amazed

Il est dix-huit heures pile et Nine n’est pas encore là.
Si ce n’était que cinq petites minutes de retard, il aurait pu dire que ses clubs l’ont retardés, qu’il n’était pas à côté - des excuses faciles à croire !
Mais ça monte à dix, puis vingt ; il est presque trente - sans toquer, la porte s’ouvre, laissant dépasser sa tête qui zieute la pièce. Il sourit lorsqu’il te voit.

“Love !”

Il entre en prenant soin de fermer derrière lui - après tout, on lui a promis une session privée.
Ainsi il s’avance entre les pupitres. Même qu’il trottine jusqu’à toi ! De cette manière, il semble au moins un peu désolé d’avoir ignoré le temps qui passe.

“Je t’ai fait attendre ? Je suis là - tu comptais partir ? Pardon. Ne part pas.”

Si Love se préparait sur le départ, alors il se dressera sur son chemin pour l’en empêcher.
Nine assume seulement sa contrariété car il sait avoir traîné. Même qu’il était agréablement surpris de le voir encore ici.

Ses doigts glissent vers l’une de tes mains pour y laisser de légères caresses.
Votre dernière rencontre remonte déjà un peu, mais comment oublier que les effleurements ne te laissent pas indifférent !

“Je suis tout à toi là.”

Pour une fois sans crier, il déclare d’une voix doucereuse.
Mais il ne te laisse pas le temps de répondre et se recule ! Dans le mouvement il attrape une chaise non loin qu’il pose devant toi et s'installe : il est ton spectateur et toi la vedette.

“Je t’écoute ! J'espère que c'est une nouvelle chanson.”

Nine ricane. Il joue les imbéciles car il ne sait pas encore comment trouver la limite de tes lubies.
Alors il décide de s’amuse avec ta patience pour l’instant.

Love montre qu’il est agacé et c’est normal.
Il lui dit même qu’il n’a peut-être plus le temps, et c’est normal !
Nine sait toujours très bien ce qu’il fait, et ce qu’il impose aux autres. Et il aurait compris si tu l’avais laissé seul ici - finalement tu montes sur l’estrade, cédant à ses caprices.

Ta remarque le fait rire car il ne t’associe pas du tout à la timidité. Mais il t’offre tout de même un sourire un peu plus rassurant pour faire mine de t’encourager.

“Mais non ce sera très bien !”

Puis il se tait pour de bon, te laissant la place sous les projecteurs, là où tu as l’habitude de te présenter.
En réalité, il ne s’attendait pas tant à une chanson. Ni même qu’elle soit nouvelle - il a l’habitude de connaître votre travail car Dani lui partage souvent vos avancées (alors qu’il lui rappelle tout le temps que ça ne l'intéresse pas !) Mais il admet que c’est bien - il admet que tu as la bonne prestance ; il comprend votre petit succès au sein de l’enclave.

Une fois terminée, le silence plane de courtes secondes seulement pour laisser place à des applaudissements.
Ses mains finissent par se croiser, créant ainsi un petit support pour sa tête lorsqu’il s’accoude contre ses genoux.

“Je m’attendais pas à ce que tu me chantes vraiment un truc.”

Il le dit en toute honnêteté - tu vois, il pensait juste se moquer de toi.

“Je peux même pas rigoler là !”

Enfin si - là, ses épaules tremblent à cause de ses rictus.
Mais ce sont des rires adressés à sa propre personne !
Il veut faire tourner Love en bourrique mais il s’en sort bien pour le surprendre en retour également.

Ses petits ricanements se transforment en éclats lorsque tu met les mots sur ses intentions : il hoche la tête pour affirmer tes propos - tu as raison ! Il ne prend rien au sérieux, et il aime rire de toutes les situations possibles.
Mais c’est comme cela qu’il trouve la vie entre ces murs plus belle - Nine fait un bon pitre inspiré par l'insouciance.

“Mince - je t’ai vexé ?”

Il demande alors que tu quittes l’estrade. C’est fini de faire les célébrités - il faut amuser la cour du Roi !
Enfin normalement il faut garder la tête basse lorsque celui-ci se présente. Nine lève la sienne alors que tu le surplombes - il a toujours eu conscience de sa position sans pour autant se laisser faire. Impertinent, il sourit.

“Hmm…”

Il réfléchit un instant - juste le temps de ta caresse.
Cette même caresse qui devient un peu plus brutale - il se redresse légèrement pour suivre ta poigne. Cela le surprend un peu, il ricane (encore !)

“Pfff- j’irais pas jusqu'à dire choqué mais oui ça m’a surpris ! Je te pensais juste pas aussi romantique. Mais j’imagine qu’il faut bien l’être un peu pour écrire des chansons.”

Pour toi c’était sérieux : tu l’as invité ici pour dix-huit heures pour lui offrir des mélodies nouvelles, ouvrant ton cœur avec plus d’aisance sur scène.
Mais Nine ruine tout !

“Tu me décoiffe là !”

En réalité il n’était pas si bien coiffé que ça en arrivant - il bouge sans arrêt alors rien ne tient en place et surtout pas en fin de journée !
Il attrape tout de même ta main pour tenter de démêler tes doigts.

C’est parce que Love à du répondant qu’il s’en amuse tant - même vexé il à le courage de le mordre en retour. Alors cela ne lui donne qu’une envie : c’est de continuer.
Nine prendra toujours un vicieux plaisir à te pousser continuellement. Ne serait-ce que pour voir la peine au travers ton regard - rien qu’un début de chagrin dans les affections débordantes qui font rester.
Sa cruauté est bien plus sournoise te concernant car l’objectif ce n’est pas que tu le détestes !
Alors il t'écoute sans interruption - il t’offre toute son attention car tu l’intéresse à ce point.

Un sourcil se hausse par cette phrase qui reste en suspens - il s’attend que tu lui expliques ce qu’il n’a rien compris ! Nine prend son rôle d’idiot très à coeur. Cela te rend plus honnête.
Lorsque tu le relâches, il en profite pour se recoiffer vulgairement. Puis il s’est légèrement penché sur le côté pour essayer de suivre ton regard fuyant. Ainsi il peut mieux observer les confidences (même toutes petites !) et s’en régaler.

Et son sourire s’élargit, s’apprêtant à te répondre - mais voilà que tu t’invites sur ses genoux ! Tu lui avoue qu’il te plait, jouant encore de tes charmes.

“... Sérieux ?”

Nine recule à peine sur sa chaise pour mieux t’observer, laissant ainsi un instant de flottement.
Puis il se mord les joues. Il tourne la tête, amenant une main à son visage - il se met à rire pendant de longues secondes ! Même les déclarations il ne sait pas les prendre au sérieux.
Et par précaution, son autre bras s’enroule autour de ta taille, si jamais - réellement vexé - tu comptais déguerpir.

“Attends - oui t’as raison, je fais semblant.”

Il n’est pas stupide et à bien compris tes tentatives. Nine voulait juste voir quand tu lui dirais clairement.

“Et donc ? Tu veux qu’on sorte ensemble ? Ou c’est pour coucher ? Je te plais comment ?”

Il finit par t'enlacer pleinement, serrant un peu plus fort son étreinte.

“Moi je pense que tu t'appelle Love parce qu'au contraire, ce sont les autres qui doivent t'aimer.”

Et quelque part tu as réussi en jouant les stars de l'enclave. Plein de gens t'aime, de près ou de loin.

“Ça sonne bien en plus, Love !”

Il approche de nouveau son visage du tiens, restaurer l'intimité que tu avais initié un peu plus tôt. Puis il enchaîne, plus doux :

“Love… mon Love - même pour être niais ça marche.”

Il ricane.
Non, l'objectif n'a jamais été de te rejeter.

Love sait ce qu’il veut et ce qu’il vaut.
Alors Love sait également ce qu’il fait.
Love est tout aussi sournois dans son amour et cela le rend redoutable par un charme qui lui est propre. Et ce serait mentir de ne pas admettre que Nine s’en fascine -
ou que ça l’attire,
qu’il lui plaît -
qu’il l’aime !

(peut-être ?)

Peu importe - son cœur bat pour Love et c’est ce détail qui change tout.
Il aime sentir son souffle dans son cou, il aime aussi la chaleur de ses mains sous ses gants, il aime ses sourires qui ne se laissent pas faire, son regard pétillant qui donne l’impression d’être adoré, la douceur de sa peau destructrice ; ces intensités vertigineuses qu’il n’explique pas trop, mais Nine en raffole sans les comprendre.

“D’accord ça me va : sortons ensemble.”

Là, dans la fièvre de l'instant, il aurait tout accepté.
Il se redresse en prenant soin de mieux te serrer contre lui entre ses bras. Il ricane à ta remarque - Nine est vorace, gourmand est bien gentil mot.

“Tu verras que rien ne me suffit.”

Et que plus tard - sans ne jamais rien regretter - il se demandera tout de même combien temps ces amourettes pourront durer.
Personne n’arrive à suivre son rythme, il est bien trop avide de ses propres lubies. Alors il te le lance comme un défi - force le à ne jamais se lasser !

“Mais je suis sympa - aujourd’hui je vais me contenter que tu sois à moi.”

Son Love ! C’est toi qui le dit.

Nine glisse une main dans ta nuque, caressant les mèches plus courtes qui pourraient lui retomber sur les doigts - c’est sans crainte, avec la juste douceur ; il t’as déjà prouvé que ce n’est pas ton épiderme insatiable qui lui fait peur. Ainsi il peut t’attirer contre ses lèvres pour t’embrasser -
Enfin, c’est de cette manière que les choses se passent dans les bonnes romances.

Ta réaction lui arrache un nouveau rictus.
C’est amusant de te voir déstabiliser, puis souriant de sincérité - ça change ! Cela te donne un aspect moins tyrannique - on dirait que tu veux des choses en faisant tout pour les obtenir - tout ça pour un petit sourire de soulagement !

“Jusqu’à preuve du contraire, oui.”

Et bien sûr qu’il est rapide, Nine n’hésite jamais !
Ainsi dans ses approches excessive, il a l’impression de mieux profiter cette courte et petite vie au sein de l’enclave - et qui sait ce qui l’attendra derrière les portes ! Nine y pense comme un rêve et se le garde pour la nuit. Là, au travers des fenêtres, le soleil brille encore alors il peut continuer à lui faire concurrence -
Toute son intensité est là !

Puis même s’il comprend la réticence des autres - comme les vertiges qui te font reculer - il ne laisse jamais l’occasion pour le rattraper.
Alors il se moque ! Il rigole de ceux qui tentent de le suivre sans succès ;
Tu réponds que toi non plus rien ne te suffit. Et Nine se demande tout de même à quelle échelle tu estimes ton avidité. Il se demande si cette réciprocité dans les exigences t’aidera à être à ses côtés. Ou si au contraire, elle en deviendra une destruction mutuelle.
Cela le rend curieux - est-ce qu’on se dira tant mieux, ou au pire tant pis !

Pour l’instant Nine se dit tant mieux - et tant pis pour son souffle doucement aspiré de ses poumons. C’est la première fois qu’un baiser lui donne tant de palpitation que cela donne envie de l’associer aux troubles de l’amour - l’expression fou amoureux prendrait enfin sens !
Il sent que les vertiges lui montent à la tête, et s’en berce contre toi pour prolonger le contact ; il faut attendre que tu le repousses ! Nine se laisse retomber en arrière sur la chaise pour reprendre ses respirations sifflantes, l'expression peinte d’épuisement -
il se redresse en écarquillant les yeux à ta demande.

“T’abuses - je te l’ai déjà dit en arrivant !”

Qu’il était tout à toi.
Nine s’affale de nouveau en arrière en ricanant. Il s’accorde au moins une pause.

“... Mhmh, je t’appartiens.”

Un doigt vient s’enrouler autour d’une mèche de cheveux, te dégageant le visage doucement.
Il acquiesce finalement pour obéir à son petit roi. (Alors que lui, déteste qu'on le possède!)

Ton compliment le fait pouffer de rire et il affirme le compliment :

“Pff- bien sûr.”

Il ne présente pas les mêmes charmes que toi mais il a conscience de ce qu’il peut mettre en avant pour réussir à séduire. Alors Nine sourit, satisfait de l’effet qu’il a sur Love.
C’est même presque trop facile parfois - mais ce n’en est pas moins amusant ! Il a toujours plein d’idées prêtent à se renouveler lorsqu’il s’agit de troubler les autres. Et désormais il a Love : il pourra venir le taquiner quand il le souhaite puis lui susurrer qu’il l’aime en guise de pardon - Love saura le supporter ! Pendant un temps au moins, il en est sûr.

“Comment tu sais ça toi ?”

Alors qu’il prenait soin de t’éviter pour te voir revenir. (Dire que ça a fonctionné !) Il se demande où tu l'as entendu.
Tu lui fais dos mais Nine t’enlace de nouveau, posant plutôt sa tête contre l’étoffe protégeant ton épaule.

“De toute façon je serais venu au bout d’un moment - mais puisque c’est si gentiment proposé !”

Au lieu de s’imposer comme il l’avait prévu tu l’invites et il ne risque pas de s’en priver.
De tout façon, son ancien lit était si peu confortable qu’il s’est vite habitué au sol. Cela fait longtemps qu’il n’a pas eu le luxe des beaux draps moelleux !

"Tu dis le soir - ce soir ?"