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Le soleil a suivi Adam à travers les terrains sportifs jusqu’aux portes du gymnase. Le zenith passé après une matinée à remplir ses nouvelles responsabilités, il est désormais l’heure de s’adonner aux activités de club. Quel étrange changement d’emploi du temps. Une année supplémentaire s’est écoulée et voilà que soudainement la moitié de la journée s’est complètement transformée. Heureusement sa routine des clubs n’a pas changé, Adam est un garçon d’habitudes. Habitudes qu’il s’évertue à briser pour repousser ses limites.

Son sac pendu à l'épaule, son expression se déforme pour laisser apparaître un rictus mélange de frustration et de déception. La raison traverse à ce moment même la porte du gymnase, une dizaine de mètres devant lui, Simon. Une réaction un peu trop épidermique pour à son goût si bien qu’il chasse presque aussitôt cet air de son visage. Ce n’est pas qu’il ne l’aime pas, il ne devrait pas être si dur, il a simplement quelques conflits avec sa philosophie de vie.

Et son inconstance.

Peu importe, Adam entre dans le gymnase, soulagé de la chaleur extérieure et accueilli par cette doucereuse odeur de sel qui s’est imprégné dans les murs bien avant qu’il ne vive dans l’enclave. Il n’y a pas foule, pratiquement personne, mais l’après midi est encore jeune, rien ne presse, et Adam a encore besoin d’entrainement avant de pouvoir sérieusement défier les habitués du club de boxe. Cela fait plusieurs années qu’il tente de s’intégrer, mais rien n’y fait, que cela soit à cause de ses piètres performances, ou de la prothèse qui remplace l’un de ses bras, il y a toujours une bonne raison pour choisir un autre partenaire.

C’est compréhensible après tout, qui apprécierait une compétition gagnée d’avance ?

Dans sa tenue de fibres synthétiques, sa paire de gants de sparring en équilibre au bout de ses doigts, Adam sort du vestiaire, contrit. Sans vraiment se l’avouer il aurait aimé qu’à sa suite, juste quelques secondes après lui, d’autres membres du club se soient manifestés. Se contraindre à la solitude dans un sport fait pour deux personnes est une finalité bien misérable.

C’est défait par la contradiction de ses propres sentiments qu’il emboîte le pas de Simon, déjà au milieu de la salle. De sa petite carrure, le salut de sa main semble presque timide. Il ne l’est pas vraiment, seulement tâché de politesse.

“Hey, bonjour Simon.” l’instant de silence est trop court pour attendre une véritable réponse “Il n’y a personne, mais je comptais faire une session cette après-midi. On pourrait s'entraîner ensemble, se relayer, ce genre de choses.”

Il n’est pas vraiment convaincu, mais cela sera toujours mieux que de frapper seul sur un sac de sable.