a. runb. looking for paradisec. waiting for deathd. eat friends
« Après ma mort, souvenez-vous de moi ; qu’elle vous ait été utile, mais je suis plus que ça ! Je suis plus qu’un outil de votre survie, je suis un être humain ! Chaque morceau de moi que vous mâchez est imprégné de mon essence, de mes souvenirs, de mes joies et de mes peines. Rappelez-vous de moi et de qui j’étais. Même disparu, je laisse derrière moi une empreinte, un rappel de ce que signifie être vivant. »
kafka et rex ont pu bond ensemble sur les larves... #chelou un peu non ???? petite pensée à leurs love interests
alb a demandé à sortir avec coco alors qu'il sortait déjà avec jozie ??? mystère à suivre ah et niveau trouple ça y va.... love, dani et nine sont ensemble!!!
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[ Jeu 18 Juil 2024 - 22:24 ] suspiria — Kafka
J’ai choisi le film. Je choisis toujours le film, quand il n’y a que nous deux. Je n’ai besoin de rien dire : en entrant dans la salle, je lui prends la main, et je l’entraîne avec moi au dernier rang, pour que nous prenions les places au centre. La main de Kafka est froide et un peu poisseuse, mais je ne lui dis rien — je sais déjà, avant de la saisir, que sa paume sera toute moite, et qu’il ne pourra rien y faire, ou peut-être essuyer ses mains sur son pantalon, maladroitement, et ça me dégoûtera encore plus. Je pardonne à Kafka tout ce vocabulaire physique qui appartient à de l’enfance, alors même que je le supprime chez moi de toutes mes forces. Kafka a vingt (4x5) ans tout juste : quatre fois cinq, c’est très satisfaisant ; et dans K-A-F-K-A, il y a cinq lettres aussi. C’est pourquoi je lui pardonne tout ce que je lui pardonne, et que je ravale le mépris que je pourrais lui vouer comme on le ferait avec de la bile. Les lumières s’éteignent, le film commence, et dans la pénombre, je me tourne vers lui. La lueur de la projection découpe ses pommettes et l’arête de son nez en triangles aigus sur ses joues creuses de chat malingre, et donne à sa peau un éclat vert sombre qui ressemble à l’eau calme d’une mare dans laquelle on ne peut voir son reflet. Je me dis qu’il n’est pas très joli, et je tire de cette conclusion un plaisir certain, un plaisir coupable aussi ! moi, quand la lumière du film tournera au rouge, je serai très belle. Le sang est ma couleur : c’est le monde qui l’a dit.
Psssst, Kafka !
Je chuchote fort : il n’y a presque personne dans la salle, et là-bas, au premier rang, ils ne peuvent pas savoir ce qu’on se dit — les secrets des derniers de cordée ne regardent que nous, et nous les partagerons sans honte, avec l’impudeur des ratés qui n’ont rien de plus à perdre. Il ne me reste que la dignité défiante de l’irrespect des règles, dont je compte bien me gaver. La main de Kafka est toujours dans la mienne. L’étrangeté de la scène me plait : la musique est inquiétante et couvre mes murmures. De profil, la moitié de mon visage est obscurcie, et l’autre face s’anime et s’éteint au rythme des images horrifiques qui apparaissent en grand écran. Tu voulais me demander quoi ?
Kafka
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[ Mar 23 Juil 2024 - 16:01 ] suspiria — Kafka
— Suspiria
on dirait que le globe oculaire de l'écran aspire la perspective ramassée de la salle vers l'épicentre phosphorescent de sa prunelle. cette immense rétine écartelée aux quarte coins de l'esprit est injectée d'un sang empoisonné, corrupteur du paysage rectiligne qu'offrent les rangées alignées de sièges. des couches et des couches de reflets corrosifs submergent progressivement le velours des dossiers ; petit-à-petit, le niveau de la projection monte ; bientôt, les quelques spectateurs seront complètement submergés par le sang de l'image...
dieu merci, cette gouttière n'habite pas assez de vermine pour que l'on en pleure la mort par asphyxie cinématographique.
kafka s'est déjà caché les yeux. c'est tout ce carmin qui l'étourdit. il a envie de vomir ; il fait des efforts pour se retenir — car il a le sentiment que sa nausée le confondrait avec la bouillie des effets spéciaux.
Pablo n'est pas une présence rassurante. Pablo se laisse flotter paisiblement à la surface des eaux usées du cinéma. il ne se risque pas à la regarder. il craint l'expression réverbérée de son immuable tranquillité.
et puis, que ferait-il — s'il se rendait compte ainsi que Pablo ne l'observe pas non plus ?
— sa main c'est bien assez. Pablo le tient dans sa paume ; parfois, et en dépit de la moiteur des sous-bois, Pablo resserre un peu les branchages de son affection autour de la charogne kafkaïenne. Pablo n'a peur de rien. Pablo n'a pas peur des fluides et de la vérité.
— ... !
il y a quelque chose dans le film qui l'a fait sursauter. Il y a un personnage qui a crié avec la même voix que Pablo. — ...
kafka vient se terrer contre son épaule ; il enfouit son visage dans la tranchée à son cou et se raccroche à sa main, en essayant de lui faire passer toute l'humidité de sa frayeur.
— ... pablo. ce film... il est... ho... hor...
...
— cela lui fait du bien de ne rien voir. les cheveux de Pablo retiennent dans leur lit la plupart des flaques de poison. kafka s'imagine que son parfum bouillonne de l'essence des autres.
— hu... ... pablo, toi... tu t'y connais bien, en amour, hein...
...
murmuré contre cette nuque qu'il n'envisage pas de goûter.
— tu as déjà été, toi...
tu as déjà été... tu as déjà...
... aimé quelqu'un...
...
est-ce que c'est... n-normal si, si, quand on... aime quelqu'un...
on a envie de... ... ... de... le manger ?
Pablo
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[ Jeu 25 Juil 2024 - 16:02 ] suspiria — Kafka
Kafka est dans mon cou : ça me fait frissonner. Je sens sa respiration contre ma peau, son souffle est tiède et moite, et je me dis qu’il pourrait me mordre. S’il me mordait ici, il atteindrait mon artère en un coup de canines, et c’est mon sang qu’on verserait, et c’est mon sang qui giclerait à l’écran. Je me demande quel goût à mon sang — non. Je me demande ce que quelqu’un comme moi lirait dans les notes subtiles de mon sang : on y lirait sûrement aucun amour. J’ai déjà léché mes plaies, et ça n’avait le goût de rien : je pense que je ne sais pas aimer. Si Kafka me mordait, ici, maintenant, et que mon sang coulait comme du vin pour tâcher les sièges du cinéma, j’ai peur que lui aussi réalise qu’il est insipide et fade comme l’eau d’une rivière. Ma faiblesse est inscrite dans ma chair elle-même. La respiration de Kafka se synchronise avec les battements de mon cœur qui s’accélèrent à l’idée de mon atrophie émotionnelle.
Pablo a peur : c’est peut-être ses yeux qui projettent à l’écran tout le panorama horrifique de ses angoisses et de ses fantasmes. Pablo a peur de ne jamais aimer comme Kafka aime, oui, oui, je m’y connais bien, alors Pablo lui ment.
Pablo ne connaît rien à l’amour, car Pablo n’a jamais vraiment aimé.
Mon coeur bat très fort : je ne sais pas pourquoi. Les violences imaginaires et passées qui défilent devant nous sont déjà taries, et ne me procurent rien, rien du tout, et j’ai peur que cela veuille dire que je ne peux plus rien ressentir. Mon cœur bat fort : c’est pour Kafka niché dans mon cou ? J’ai peur, je crois, que la morsure ne vienne jamais ; que je n’en sois pas digne. On devrait m’aimer. Oui, j’ai déjà aimé quelqu’un. Ce n’est pas vrai. Je mens à Kafka, pour son propre bien. J’ai bu son sang. C’est un peu pareil, tu penses pas ? Moi, je peux savoir plein de choses quand je goûte la chair de quelqu’un, alors quand je les aime, j’ai toujours envie de le faire. Je veux toujours savoir.
La question me brûle les lèvres, je ne veux pas la poser, j’ai peur de la réponse, ah ! je dois être courageuse. Tu veux manger qui ?
Kafka
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[ Sam 27 Juil 2024 - 1:44 ] suspiria — Kafka
— Suspiria
et puisqu'il est penché sur elle — juste au-dessus du puit menant à son cœur ; puisqu'il prête l'oreille au bruissement satiné de ses veines ; puisque se fraient à ses tempes les souffles de Pablo, ramassés sur eux-mêmes en bourgeons fuyants sous le coup de l'épouvante
— il peut entendre sa voix tremblante à travers lui ; s'imaginer qu'elle parle à travers lui il y a peut-être, lovée au fond de la cage ouvertes de ses cotes une toute petite "Pablo" qui frémit d'horreur.
— mais l'idée ne lui plaît pas beaucoup. il ne s'est jamais questionné à propos du goût de Pablo, alors il ne veut pas l'imaginer en train d'hanter sa carcasse.
— ... d'accord. pablo, ... je savais que toi — toi — tu pourrais comprendre... ce que je veux dire.
on pourrait croire qu'il se repose — ainsi suspendu à l'échancrure de cette nuque exposée au magnifique appétit des reflets l'inverse de l'image glisse sous la gorge de Pablo son rayonnement acéré de lame
— cela, kafka ne le voit pas ; la mise à mort figurative de son ami lui échappe. s'il ouvrait les yeux, il ne verrait de Pablo qu'un mur de peau tendu comme ces dépouilles de bêtes sauvages que l'on cloue bêtement au-dessus de la cheminée.
— ça doit être vraiment vraiment... pratique. une capacité... c-comme la tienne je t'envie...
j'aimerais bien savoir ces choses là quand je,
suspiria ne lui fait plus tellement peur. à l'ombre de Pablo, il n'est plus obligé de regarder.
— ...
pour toi... tu dis... que, quand tu aimes... quelqu'un. tu veux savoir. c'est ça ? quand tu aimes quelqu'un... tu veux forcément savoir ... savoir... qu'est-ce que tu veux savoir, exactement ? (la même chose que moi ?)
il lui murmure à l'oreille. il ne faut pas parler trop fort, au cinéma.
— ... si je te le dis. promets-moi... que tu le diras à personne. vraiment, p-personne.
... c'est un secret.
... avec askhat. j'ai essayé, je l'ai mordu. ...
... c'est mal, mais je sais que c'est mal tout le monde me dit que c'est mal. je sais.
mais... je crois que je voudrais bien ... recommencer.
encore.
voyons ! il ne va pas la manger.
Pablo
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[ Sam 27 Juil 2024 - 11:58 ] suspiria — Kafka
Et puisqu’il est penché sur moi, au-dessus du trou béant où devrait se trouver mon cœur, puisque sa joue est collée à la ligne de mon cou où l’on sent pulser mon sang — il peut entendre les tremblements de ma voix même dans la petitesse de mes murmures.
Je ne veux pas que Kafka soit le témoin de cette faiblesse : ma faiblesse ne doit pas être égale à la sienne, elle doit être profondément supérieure ; notre posture, sinon, perdrait tout son sens. C’est Kafka qui est niché dans les creux de mon ossature, et je ne peux pas moi-même trouver le refuge dans la nef de ses côtes — ce déploiement en poupées russes de nos personnes irait à l’encontre de ce que nous sommes. Sous ma peau, il n’y a que moi, et tous les autres dont j’ai lapé le sang, et sous la peau de Kafka, il n’y a que lui, et tous les autres dont il a mordu la chair. Nous ne nous mélangeons pas, et la superposition de nos expériences n’est qu’artificielle. Même si sa tête épouse la courbe de mon épaule, on pourrait nous diviser sans force, d’un coup de couteau. Tu peux me demander : tu n’as pas besoin de savoir, toi, tant que je suis là. Je te dirai ce que je vois, tout ce que je vois.
Pablo ne regarde plus vraiment le film. Les scènes s'égrènent, horrifiques, comme les perles d’un chapelet : Pablo collectionne ces images inconnues qui s’imprimeront sur la face interne de ses paupières, et il les reverra quand il fermera les yeux. Le sang, les cris, les vers. La fresque se complète d’elle-même.
Je veux savoir… je veux savoir si on m’aime aussi. Je veux savoir si j’ai raison d’aimer cette personne. Je me dis que ça doit être la bonne réponse. Je le dirai à personne. Promis. C’est pour ça que l’on se dit les choses ici : le cinéma est notre seule chapelle, un confessionnal où l’on ne peut nous entendre.
Pourquoi ça serait mal ? Tu l’aimes.
Pablo se dit qu’elle doit se confesser à son tour, que c’est ainsi que naît l’intimité. Ça lui vient comme une nausée, une subite envie de vomir — il régurgite l’idée toute faite d’une romance qu’il ne comprend pas vraiment, mais qu’il faut exposer, là, à la vue de tous ; comme une carcasse dont on fera la dissection. Je crois — je crois, que j’aimerais bien savoir ce que pense Nine.
Kafka
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[ Mer 31 Juil 2024 - 0:22 ] suspiria — Kafka
— Suspiria
il vaut mieux que chacun-e reste en place et lieu de sa propre carne. kafka en décomposition parmi ses mouches, qui sont autant d'yeux minuscules arrachés à leur terre. pablo écartelé à la croisée de ses veines, comme un gros caillot boudé par les organes. — car de pablo, kafka ne saisira jamais vraiment la terreur. dans le monde de pablo, tout le monde s'aime avec une aisance déconcertante et vulgaire dont raffolent les moucherons. et quand on préside à l'amour on a du sang sur les mains.
— même si kafka ouvrait la main la paume de pablo et qu'il tenait à y dessiner la ligne de vie, il ne comprendrait rien aux schèmes de la peau et il ne saurait pas comment lire les événements en forme de petites plaies semées tout au long des nœuds existentiels.
— kafka et pablo sont deux monstres qui ne communiquent guère. aussi, il ne le questionne pas. pour lui, vouloir être aimé est une chose indispensable.
— ... je ne sais pas. j'ai perdu une étoile. robin m'a fait promettre de ne plus recommencer. et askhat... je n'ai pas eu l'impression, que ça lui ait...
il ne dit rien de plus. pablo lui parle de nine. ce prénom lui semble si étranger aux choses de l'humanité qu'il sursaute contre l'angle courbe des clavicules. — ... !
kafka s'est redressé et il la regarde avec de grands yeux dévorés par les images du film. — ...
— les cris des personnages couvrent sa voix. délicatement, il a posé ses deux mains sur les épaules de pablo ; on dirait qu'il craint qu'elle ne se fendille, ou qu'il ne le morde.
— Nine, tu as dit, Nine ?
— il regrette la caresse de l'obscurité autrefois nouée comme un collier autour du cou de Pablo. en se redressant, il le lui a arraché.
— Pablo. non... non ! tu... tu tu ne peux pas... être...
tu ne peux pas... ...
pas lui.
tout le monde, n'importe qui pouvant saigner ; mais pas lui.
il ne le met pas en garde. il sait que nine ne ferait rien à pablo. pablo n'est pas un scarabée. pablo est pire.
— ... je suis sûr... que tu peux trouver quelqu'un d'autre. quelqu'un de plus, de moins — ...
une ombre du premier rang s'est retournée vers eux.
— Pablo. Nine, tu sais... lui...
il n'est pas capable... ... il ne t'aimera jamais.
Pablo
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[ Jeu 12 Sep 2024 - 23:00 ] suspiria — Kafka
Le véritable carnage se déroule au dernier rang — vous pouvez vous détourner de l’écran, abandonner les éclats rouges que le projecteur vomit sur la toile étendue, le sang, les vers ; le plus dégoûtant, c’est ce qu’on se dit là, dans le noir. Ces choses-là sont atroces parces qu’elles sont bien réelles : l’épanchement de Kafka, ses élans charnels et cannibales, et la saignée imaginaire qui jaillit à flots, coule à nos pieds, forme un lac noir dans lequel rien ne vient se refléter. La salle se remplit de fantasmagories, d’un gore cinématographique en papier peint de nos esprits que personne – personne ! – ne pensera à fixer en film. L’horreur naît et meurt ici-même, et se sera décomposée totalement quand les lumières se rallumeront — on ne trouvera aucune trace de sang, aucune odeur de chair ; la décomposition des amours sera déjà complète parce que ceux-ci ne peuvent vivre qu’à l’ombre, comme des déviances.
Pablo ne croit pas en cette pudeur — ça voudrait exhiber les amours du monde entier, comme on exhibe sa dévotion dans les églises : on ferait de la tendresse une communion, et on dénoncerait tous les impies. Pablo serait la papesse, et toi, Kafka, tu serais son cardinal. De cette nouvelle religion naîtraient, dans mille ans, des cathédrales où tous les vitraux porteraient leurs visages. Ils comprennent rien, c’est tout. Voilà comment construire les bases d’un dogme. Tu dois lui montrer autrement, pour qu’il comprenne mieux. Robin… on s’en fiche de Robin — l’amour c’est entre toi et Askhat, pas elle.
Les mains de Kafka sur les épaules de Pablo sont une confrontation qu’il ne peut pas accepter ; elle refuse donc de le regarder. La lumière de la projection colore son visage d’un rose surnaturel — la couleur diffuse se prend dans les cheveux de Kafka et lui dessine une auréole toute sanglante. Le dos de sa tête est une pleine lune qui protège Pablo des violences infligées à l’écran, qu’elle leur a pourtant imposées. Ainsi face à face, comme deux corps célestes que l’éther sépare, il n’arrive pas à défaire le nœud des Amours de Kafka, qui ne sont qu’un brouillon d’eux-mêmes.
L’intrusion de Pablo dans son intimité, et celle de Kafka dans la sienne, la fait rougir — elle atteint ainsi cette perfection d’Amour qu’ont les grenades mûres, prêtes à tomber, et dont le sucre traverse la peau épaisse. Si personne ne venait les cueillir, les oiseaux en crèveraient la chair, en avaleraient la semence, et il ne resterait dans l’air qu’une odeur surie de vin aigre et de pourriture. Pablo repousse les mains de Kafka. Pourquoi ? Comment tu peux le savoir, hein ? Il saisit son poignet et le serre avec ardeur, porte à sa bouche l’index de Kafka puis crève la pulpe de son doigt sur sa canine du bas — le sang perle en une goutte parfaite, ronde comme le monde, que Pablo lape. Elle est déçue d’y reconnaître le goût du sang des hommes ; ferreux, anodin, lourd de la promesse mortifère d’une décomposition à venir. Il essuie sa bouche, repu de ne pas savoir le secret des amours gargantuesques de Kafka. T’en sais juste rien.