La nuit pousse les cigales à chanter, et les coucous se sont endormis paisiblement jusqu'à l'aube. Newt somnole - un repos atteint après une quête éreintante. Il s'accorde enfin le sommeil du juste, lui que la lune artificielle a empoisonné de doutes. Newt ne considère pas son appartement comme une maison mais comme une cage aménagée, comme ses anciennes expériences pouvaient avoir le luxe d'en profiter - quand ils n'étaient pas juste sanglés à des lits médicalisés, au milieu de murs blancs et aseptisés. C'est de ce genre de pièces sans âme dont Newt rêve, quand il parvient au pays imaginaire. Ses songes le font transpirer, et son souffle rauque siffle d'un tonalité profonde et caverneuse.
Le poids du matelas s'affaisse sous les genoux du clown, tout juste introduit dans la chambre. C'est drôle - Newt pensait à elle, plus tôt dans la journée. Il l'a aperçu depuis la fenêtre de l'infirmerie, en train de consoler un bébé.
Ses rires le glacent encore ;
et ses cris - hilares - résonnent à l'intérieur de ses tempes.
ILANEt Newt ouvre un œil, puis deux. Le teint blafard de Pierrot absorbe les rayons de la lune, et la lumière se projette sur le tournevis, dont il sent la pointe l'empêcher de déglutir correctement. Il ravale son souffle, le regard exorbité de stupeur. Il aimerait crier à son tour mais le cruciforme chatouille les nervures de sa gorge.
Newt expérimente l'impuissance ;
et l'injustice d'une condamnation sans procès.
Pierrot...!Il appelle finalement, la voix grave et enrayée. Pierrot réagit positivement au conditionnement. D'un geste brusque, il cogne l'un de ses poignets pour lui faire lâcher le tournevis qui s'écrase au sol dans un tintement métallique. Il râle et plonge vers lui, un bras tendu. Il a roulé à plusieurs centimètres, c'est difficile. De l'autre, il garde Pierrot à distance.
Tu es complètement folle ma parole ! Reprends-toi !Il n'a aucune capacité pour se défendre hormis la force. S'il ne veut pas se résoudre à l'employer, l'instinct de survie le pousse à la brutaliser.