a. runb. looking for paradisec. waiting for deathd. eat friends
« Après ma mort, souvenez-vous de moi ; qu’elle vous ait été utile, mais je suis plus que ça ! Je suis plus qu’un outil de votre survie, je suis un être humain ! Chaque morceau de moi que vous mâchez est imprégné de mon essence, de mes souvenirs, de mes joies et de mes peines. Rappelez-vous de moi et de qui j’étais. Même disparu, je laisse derrière moi une empreinte, un rappel de ce que signifie être vivant. »
kafka et rex ont pu bond ensemble sur les larves... #chelou un peu non ???? petite pensée à leurs love interests
alb a demandé à sortir avec coco alors qu'il sortait déjà avec jozie ??? mystère à suivre ah et niveau trouple ça y va.... love, dani et nine sont ensemble!!!
L'on m'a rapporté tes hauts faits ; sache que je ne t'en veux pas.
l'argent, l'ichor — ces choses-là ne me touchent guère. Les hommes communiquent entre eux comme ils peuvent. Un jour, on m'a éborgnée. Un autre jour, on m'a étranglée. Et l'on a ri de mes blessures ; car il n'y avait rien d'autre à faire. Aujourd'hui, je ris aussi.
— Bonjour, Ziggy, mon chat écorché.
Laisse-moi te serrer dans mes bras. Je veux être bien sûre que tu es vivant. J'ai eu peur, tu sais. J'ai rêvé que tu étais mort. J'ai peur de la mort des autres. Un bisou sur chaque joue pour sceller la délivrance. Voilà. — Je t'ai apporté des cookies. Je les ai faits moi-même... Mais chut; hein !... Il ne faut pas le dire... Allez ; un ultime baiser sur le front — pour achever la croix.
Je me redresse. Tu es déjà un peu plus grand que moi. Vous partirez si vite ! Vous m'abandonnerez tous.tes ; pour toute la vie. — Tu permets que je m'assois ? Sacrebleu ! Comme ce matelas est dur ! Si tu restes trop longtemps ici, tu risques de te faire un sacré torticolis, mon caneton avorté...
Je le regarde un moment. Je ne veux pas savoir à quoi il pense ; ça ne m'intéresse pas. On a toujours de bonnes raisons pour poignarder quelqu'un. — J'ai appris la nouvelle... Forcément.
La moue peinée, j'attends que tu me dises. Je suis un clown blanc. J'ouvre mon sac, resté sur mes genoux ; je prends un biscuit. Il s'émiette déjà sur le drap blanc. — Alors ? Ca t'a soulagé, au moins ?
On ne lui annonce jamais les visites. Ziggy est assis en tailleur sur le lit, à décortiquer sa fourchette en plastique, quand ses yeux bifurquent vers la porte, sans que son visage ne tourne. Le mécanisme se déclenche et une nouvelle silhouette se présente à lui. Ziggy avait parié dans sa tête : un médecin ! pour prendre une nouvelle pilule ! mais ce n'est que Pierrot et Ziggy déteste perdre - même contre lui-même.
Salut Pierrot.
Il la laisse s'approcher sans la considérer, toujours concentré sur ses petites créations. A défaut de pouvoir générer des grigris maudits avec son pouvoir, il occupe sa frustration autrement.
Pierrot dépose un baiser sur son front, ce qui manque de le faire sursauter. Le matelas s'affaisse ensuite sous son poids, alors qu'elle sort une boite de gâteaux. Ziggy se dit que les règles sont étranges - pourquoi certains arrivent avec les contourner, et d'autres se font punir pour moi que ça ? Ah ! Il ne remet pas son châtiment en cause, non - Ziggy sait qu'il le mérite et joue le jeu sans discuter.
Chouette ! J'adore les cookies !
L'attitude absurdement délurée de Pierrot l'incite à l'imiter, avec un entrain qu'il serait aisé de trouver déplacé.
Hmmm...
Il lève les yeux au plafond, un des gâteaux enfourné dans la bouche, emprunt à une immense réflexion. Mâche, avale, déglutit.
Un peu, c'est vrai ! Franchement, ça va !
Un sourire malveillant ourle ses lèvres ; il darde sur Pierrot un regard sous-entendu.
Tu penses que je devrais me rouler au sol en pleurant ? Non, toi tu n'aimes pas quand on pleure. Je me sens bien ! C'est grave, docteur ?
Il tend la main pour essayer d'attraper un autre gâteau dans la boîte.
Pierrot
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Il est drôle, Ziggy ! On dirait qu'il a la tête montée à l'envers. C'est une belle trouvaille de brocante. Très décoratif.
— Mais je n'en pense rien, moi, mon petit corbeau énuclé. Je ne suis pas médecin ! Je suis un clown. Tu devrais plutôt demander au psychiatre...
Au moment où il dirige sa main vers la boîte, je lui attrape le poignet. — Pas si vite, mon petit bonhomme ! Tu vas avoir mal au ventre — si tu avales trop vite... Il faut bien mâcher chaque bouchée !
Je te lâche pas sa main.
— Dis-moi plutôt, Ziggy.
Il a dû te faire quelque chose de terrible, Sohan — pour que tu lui enfonces un couteau dans les entrailles. Si tu en es arrivé là — c'est qu'il s'est passé quelque chose de grave entre vous. J'ai entendu dire que ce quelque chose était en rapport avec Felix... Je me trompe ? Est-ce que Maman se trompe ? Tu sais que tu peux tout me dire, mon alouette sans tête. Absolument tout ! Je suis ta maman ; je ne jugerai pas. Est-ce que tu as eu un gros chagrin à cause de Sohan ? Ou Félix ? Est-ce qu'ils t'ont fait du mal ?
Je le laisse aller. Au besoin, je lui raconterai une histoire.
La main figée par sa poigne, Ziggy écarte les doigts comme une grenouille épinglée. Il ne bouge pas, frustré qu'on lui offre quelque chose pour finalement lui retirer. Commence à se demander si la bonté de Maman Pierrot n'est pas juste un leurre pour l'amadouer. Tout d'un coup, les résidus de chocolat qui se collent à ses molaires se mettent à le gêner. Il fait jouer sa langue pour essayer de l'en décoller.
De grave ?
Ziggy comprend que c'est le moment où il est censé se justifier ; ou au moins s'excuser.
Docile dans le principe, il attend que Pierrot le lâche pour ranger sa main entre ses cuisses. Il réfléchit longuement à ce qu'il peut dire. Il a envie de voir Pierrot pleurer, mais sait que Père Ilan sera moins enclin à lui faire plaisir s'il ne se tient pas tranquille.
Je suis désolé.
Il baisse la tête, profondément attristé. Plaque finalement ses mains sur son visage pour donner de la vie à sa performance d'artiste.
Pierrot est peut-être un clown blanc, ((mais Ziggy est un clown triste.))
J'étais très contrarié, comme tu dis... J'ai pété les plombs. Je me reconnais pas ! Normalement, j'aurai jamais fait un truc pareil... Mais Sohan, il... non, je peux pas le dire.
Il s'étouffe dans un sanglot.
Je suis désolé !
Pierrot
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Il est drôle, ziggy ! Il se prend vraiment pour un jouet cassé.
— Mon petit chou...
Dans les bras de Pierrot on étouffe ; il faut oublier ses soucis pour espérer survivre à l'Amour.
— Là, là... Ca va aller, mon cœur en pâte ! Ca va aller ! Ne pleure pas. Ne pleure plus. C'est fini... Voilà. C'est fini...
Tu sais — et je resserre un peu ma prise autour de tes épaules ; parce que je t'aime ! je t'aime tellement.
Tu n'es pas obligé de faire semblant, ziggy, mon cœur.
Les enfants gardent toute leur vie un sourire tout petit. Il faut en tirer les coins chaque jour pour les élargir suffisamment selon les normes attendues de la rigidité cadavérique. Les carcasses impassibles ne servent à rien.
— Sèche donc tes larmes de crocodiles, mon chouchou fané ! Tu sais bien que je déteste voir les enfants pleurer.
Alors — je tire du bout des index sur les commissures de tes lèvres — il faut élonger cette joie, l'encorder autour du monde — et l'on fera la ronde en forme de nœud coulant. — Je sais très bien que tu ne regrettes pas du tout ce que tu as fait. Je tire. Tu ne te reconnais pas ? Je tire. Mais moi, je te reconnais. C'est tout toi, Ziggy, de faire quelque chose comme ça ! Tout toi ! Je tire. Ca devait finir par arriver, pas vrai, ma crevette écaillée ? Et si c'était à refaire, tu le referais sans hésiter. Je tire. Peut-être même que tu ferais en sorte de mieux viser pour le tuer sur le coup, ce chéri de Sohan. Je me trompe ? Est-ce que je me trompe, Ziggy ? Je tire. Voyons, mon chou. Je suis ta maman, je te connais mieux que personne. Je tire !
— Voilà. Montre-moi ces petits crocs ; montre-moi l'ambre granuleux de tes gencives. Tu ne me forcerais pas à rire, tout de même ?
— Alors Ziggy ! Réponds-moi sans pleurer. Je ne te demande pas de t'excuser. Tes excuses ne vont pas guérir les plaies de Sohan, pas vrai, mon chou ? Ce que maman veut, c'est des réponses. Des réponses sincères. Qu'est-ce qu'il t'a fait de si grave, qui vaille la peine que tu le poignardes, ce méchant Sohan ? Les enfants pas sages doivent être punis. Même s'ils ont failli mourir. C'est la loi.
Peut-être qu'il n'a pas pleuré comme il fallait, qu'il n'a pas sangloté de la même manière, qu'il n'a pas capturé l'essence de la tristesse - Ziggy est peut-être finalement un piètre acteur ; on n'apprend pas au clown à faire la grimace mais le clown peut nous apprendre à la faire. L'étreinte de Pierrot est réconfortante, sur le coup. Ziggy relève le menton, le regard encore embrumé de nuages et de sel. Il a l'air ridicule - ses narines sont dilatées, des cernes marquent le dessous de ses yeux, ses lèvres laissent échapper des filets de bave. Il a tout du bébé ; peut-il seulement se plaindre d'être traité comme tel ?
Aie ! Tu me fais... mal...
Pierrot tire sur ses joues, encore - encore - encore ; lui déverse un flot d'insanités qui le clouent sur place. Il s'enfonce dans le lit, cherche à se défaire de sa prise, accueille les allégations comme une agression.
NON ! Non, c'est pas vrai ! Sale mégère ! Tu dis que des conneries !
Quand elle consent enfin à le lâcher, Ziggy plaque ses mains à ses commissures pour masser les muscles endoloris.
J'ai pas le droit d'être désolé ?
Le masque est légèrement brisé, Ziggy essaie tant bien que mal de le reconfectionner, confus d'avoir été aussi bien percé à jour. Sur les nerfs, tout ce qu'il trouve à faire, c'est lui sourire comme on sourit à un-e détraqué-e.
T'es devenu complètement folle Maman... Si tu continues à me maltraiter, je vais devoir m'en plaindre à Père Ilan....
Il ajoute, sur la défensive.
Sohan m'a rien fait de particulier. Et j'irai m'excuser auprès de lui.
Elle a raison sur tous les points ; si Ziggy avait voulu le tuer il l'aurait fait. Et sans regrets. Mais Ziggy veut que Sohan vive pour apprendre à le craindre - que pourrait-il bien soutirer à un cadavre ?
Pierrot
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[ Mer 2 Oct 2024 - 14:19 ] (end) Thorn Castle // Ziggy & Pierrot
— I wonder, does my sleeping beauty still dream?
Il me fait rire, ziggy. Lorsqu'il dévoile ses rouages — ça fait un bruit de rouille inévitable.
— AH ! Je te préfère comme ça, ma petite souris famélique. J'ouvre grand les bras. Reviens voir maman !
— Je ne suis pas folle, mon chou. Je t'aime.
Il y a tout un tas de choses, dans mon sac aux merveilles. Des cookies, des lames de rasoir, une pelote de laine — et des pansements, en cas de carnage.
— Les mains en l'air ! Voilà. Reste bien tranquille. Une noix de crème cicatrisante sur la joue gauche, une autre en parallèle, et une au milieu — voilà ton nez de clown ! Un vrai petit amuseur. La symétrie, c'est un clin d'oeil à Joji. Des pouces, je masse doucement aux commissures ; ça fait gondoler son sourire. — Mon Ziggy, mon ziggoto — je me fiche que tu sois désolé ou non. Les accidents, ça arrive à tout le monde... Personne n'est parfait, n'est-ce pas ? Sinon, nous autres êtres humains, nous foulerions la terre de l'Enclave avec nos deux yeux, nos deux jambes, nos deux bras, notre tête bien rattachée à notre cou et nos frères et soeurs encore bien vivants à côté de nous ! Je finis en lui collant un pansement sur l'arrête du nez. Là ! Ca ne sert à rien de rien, mais c'est adorable. — Ce qui me préoccupe, moi — c'est ton bonheur. Ton bonheur, ma petite racine pourrie ! Tu comprends ce que je veux dire ? Ici : un soupire. Je vois bien que tu ne t'entends pas bien avec les autres... Tu n'as pas beaucoup d'amis... Pour ainsi dire, tu n'en as aucun. Un vrai loup solitaire, notre Ziggoto ! Donc... Je me demandais si — si Sohan ne t'avait pas fait subir des choses. Mon cœur — soudainement grave, il faut l'attraper par les épaules, poser sa voix, comme au théâtre — Est-ce que par hasard... Tu serais harcelé ? Oh ! :O J'ai compris. Tu as voulu te venger de Sohan... Maintenant, il faut se renverser en arrière, la main sur le cœur.
— Les enfants peuvent être parfois si cruels... Ah ! C'est l'innocence...
Ne t'en fais pas, ma pomme d'amour au sel, maman va régler ce problème. Je vais discuter avec Sohan. Et avec Félix. Tout va rentrer dans l'ordre, et vous serez de nouveau les meilleurs amis du monde !
En martelant du bout de l'index : les-mei-lleurs-a-mis-de-notre-pe-tit-mon-de-à-nous. Regarde, Ziggy ! J'ai bien pardonné à Ilan et Joji.
— Tu dois comprendre quelque chose, cher enfant. Maman est de ton côté. Maman veut t'aider.
Ziggy tait en lui les relents de méchanceté qui voudraient fuser d'entre ses lèvres. Il se contente de fixer Pierrot comme on fixe un oiseau mort - dans un mélange d'horreur préméditée et d'indifférence spéciste. Il sait que sa lutte est vaine, alors il décide de feindre la reddition. Les mains en l'air ! Et son regard s'échoue sur les reflets des lames de rasoir, retombées au fond du sac de Maman Pierrot. Étrange.
Il se laisse manipuler comme un pantin désarticulé. L'odeur de la crème lui donne la nausée, mais il ne s'en plaint pas. Il se contente d'écouter, farouche même dans le détachement qu'il simule.
Harcelé ?
La surprise de l'allégation le prend de court. Ziggy frémit.
Trop drôle que tu penses ça.
Ziggy a été harcelé, oui, plus jeune - puis ses harceleurs ont arrêté. Mystérieusement. Ne demeurent que les regards de pitié et le mépris systémique. Ziggy se sait en marge et l'assume - ça déplaît.
Je veux pas que tu discutes avec Sohan.
Il attrape son poignet et serre, pour la ramener à lui. Sa brutalité se teinte de complaisance.
J'ai pas besoin. Je vais m'excuser comme l'a demandé Père Ilan. Et Felix... Tu vas dire quoi à Felix ? Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas ! S'il te plait. Je serais sage.
Pierrot
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[ Mar 8 Oct 2024 - 1:03 ] (end) Thorn Castle // Ziggy & Pierrot
— I wonder, does my sleeping beauty still dream?
Mais oui, c'est très drôle ! Tout prête à rire, ici. Le ciel bleu carton, les gerbes de pastels gras qui ponctuent le gazon, les grimaces raturées des poupons éparpillés au jardin, les hurlements inaudibles aux enfants, etc — c'est très drôle, que tu me dises ça ! La méchanceté est le trait de caractère le plus rigolo qui puisse exister ; parce qu'on est méchant en étant superflu, et être superflu en ce monde cela veut dire ne plus être consommable. — Tu trouves ? Que c'est drôle. Tu trouves ça drôle ? Vraiment ? C'est vrai, c'est un peu drôle. C'est drôle d'associer l'étrangeté et le rejet. Non ? On est tous un peu étrange, ici, n'est-ce pas, mon coup du lapin ? On est tous un petit fou. Si on devait harceler tous les fous, on ne s'en sortirait plus, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que tu en penses ? Ce pansement lui va bien ! Il ressemble plus que jamais à une peluche éventrée que l'on aurait ramenée de force à la vie à coups de cérémoniaux cache-misères. — Eh là, doucement, mon petit sucre prémâché. Ne m'oblige pas à te faire rire. Tu me fais mal ; ça aussi, c'est drôle ! — Si père Ilan le demande, alors ! Père Ilan a toujours raison. Qui suis-je pour m'opposer à Père Ilan ? On a déjà failli me sacrifier au nom du Père. — Tout de même...
Je m'inquiète pour toi, mon cœur en pâte. Sincèrement ! Vraiment ! J'ai peur que tu sois malheureux. Et si Sohan est la cause de ton malheur, alors... D'un revers de pouce je retrace la ligne invisible autour de mon cou ; celle à laquelle je suis suspendue depuis ... — Couic ! Mais nooooon, je plaisante. C'est une blague, voyons, Ziggy ! Sohan a déjà assez souffert comme ça par ta faute. Une tentative d'assassinat, c'est déjà suffisant ! Il ne manquerait plus que les parents tuent leurs enfants. Voyons, voyons !
— C'est d'accord, je ne parlerai pas à Sohan. A vrai dire, je ne sais pas encore. Je fais des promesses pour tout et rien. Moi, j'ai bien envie de m'adresser aux survivants. Ce n'est pas quelque chose que tu peux comprendre, Ziggy. Tu es trop immature... Je dégage mon poignet d'un coup sec. — Quant à ce cher Felix... Et bien... Laisse-moi réfléchir...
Tiens, mon gant à glissé. En le ramassant, je constate que ta prise a laissé des marques autour de mon poignet. Je tends la main, cette main gantée qui m'apparaît hors de moi, au-delà de moi ; je porte un bracelet d'amour sans breloque. — Tu sais mon agneau confis, tout ce que tu fais me regarde. Tout ! Peu importe ce que tu fais, peu importe ce que tu penses et peu importe où tu vas. Tes affaires me regardent, Ziggy. Tout de toi me regarde.
Je suis ta mère !
Ecoute-moi quand je te murmure à l'oreille.
Maintenant, tu dois me promettre de ne plus faire de bêtises. Sinon, je serai obligée de me mettre très, très en colère. Et tu sais très bien que je déteste me mettre en colère !
On doit pouvoir se faire confiance, toi et moi. Pas vrai ? La confiance, c'est fondamental. Je te fais une promesse et tu m'en fais une. Vu ?
Je ne dirai rien non plus à Felix.
En échange, toi, tu vas être sage. Très, très sage !
Ce qu'elle débite, Maman Pierrot ! Ziggy a du mal à garder son attention concentrée sur elle. Elle dit trop de choses, trop vite, change de sujet - si bien que les yeux de Ziggy tournent en spirale et qu'il a complètement perdu le fil. Sa seule manière de s'accrocher, c'est de tenir fermement le poignet de Pierrot. Sur son visage passe un ange... Ziggy cligne des paupières puis soupire bruyamment. Il ne cache pas son antipathie à son égard, et le dégoût qu'elle lui provoque en étant si proche de lui. Malgré ça, il s'assure de promettre, comme le font les enfants obéissants :
Oui. Oui ! Je serais sage. Je le jure. Je te le jure alors... ne dis rien. Ne dis rien à Felix. Je serais sage.
Il a beau être fou, il sait ce que ça veut dire ; il sait à quoi s'en tenir.
Ziggy secoue la tête. Pierrot lui parle aussi de Sohan... la menace qu'elle déguise en plaisanterie, Ziggy la perçoit comme ce qu'elle est réellement à ses yeux : une menace. Et ça lui plaît. C'est bien la seule chose qui lui parle vraiment dans cette échange ; l'appel de la violence.
Et le silence des agneaux.
Maman Pierrot...
Il a la tête baissée, le regard écarquillé fixe les draps et un sourire s'allonge, décadent.
Je t'aime si fort.
Au même moment, la porte de la chambre s'ouvre sur la silhouette d'un infirmier.
C'est l'heure.
Et Ziggy la laisse partir, avec un petit signe de la main, complice.