a. runb. looking for paradisec. waiting for deathd. eat friends
« Après ma mort, souvenez-vous de moi ; qu’elle vous ait été utile, mais je suis plus que ça ! Je suis plus qu’un outil de votre survie, je suis un être humain ! Chaque morceau de moi que vous mâchez est imprégné de mon essence, de mes souvenirs, de mes joies et de mes peines. Rappelez-vous de moi et de qui j’étais. Même disparu, je laisse derrière moi une empreinte, un rappel de ce que signifie être vivant. »
kafka et rex ont pu bond ensemble sur les larves... #chelou un peu non ???? petite pensée à leurs love interests
alb a demandé à sortir avec coco alors qu'il sortait déjà avec jozie ??? mystère à suivre ah et niveau trouple ça y va.... love, dani et nine sont ensemble!!!
all i ever wanted was the world i can't help that i need it all
Toi, Vadim, je t’ai connu dès l’aube des jours, Depuis que mes plus beaux souvenirs s’étirent en contours, Depuis que les étoiles éclairent les nuits d’antan, Depuis que le temps s’efface dans le voile du présent.
Je connais les affinités de ton cœur, je sais que l'éclat des projecteurs te confère une aura et que tu te nourris de cette lueur pour te ressourcer. Tu es papillon de nuit contre les rideaux de velours, épris de cette clarté. Aujourd'hui, pourtant, tu n'es plus qu'un insignifiant moustique. Au théâtre, les préparatifs pour le spectacle de fin d'année s'intensifient avec une frénésie croissante. Ici, chacun se démène comme dans une fourmilière, court dans toutes les directions sans fin. Les voix s’entrelacent, dansent dans l’auditorium - c’est un capharnaüm qui me fait du bien, le signe que tout le monde travaille, que chacun est à sa place, que le quotidien suit son cours sans encombre. La poussière soulevée par l’agitation se dépose sur mes boucles, ce qui m'irrite profondément et me pousse à vouloir leur inculquer à tous davantage de rigueur. Après tout, c'est de moi qu'ils tirent les leçons. Parfois, ils viennent me consulter sur des détails insignifiants - la teinte d'un costume, le volume du son, la qualité des décors. Ils ignorent que ces considérations me sont indifférentes, mais je ne peux leur en vouloir, car, moi aussi, je suis actrice, maîtresse de l’art du semblant, en mesure de revêtir ce sourire qu'ils chérissent. Merci beaucoup, Paris ! clament ils. Mais de rien, mes petites fourmis. Non, des rats, voilà ce qu'ils incarnent à ma prunelle. Une vingtaine de petits rongeurs aux yeux rivés sur toi, et cette vision m'irrite au plus haut point.
Tu es sur scène, règne en maître sur ce royaume qui t’appartient. J’ai pris place sur une malle, accessoire discret en ce lieu, tandis qu’une costumière me présente des échantillons de tissus, cherche mon avis sur leurs textures. Je perçois sa beauté, c’est un constat que j’ai fait en la voyant se rapprocher. Cependant, mes yeux ne se détachent de toi alors que mes doigts effleurent le carré de soie. Il semble que tu sois en proie à une dispute ; un mécontentement t'envahit, sûrement que les événements ne se déroulent pas selon tes désirs, comme tu l’aurais souhaité. Après tout, tu es le prince de ce théâtre, n’est-ce pas, mon Vadim ? C’est du moins ce que tu crois. Je rends l’échantillon en esquissant un léger sourire, remercie la costumière pour son aide. Je me lève et, en quelques pas, me retrouve à tes côtés. Tu es légèrement plus petit que moi. Ça me plaît. La main qui se pose sur ton épaule est assurée, décidée, elle n’hésite pas. Un problème avec les costumes ? tête légèrement penchée, sourcil arqué, je toise le blondinet effarouché. Tu nous fais perdre du temps, on a un spectacle à préparer je te signale. Ne fais pas l’enfant. J’ai conscience que mes paroles résonnent comme une menace. Tant mieux.
by delirium
Vadim
Deux étoiles ★★
Avatar : reinhard - logh (cred. me, eden, Abyss)
Âge : 21
Poste : coiffeur
Clubs : tennis, dessin, théâtre
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Avatar : reinhard - logh (cred. me, eden, Abyss) Âge : 21 Poste : coiffeur Clubs : tennis, dessin, théâtre Statut : en "couple" avec Eden (+ Askhat) Inventaire : - Pronoms : il Multicomptes : caïn & heya Pouvoir : vision de l'âme Gif :
sur scène, les lumières m’aveuglent mais ne m’empêchent pas de briller. à vrai dire, elles représentent toute l’histoire de ma vie. je suis là, au centre de tout, au centre de tous. ils m’encerclent et leurs yeux se concentrent sur moi, mais moi, je ne vois rien. la seule chose dont je ne suis pas aveugle est mon reflet dans le miroir lorsque j’enfile ce costume qui ne me plaît pas. je me trouve d’un ridicule déconcertant, c’est affligeant d’infliger cela à la pièce maîtresse du club.
les perles mal brodées sur ce tissu m’irritent la peau — j’en garderai peut-être des traces. je me saisis de celui-ci pour le remettre en place, c’est la troisième fois en une minute que je répète ce geste las. puis le moment fatidique où Paris s’approche de moi entre en jeu. elle ose sur moi, une main qui me dérange presque autant que le haut de mon costume, je la balaye d’un geste impétueux. ce haut n’a visiblement pas été conçu sur mesure. je laisse savoir, éhonté de sembler ingrat. il faut faire appel à de meilleurs couturiers ! ma voix porte, j’espère même qu’elle résonne en coulisses. ces travailleurs fainéants doivent être mis au courant de leurs erreurs afin de ne plus les reproduire dans le futur.
puis, la main en l’air, je claque mes doigts. non mais que quelqu’un me vienne en aide ! je feins une crise. il faut tout demander soi-même ici, c’est inadmissible. je poursuis à voix basse, seule Paris peut m’entendre. au même moment, une couturière se hâte, paniquée, en ma direction. elle sort une aiguille de sa mallette de couture, qui ressemble davantage à une trousse de secours, et saute presque à mon cou afin d'ajuster ces perles qui nous font perdre un temps monstre. puis je ne sais pas qui a choisi ce tissu mais il ne me va clairement pas au teint, c’est une faute de goût immonde. je sens le regard pesant de Paris au-dessus de mon épaule, ma tête ne suit pas mes yeux qui eux, se dirigent en sa direction. tu devrais faire virer celui qui s’est chargé de ça. si tu remontes aux parents le fait que l’on me maltraite et que l’on désire me voir chuter sans aucune raison valable, ils n’auront d’autre choix que de se débarrasser du coupable.
all i ever wanted was the world i can't help that i need it all
La notion d’amitié m’a longtemps semblé inconcevable. Ici, les liens se tissent dans une toile complexe où l’intimité véritable, celle qui nous est exclusive, a toujours l'air de se dérober. Chacun se connaît, de manière plus ou moins vague, et les échanges se résument souvent à des formules évasives : “Tu vois untel ?” ; la réponse fuse : “Oui, mais seulement de nom” ou “Oh, iel me dit quelque chose”. J’éprouve une passion ancienne pour ce phénomène - car les amis, en vérité, me sont indifférents. Ce qui m’enchante, c’est le moment où je prends forme dans l’esprit des autres. Je ne peux qu’imaginer le processus ; ils sont alors tous artistes, mon visage se dessine sans doute à leur manière dans leur esprit, et là je sens que je fais un pas vers ce pour quoi j’ai été créée, vers le but de mon existence - car n’est-ce pas ainsi que l’on pense aux divinités ? Omniscientes, omniprésentes, éthérées mais indéniablement présentes, à nos traits. Toi, Vadim, tu te distingues parmi mes exceptions. Parfois, en t’écoutant, je me demande si tu n’es pas l’erreur que je n’ai jamais commise. Mais non, cela ne peut être le cas. Rassure-moi, je t’en prie, ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? Mes yeux suivent le mouvement de la main que tu as dédaigneusement éloignée ; dis-moi que ce n’est pas le cas ! Elle se pose maintenant le long de ma cuisse. Peut-être que tu lui manques déjà. Peut-être.
Il existe des personnes qui ne savent que parler, et d’autres, bien plus habiles à écouter. Il est fascinant de constater combien la vie, dans sa sagesse, a su façonner des archétypes parfaitement complémentaires. Toi et moi, nous étions destinés à nous croiser. Je le sais, je l’ai toujours su - je ne me trompe jamais ! Cela, tu devrais aussi le comprendre, alors de quel droit te permets-tu de critiquer mes choix ? Dois-je donc me renier moi-même pour te satisfaire ? C’est ce que tu désires ? Il y a quelque chose que je déteste profondément dans la proximité que l’on partage avec autrui : c’est cette autorisation que l’on accorde à l’autre. Cette permission non-exprimée. Oui, tu as le droit de me faire sourire, de m’apporter du bonheur, tu as également le pouvoir de me trahir, de me faire pleurer de me mettre en colère. Nous ne sommes plus entièrement maîtres de nous-mêmes, c’est le prix à payer pour l’illusion d’un amour véritable - de l’intimité tant prisée. Aujourd’hui, Vadim, tu me mets en colère. Cela se lit sur mon visage, dans l’acuité de mes traits. Cela s’entend dans mon silence.
Sur la scène occupée, les petits rats ont presque disparus - je me demande si leur absence est due à une occupation ailleurs ou si, tapis derrière les rideaux, ils assistent à notre altercation. Le lieu est empreint d'une atmosphère de désolation mêlée d’une étrange beauté - il y a toujours du sublime dans le rien, car tout nous revient. Si tu n’étais pas toi, ce décor te volerait presque la vedette. Ce ne sont que les répétitions et je ne ferais écarter personne, nous avons besoin de chaque talent pour la représentation, tu le sais bien. Je suis comme ces Mamans dont les gestes sont empreints d’un amour parfois agrémenté de quelques gouttes de poison. Pour tout te dire, j’ai contribué au choix du tissu. Mais je te l’accorde, cette couleur ne te va pas. Tu es tout gris, tu es malade ? Tu as l’air fatigué. Non Vadim, personne ne se débarrassera jamais de moi. Pas même toi dont on exauce tous les désirs ici-bas.
by delirium
Vadim
Deux étoiles ★★
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[ Jeu 1 Aoû 2024 - 0:22 ] (end) primadonna, vadim
primadonna
mes yeux ont été poudrés avec attention tandis que je siégeais sur mon trône en coulisses. à mes lèvres, on a appliqué gommage et baume afin de les rendre scintillantes, qu’elles fassent écho à la lumière émise par les projecteurs blancs — ceux qui m’empêchent d’y voir, rappelez-vous. si des sottes sans la moindre compétence se trompent quant à ma carnation et l'accordent mal à ma tenue sans saveur, j’en suis loin d’être responsable. j’oserais même aller jusqu’à dire : je ne suis coupable de rien, jamais ! je suis offusqué par ce commentaire dont je n’arrive à trouver la place en ces lieux, à cet instant.
mon corps fait un détour impétueux vers Paris, mes yeux se baladent sur sa silhouette. je réalise qu’elle est de la même matière qu’une guêpe : une chevelure blonde, une longue stature élégante. seulement, comme ces longues bêtes, elle vient avec le dard. celui de Paris se trouve sur sa langue. lorsqu’elle parle, elle le niche sous notre peau afin d’y laisser du poison. à la différence des abeilles, la guêpe peut se considérer chanceuse ; elle, ne meurt pas après avoir répandu la douleur.
c’est ainsi que Paris fonctionne. généralement, j’échappe à la règle. visiblement, aujourd’hui est un jour bien malheureux sous toutes ses formes, toutes ses coutures. et les talents dont tu me parles se trouvent-ils dans la pièce avec nous ? je demande avec une pointe de sarcasme au bout de la langue, faisant naviguer mon regard autour de moi (autour de nous). je ne vois que moi, et je suis bel et bien malade de me voir ici, entouré de personnes n'égalant pas ma prestance. mes yeux s’appuient entre ses deux sourcils, c’est là que l’on pose ses iris lorsque l’on ose vraiment soutenir le regard.
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Je crois qu'il est nécessaire de se pencher sur les mystères de l'amour. N'importe lequel, qu'il soit tendre éveil, envol passionné ou douleur déchirante. Il faut s'interroger sur la raison, sur le pourquoi qui se cache derrière ces élans du cœur. Je sais que certains se laissent emporter par l'affection, s'abandonnent à n'importe qui, se nourrissent de n'importe quelle étreinte. Ces âmes-là, je ne les juge pas sottes, mais il leur manque, je le crains, cette réflexion, cette introspection essentielle à toute élévation. Pour ma part, je me demande sans cesse pourquoi j'aime. Qu'est-ce qui m'incite à offrir une parcelle de mon âme, car c'est ainsi que j’affectionne.
À cet instant précis, alors que tu te tiens devant moi dans tes habits de scène, une pensée me traverse l'esprit : je t’aime. Cet amour que je te porte est doux comme le caramel, fond délicieusement sur ma langue lorsque je murmure ton nom auprès des autres. Chaque fois que je te mentionne, je t’offre une part de moi, nourrissant cet ego qui te sert de moteur, ce souffle vital dont tu dépends. Je le sais bien, Vadim, tu as besoin de moi pour subsister. Peut-être est-ce pour cela que je t’aime, parce qu’en te soutenant, tu me fais sentir un peu plus vivante, un peu plus dévouée à ma noble cause. Cette attention dont tu te repais, je n’y tiens guère, alors je te l’offre en abondance. Viens, mon trésor, dans mes filets de diamants, je cueillerai pour toi le soleil afin de te baigner dans sa splendeur ! Pour combler tes désirs, rien ne me semble impossible. Notre amour est ancien, il s’est incrusté en moi, me colle à la peau comme une seconde nature — peut-être n’est-il désormais qu’une habitude dans laquelle je me love.
Non, Cesar n’est pas là et tant mieux. Il serait regrettable qu’il ait entendu tes débordements. Vadim, tu es exécrable aujourd’hui. Je ne suis pas fière de toi. J’aimerais pouvoir t’aimer un peu moins, mais tu as ce vif qui brûle au fond des yeux. C’est ce même éclat dans lequel je me perds, celui qui m’enveloppe et m’accompagne depuis tant d’années. Mon amour est affûté, tu le sais bien. Ce qui m’échappe t’écorche pour le bien commun. Je n’ai que faire des lamentations futiles, pourtant tu t’acharnes à m’en abreuver. Peut-être est-ce aussi cela qui alimente notre lien — tu m’offres l’occasion d’être cruelle, tu m’ouvres l’arène et je deviens l’ours déchaîné, prêt à fondre sur ma victime dès que les grilles se lèvent. Le combat est invariable, je pose mes crocs sur tes frêles épaules, sans jamais laisser le sang tacher l’argile. Tu n’es pas indispensable ici — ton importance ne réside que dans ma vie ! Je fais un pas vers toi. Si tu n’es pas content, tu peux toujours t’en aller. Tu as un doubleur qui attend l’occasion de prendre ta place depuis des semaines. Je pointe la porte dans ton dos, prend là et je te rattraperai, quitte-nous pour te faire seulement mien !
Je t’aime. Je crois que je t’aime autant que je te méprise. Car telle est ma nature — il y a toujours une goutte de poison dans mon vin. Et je pense que j’ai bu à tes lèvres ce nectar vicié. Hélas, je crains d’en avoir savouré le goût, car aujourd’hui, je ne saurais m’en détacher. Me détacher de toi !
by delirium
Vadim
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Avatar : reinhard - logh (cred. me, eden, Abyss) Âge : 21 Poste : coiffeur Clubs : tennis, dessin, théâtre Statut : en "couple" avec Eden (+ Askhat) Inventaire : - Pronoms : il Multicomptes : caïn & heya Pouvoir : vision de l'âme Gif :
je quitte ma place initiale un instant et me revête d’une autre couture qui fera le travail bien mieux que la première. j’ignore un peu Paris de ma propre volonté, je virevolte par-ci par-là sans prendre sur ses remarques dans l’immédiat. j’aime me faire attendre, savoir qu’elle restera là, immobile, dans l’espoir que je revienne au plus vite. cela me prouve que je suis bel et bien indispensable, contrairement à ce que Paris a cru pouvoir me faire gober. exécrable… moi ? une moue prend vie sur mon visage, mes lèvres tombent en un désarroi ironique. oh non… deviendrais-je… comme toi ? mes cordes vocales parlent sans mon accord, comme un acteur ayant appris son texte un peu trop par cœur, au point où les mots savent se frayer la direction dans laquelle ils doivent se rendre, pour venir piquer juste en plein cœur. ah ! mes paroles qui se baladent de moi à elle, que c’est beau ! s’en est presque romanesque. j’espère pouvoir la toucher, peu m’importe le résultat cette fois.
ce doubleur… ah… lui n’a pas mon allure fière et ma posture droite. lui n’a pas un quart de mon talent ni un tiers de mon charisme. j’en suis presque insulté de voir un tel homme donner vie à mon ombre. beurk. voici ma réponse à Paris quant à ce jeune homme ayant l’air d’avoir le double de mon âge. au loin, je vois ses traits éraillés par le temps. son âme, sans même la voir, m’effraie. presque comme celle de Paris en cet instant précis.
si je venais à la toucher, avec un accord mutuel, qu’y verrais-je ? sa tête décapitée à l’imperfection d’une guillotine usée après avoir tranché des têtes toute une journée me semble être une vision plus douce pour la délicatesse de ma rétine. sans même la voir au-delà de ses parures, un frisson traverse mon échine. je dois m’ancrer dans le moment présent afin d’oublier ces pensées qui ne m’appartiennent même pas. je ne dois pas m’autoriser à souffrir dans mes pensées ; en réalité, avec mes pieds fermes sur le plancher, je ne souffre pas autant. allez, on reprend ! je m’adresse à la salle entière : aux quelques spectateurs venus spécialement pour me voir répéter, aux petits insectes grouillant dans mon espace qu’est la scène, et plus particulièrement à Paris, qui n’a pas sa place à mes côtés à cet instant. sur elle, j'appuie mon regard insistant, signifiant dégage.
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Les liens du sang se font rares. Pourtant, au cœur de ces murs, ils aiment à proclamer que ce qui nous unit relève de l’adelphie. Mais toi, Vadim, tu es l’unique être ici que j'ai pu considérer comme un frère. Dès l’instant où nos regards se sont croisés, j’ai perçu dans ta figure chérubine une étrange résonance avec le mien – et tous les autres n’ont fait que renforcer cette illusion que nous incarnons à la perfection. Ensemble, nous partageons cette arrogance, ces boucles dorées, et la démarche solennelle des acteurs de tragédies antiques. À toi, je réserve cette affection vicieuse, celle que l’on porte à son propre reflet, car c’est bien ce que tu es pour moi : une part chérie de mon être. Et c’est précisément parce que tu es tissé de la même étoffe que tu parviens à m’arracher ce rire – celui qui secoue légèrement mes épaules, libère un souffle, et plie mes yeux en demi-lunes.
Le spectacle n'a pas encore commencé, pourtant je sens déjà des regards braqués sur nous, guettant chaque mouvement, chaque mot. Je te laisse jouer les pitres, partir pour mieux revenir, tu es roi de la scène. Pour notre public, les rideaux sont levés, et nos répliques, parfaitement rodées, dansent sur le fil de notre complicité apparente. Mais le venin qui s'échappe de mes lèvres n'est pas sous contrôle ; je le laisse t'embrasser, te caresser de sa langue acérée. J'aimerais qu'il te fasse saigner, car cette histoire ne peut que mal se finir – il en a toujours été ainsi. Nous sommes trop enivrés de fierté pour céder, pour capituler les premiers. Je m'avance d'un pas vers toi, m'approche, le sourire figé, dangereusement proche. Ne m’insulte pas, tu ne seras jamais ne serait-ce que la moitié de ce que j’incarne ici. Tu as besoin que tout le monde te regarde pour te sentir exister, n’est-ce pas ? Ce n’est que déguisé, dissimulé derrière les rôles de puérils personnages que tu as la certitude du service rendu. Masqué, tu ne vois même pas que personne ici ne peut te supporter.
Je jette un regard furtif vers tes mains, si délicates dans leur sculpture, œuvres d'une finesse irréelle. Je me garde bien de te dévoiler ce que je suis à l’intérieur, car je redoute cette étrange capacité qui fait de toi l’être que tu es. J’ai peur, aussi, que la pourriture de mon âme ne trahisse l’amour que je te porte – un amour qui se terre dans les moisissures de mon être, car je ne saurais t’aimer avec pureté. Il ne faut pas que tu devines que mon enfer réside dans la perte de mon propre frère. Toi, Vadim, n’aimes que le beau et le sublime ; que ferais-tu face à la noirceur de mes entrailles ?
Je t’ai déjà dit d’arrêter de faire l’enfant. Tu es sourd, ou juste idiot ? Je n’ai même pas remarqué que j’avais saisi ton poignet – désormais, tu ne peux plus m’échapper. Ma prise est ferme, mes jointures blanchies contre ta peau de porcelaine. À ceux qui, t’ayant pris pour un gourou, ont commencé à se redresser, je lance d’un ton glacial : on ne reprend rien du tout ! Je ne crie pas, mais ma voix est tranchante, résonne dans tout l’auditorium. C’est alors que je remarque que tu t’es changé et un sourire s’étire sur mes lèvres. Tu as raison, tu es bien mieux maintenant mon étoile. Tu vois, ce n’était pas si dur, au final, tout était à disposition. Je te relâche, tapote doucement ta joue, puis murmure, c’est la dernière fois que tu me fais perdre mon temps comme ça. Ce sont mes mots avant de t’abandonner là, seul sur ta scène, baigné dans tes artifices. En quittant les lieux, je fais signe au reste de la troupe que j’en ai terminé. Tenez, je vous rends votre maître. Et à toi tes fidèles sujets.
by delirium
Vadim
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une larme puis deux, coulent sur ma joue. ce ne sont pas des larmes d’acteur, mais ça, le public l'ignorera. ils me penseront bon et talentueux alors que je ne suis que piètre et misérable, ne leur révélez point. et je les reconnais, ce sont les pleurs que l’on verse en trombe lorsqu’un film se termine mal. moi j’en ai connu des mille et des cents au cours de ma courte vie. car moi, je connais tout, j’ai tout vécu sous toutes ses formes.
j’ai eu toutes ces vies dans tous ces rôles dont il me manque la mémoire pour tous les nommer. j’ai embrassé toutes ces lèvres appartenant à toutes ces personnes dont j’ai vu toutes les âmes et qui m’ont parfois fait fuir avec mes pieds portant toutes ces chaussures de toutes les couleurs que j’aime et qui n’épousent parfois pas la forme de mes pieds à la perfection. je connais toutes les émotions du spectre humain, je peux même les nommer. il y a la joie, la tristesse, la colère, la peur... je me passerai des détails mais je vous l’assure avec confiance, je connais toutes leurs nuances, de la plus faible à la plus intense.
pourtant, voilà, je suis incapable de nommer celle que j’éprouve alors que les mots acerbes de Paris s’emparent de moi. je ne suis pas comme tous ces blocards timorés, qui craignent son passage et le bruit de ses pas venant au loin. bien au contraire, je les reconnais entre tous et me montre enjoué lorsque je croise son chemin. je ne suis pas heureux, Paris ; mais je ne suis pas triste non plus. je ne suis pas forcené, car je ne t’en veux pas de t’en prendre à ton propre frère, ceux-ci sont disposés pour ça.
le poignet bloqué dans son étreinte cruelle, je ne riposte pas, mais scrute la pièce entière de mes yeux azurs. ma voix profère sans retenue. voyez comme je souffre ! je laisse le silence des spectateurs et des insectes venir vers moi. elle me haït ! une main théâtrale épanchée sur mon front luisant d’efforts, car Paris s'est déjà lassée de mon poignet comme elle se lasse de tout. mon cœur costaud est capable de supporter de telles remarques, car sa compagnie à elle seule, m’y habitue. seulement le simple geste que la traîtresse de ces lieux s’autorise : m'injurier de ces paroles acérées et mûrement réfléchies, cela s’apparente à une félonie ! et ma main quitte mon front, elle se tend vers la salle clairsemée de spectateurs ébahis. je suis prêt à les laisser m’attraper. mes hôtes, je terminerai sur ces mots que l’on n’ose plus prononcer, mais dont votre prince se saisît, éhonté, car il est de son droit de les prononcer : qu’on lui coupe la tête ! et je tire une énième révérence, destinée à tous ici, mais surtout à la reine sans tête.