ; graph : Askhat + Eden + Abyss + Alfie))
Âge : 20 ans
Poste : Apprenti apiculteur
Clubs : Méditation, dessin
Statut : Roi des mouches
Inventaire : //
Pronoms : Il
Multicomptes : Pierrot ; Coco
Pouvoir : Contrôle des mouches & des abeilles
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Avatar : Luka - Alien Stage ((crédit arts : itodenwa_1 ; graph : Askhat + Eden + Abyss + Alfie)) Âge : 20 ans Poste : Apprenti apiculteur Clubs : Méditation, dessin Statut : Roi des mouches Inventaire : // Pronoms : Il Multicomptes : Pierrot ; Coco Pouvoir : Contrôle des mouches & des abeilles Gif :
[ Jeu 27 Juin 2024 - 2:29 ] (fin) Salty & Sweet (fb) // Askhat&Kafka
— Like the poison in that tempting apple
cw imagerie gore
la lune imaginaire de l'enclave dégouline sur son front, sur ses tempes, sur ses joues — bénédiction du miel, translucide et indolore, baiser ajourné de cantique ; on le renvoie à sa propre bave, au nectar des théogonies, à l'essence apocalyptique des débuts.
— il se figure Askhat, qui le tient par la nuque en dessous du niveau de la mer, mer alimentée par sa salive et encadrée par de longues et étroites plages de faïence. il se figure Askhat en train d'essayer de le noyer sous la nébuleuse humectée de sa langue.
— kafka est terrorisé par le venin diaphane d'Askhat, qui a été séparé de sa bouche en tant que serpentique entité ; mais kafka aime cette apparition filamenteuse, indépendante du mouvement des lèvres d'Askhat, indépendante des battements de son propre cœur et s'inscrivant aussi au-delà des obligations rythmiques propres au dégout. Askhat, — Askhat le prend à la gorge, éprouve l'insolubilité spongieuse de la kafkaienne volonté à vivre ; et l'on songe avec une joie épouvantée qu'il subsistera peut-être, peut-être — les marques des doigts sur la peau, comme dans de la pâte à modeler.
il se dit qu'Askhat serait capable de le tuer ; ce ne serait pas si grave, pour lui ce serait peut-être mieux.
il lui prend le bras et kafka veut lire en ce geste l'exemple d'une précipitation tendre qu'il sait parfaitement illusoire Askhat lui prend le bras et il en avise la pâleur torve, presque mauve vis-à-vis du poing des autres
— kafka éprouve les premiers élans d'une piqure annonciatrice, évasée en corolle de lys et destinée à rappeler le premier contact avec le jeûne
pour la première fois de toute son existence de plus de vingt jours, kafka veut hurler sur quelqu'un. il veut hurler sur Askhat il veut lui dire : vas-y vas-y mange vite ! — pour la toute première fois de son existence de plus de vingt jours, kafka est soulagé d'être celui qu'on avale, celui qui procure un sentiment de consolation obscène celui qui nourrit et emplit l'âme de ce contentement plénier mais pervers lié entièrement à l'appropriation.
mais mange, vas-y !
kafka est profondément rassuré d'être consommable, comme tout le monde.
— en cet instant précis, il ne désire rien de plus ardemment que la salive d'Askhat, les dents d'Askhat, la langue d'Askhat, l'estomac d'Askhat, enfin tout, dans l'ensemble charnel agrégé autour de son adoration, qui puisse l'absoudre, lui, kafka, en tant qu'apport alimentaire. mais, rien ;
askhat n'a pas faim.
... kafka regarde le visage d'Askhat et on dirait qu'on vient de le poignarder. il regarde dans le creux de son bras, y constate avec horreur l'inutile présence de marques en forme de demi lunes grisâtres, détournées de rien ; il regarde le visage d'Askhat, mais Askhat lui ne le regarde plus dans les yeux et il le traine vers la porte.
— ... attends... attends... attends !
pour la toute première fois de son existence d'insecte de moins de trente ans, kafka résiste à l'autre. il s'appuie sur ses talons de toutes ses forces et tire sur les bras d'Askhat. Askhat, qui a renoncé à la faim. donc, Askhat est comme dieu.
— ... pourquoi ?
il ne pleure même pas un peu. il réalise confusément, mais très clairement, et avec un certain ébahissement éclatant — qu'il aurait bien voulu qu'Askhat le saigne, et il aurait bien voulu regarder Askhat en train de se repaître d'opprobre dégoulinante-cueillie-en-boutons à la treille de sa propre cage thoracique, qu'on aurait pris soin de dépareiller longuement au préalable ; kafka aurait bien aimé qu'Askhat lui crache franchement dessus, sans ravaler sa salive... il s'y serait dissout.
— pourquoi tu... as pas... pourquoi ?
Askhat
Deux étoiles ★★
Avatar : Ivan (Alien Stage) (crédit: moi + Magda, Nine, Brienne merci ♥)
Âge : 22
Poste : Fermier
Clubs : Méditation, escrime, boxe, natation
Statut : +1 de Vadim et Eden
Inventaire : -
Pronoms : il/lui
Multicomptes : -
Pouvoir : Traque
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Avatar : Ivan (Alien Stage) (crédit: moi + Magda, Nine, Brienne merci ♥) Âge : 22 Poste : Fermier Clubs : Méditation, escrime, boxe, natation Statut : +1 de Vadim et Eden Inventaire : - Pronoms : il/lui Multicomptes : - Pouvoir : Traque Gif :
Les doigts de Kafka sont petits, blancs. C’est de la chair putride, évasée de trous, qu’on a enroulé autour d’une tige de verre. Ils s’enfoncent dans la peau nue d’Askhat comme dans de la pâte. Ils n’y laissent pas de trace : Kafka ne le tient pas, Kafka, plutôt, est accroché à lui, et Askhat devine dans sa propre ombre un tout petit triangle de lumière où Kafka lui dévoile la grande platitude de sa peine. C’est une douleur immense, déserte, et innocente. Askhat, qui s’est arrêté, lève les bras vers lui ; il ceint la tête de Kafka de ses doigts — et les siens, eux, palpitent d’une vie domptée, brûlante, et régulière — il le couronne de ses phalanges. Kafka est ornementé d’une fleur blanche. Il appuie un peu sur ses tempes, cette fois sans douleur ; le sang rare laisse sur les côtés de Kafka une couleur livide, diaphane, tirant sur le jaune cadavre.
Askhat songe qu’il faudrait avoir pitié de lui, mais il n’éprouve qu’un sentiment ténu, rare, et donc puissant de satisfaction et de soulagement. Il est satisfait de le tenir, et soulagé de la facilité avec laquelle il le fait. L’inaccomplissement de la soirée suffit à laver l’affront qu’il digère. Il s’énorgueillit de sa capacité à digérer Kafka, et de son choix de ne pas le faire. La lune macule sa nuque d’un large trait de guillotine.
Je t’ai prévenu. Il relâche un peu sa prise sur Kafka et poursuit son geste dans une caresse avec laquelle il effleure ses cheveux filasses, désaffectée et condescendante. Il flatte les chiens abandonnés de la même façon. On a pas toujours ce qu’on veut. La pénombre le trahit à peine, mais Askhat esquisse un sourire pour lui-même, d’une cruauté bienheureuse, estivale. Il lâche Kafka, et pèse lui-même, dans la distance entre eux, la tiédeur de sa solitude qui flotte entre leurs peaux ; il le saisit par l’épaule, non, par le tissu autour de ses épaules, il ne le touchera plus. De l’autre main, il ouvre la porte : Casse-toi. Et il le jette dehors. Il ne claque pas la porte, et ne regarde plus Kafka lorsqu’il la referme, car il faut garder ce secret pour eux. Askhat, ainsi, espère tuer l’entièreté du souvenir de la nuit pour d’autres que pour eux. Ce qu’il en fera lui appartient.