On ne lui annonce jamais les visites.
Ziggy est assis en tailleur sur le lit, à décortiquer sa fourchette en plastique, quand ses yeux bifurquent vers la porte, sans que son visage ne tourne. Le mécanisme se déclenche et une nouvelle silhouette se présente à lui. Ziggy avait parié dans sa tête :
un médecin ! pour prendre une nouvelle pilule ! mais ce n'est que Pierrot et Ziggy déteste perdre - même contre lui-même.
Salut Pierrot.Il la laisse s'approcher sans la considérer, toujours concentré sur ses petites créations. A défaut de pouvoir générer des grigris maudits avec son pouvoir, il occupe sa frustration autrement.
Pierrot dépose un baiser sur son front, ce qui manque de le faire sursauter. Le matelas s'affaisse ensuite sous son poids, alors qu'elle sort une boite de gâteaux. Ziggy se dit que les règles sont étranges - pourquoi certains arrivent avec les contourner, et d'autres se font punir pour moi que ça ? Ah ! Il ne remet pas son châtiment en cause, non - Ziggy sait qu'il le mérite et joue le jeu sans discuter.
Chouette ! J'adore les cookies !L'attitude absurdement délurée de Pierrot l'incite à l'imiter, avec un entrain qu'il serait aisé de trouver déplacé.
Hmmm...Il lève les yeux au plafond, un des gâteaux enfourné dans la bouche, emprunt à une immense réflexion.
Mâche, avale, déglutit.
Un peu, c'est vrai ! Franchement, ça va !Un sourire malveillant ourle ses lèvres ; il darde sur Pierrot un regard sous-entendu.
Tu penses que je devrais me rouler au sol en pleurant ? Non, toi tu n'aimes pas quand on pleure. Je me sens bien ! C'est grave, docteur ?Il tend la main pour essayer d'attraper un autre gâteau dans la boîte.