amazed

Max a préparé sa chambre en conséquence. Les draps sont soignés et les vêtements rangés sur une étagère qu'elle a créé - à l'aide de vieilles planches peintes.
Les vieux disques accrochés au plafond tournoient et s'imprègnent des rayons solaires, brûlent ainsi les contours de sa peau et parfois sa rétine.
Il n'y a que les dessins qu'elle a laissé se pavaner sur les pans plâtrés - il y a les esquisses de Castor, de Loup et même des enfants qu'elle accompagne jusqu'à Morphée. Ils ne s'alignent pas et ne font pas sens, ils ne sont là que pour décorer et afin de toujours se souvenir.
Max ne veut peut pas oublier.

Vadim est enfin là, le prince de rien, l'envieux de tout. La blonde rend son sourire - de manière moins forcé, néanmoins. Bonjour Vadim. Très heureuse de te voir, moi aussi ! Max referme la porte derrière lui et suit les ordres tout en glissant ses cheveux derrière ses épaules afin de lui faciliter le travail.
Le miroir sur son bureau s'est brisé il y a longtemps déjà. Pour palier aux malédictions, elle a tracé au feutre doré les linéaments brisés afin de les refermer. Merci. Je veux juste couper les pointes, peut-être à peine les raccourcir. Je sais pas, j'ai besoin de changement.

Si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera pour demain.
Et si ce n'est pas demain, alors ce sera pour plus tard.
Vadim est joli, avec la courbure délicate de ses traits et son visage de poupon, ses crins solaires et son air véhément. Je ferais sûrement un carré, un jour. Quelque chose qui arrive sous le menton, non, plutôt au dessus des épaules. Devant les fragments assemblés, Max se contemple un instant, les mèches écourtées jusque l'angularité de ses épaules, à casser ce côté qu'elle juge délicat, adoucit par la longueur de sa toison, par son sourire trop fin et ses manies trop tendre.

Puis Max inspire finalement, doucement, il ne faudrait pas déranger Vadim par une présence exagérée. Ses phalanges glissent contre la ceinture qui étreint les hanches dans son pantalon et son regard suit le blond derrière elle grâce au miroir. Tu serais capable de te montrer sur scène, si tu perdais tous tes cheveux Vadim ? Le rire se meurt au fond des entrailles, ce n'est pas une moquerie mais une question importante à ses yeux.
S'abandonnerait-il tout entier si un seul défaut venait à gâcher sa perfection ?