amazed

J'ai rêvé qu'il commençait à pleuvoir au-dessus de nos têtes.
Et je me suis dit que la pluie était sûrement la meilleure chute possible de cette histoire.
Tu te sentirais bien dans l'aquarium de Snowflake.
Est-ce que tu voudras retourner à la piscine avec moi ?

- Shhhh.

Plus tu parles,
plus tu vas exciter cette petite boule de fièvre sous ton ventre.
Tu vois ?
Juste ici.
Là où j'ai posé ma main.
On va apaiser cette fureur de vivre ensemble.

- Hmm. Ça m'avait manqué cette chambre...

Si tu sens que je tremble un peu contre ton front c'est sûrement un rire qui est en train d'éclore quelque part sous mon ventre à moi.
Tu vois, la fièvre que je ressens est agréable. Elle ne réfléchit pas trop. Elle parle un peu moins que d'habitude. Peut-être parce qu'elle a compris que parler maintenant, ça n'avait pas d'importance.
Il y a autre chose qui importe vraiment.

- Hey, Charlie.

Et quand je t'appelle, c'est à toi que je prends la main, à toi que je capture le visage puis le passage des mots. Je te prends encore un peu de souffle, t'amène quelques pas en arrière, suffisamment pour que ton dos puisse se courber au-dessus des draps.

Voilà.
Le cinéma c'est ici.
Et devine qui a le premier rôle ?

Celui dont ma silhouette se colle à la sienne.

Charlie j'ai l'impression de réveiller toutes les ampoules...
Tu sais
comme quand on a une super idée et que tout à coup même le regard s'éclaire de joie.
J'ai l'impression d'avoir ça, maintenant.
J'ai l'impression d'être chaque vague qui lézarde sur ta peau.
Je n'avais pas le droit de toucher, avant. Il y avait encore trop de tes pensées par-dessus.

Ces draps je les connais, je les connais par cœur et j'ai aussi l'impression que ce soir ils sont illuminés de quelque chose de nouveau.
Je leur serre chaleureusement la main.
Je pourrais les embrasser aussi
mais ça, je suis déjà en train de le faire avec toi.
Ce soir je suis le feu qu'on laisse crépiter. Je brille doucement, je longe tes contours, m'aligne à ta silhouette pour déposer le cœur à ta droite.
Ma brûlure à moi est tranquille, paisible. Elle lèche délicatement ta peau et la pique en chair de poule.
Dans la demi obscurité je m'amuse à compter les grains de beauté qui bordent tes flancs et que je connais par cœur eux aussi. J'entends mon nom glisser quelque part entre tes lèvres et ça cette musique tu ne me l'avais jamais jouée auparavant. Je mets même un peu de temps avant de laisser partir un sourire.
Oreille tendue, je récupère chaque aveu que tu déverses, c'est mon repas de ce soir. Ça, et la chaleur qui fait gonfler les veines de ton cou. J'y passe du temps à cette surface tendue, à écouter même ta musique continuer de jouer sous ces strates fines et tendres que je saisis sans jamais mordre.

J'y laisse la provocation de mon passage, marquage de possessivité puérile, jalouse et violacée. Mon nom, ici aussi, on le verra.

Et pendant que je m'attèle à mon souvenir sur ta gorge,
j'ai déjà commencé ma houle au creux de nos reins.