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| | [ Sam 13 Juil 2024 - 22:21 ] L'étude ratée, Eden CW : Harcèlement physique, verbal et moral
Je ne te regardai pas. La plupart du temps je ne te regarde pas : je crains qu’en me prenant à te regarder trop souvent, tu te penses plus importante pour moi que tu ne l’es vraiment. Je sais, ou je crois savoir comment ton esprit se monte : comme du cristal, comme un château de cartes, comme de l’air.
Alors je ne te regarde plus qu’à la dérobée ou quand mon personnage doit le faire, avec l’aplomb ou la délicatesse du rôle, cela dépend, mais jamais des sentiments qui m’appartiennent. Je ne suis pas bonne actrice alors j’ai souvent des rôles qui se résument à ça, regarder : avec aplomb. Avec délicatesse. Des fois sans sentiments du tout. Mais j’aime l’excuse que ça me donne pour te regarder faire et pour te dire deux fois (car je ne suis pas borgne, ça fait une expression de ma présence de plus. Tu savais que je peux cligner d'un œil ?) : tu es inintéressante.
Alors voilà la répétition vient de se terminer et je ne te regardai pas dans la loge commune quand j'ai enlevé la manche de mon costume en velours (ça gratte), je te regardai pas quand l’autre dans le bloc au fond de la loge avec son ton haut perchée comme si elle cessait jamais de jouer a dit Tu te fous vraiment de ma gueule et J'arrive pas à croire qu'on te laisse jouer et Sale pute et et quand ça a poussé contre le mur, et giflé d'un côté et de l'autre, Arrête de me regarder, je te regardai pas quand je me suis levée et au lieu de m’approcher du bruit j’ai frissonné et me suis assise près de toi sans laisser nos cuisses se toucher.
Et entre mes canines ces trois mots chauffent comme une langue contre ta joue : Tu fais rien ?
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| Avatar : Kikoru Shinomiya ( Kaiju n.8 ) + Ester Exposito
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Clubs : tennis ✦ logique ✦ théatre
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| [ Lun 15 Juil 2024 - 12:04 ] L'étude ratée, Eden l'étude ratée ft. alma - club de théâtre, l'étude - juillet Elle ne la connaît pas. Elles ne se connaissant jamais. Elles sont des petits points muets ; un reflet sur le miroir que l’on fige dans notre rétine. Elles ont les mêmes corps graciles. Tout. Tout ce qui devrait les unir les sépare. Si elles pouvaient se parler, elles emprunteraient d’autres corps et d’autres voix, feraient peau neuve de leur personnalité ((laquelle ?)). Elles seraient de ces marionnettes qu’on remonte en quelques coups de clés secs pour le plaisir des petits et des grands.
Eden, qui s’accommode de tout, avec le pathétique des chiens fidèles, n’espère rien de plus. A vrai dire, la lumière violente des ampoules et les démangeaisons du maquillage occupent toute son attention. Elle tire sur ses cheveux avec la brosse, lentement et profondément, pour ne pas arracher une poignée de fils d’orge dans la précipitation. Elle ne prête pas plus d’attention à Alma qu’aux cintres des costumes situés à l’autre périphérie de sa vision. La mécanique de monter et descendre de la scène dispense les actrices des mots doux et frivoles, le succès se compte en nombre de roses et Eden chérie chaque pétale plus que la vie humaine.
La laideur de l’incident la froisse ; de ces mouvements d’écœurement où l’on voudrait subitement brûler la source putride d’un malaise. Elle les regarde dans la glace, fascinée, et repose soigneusement la brosse sur le comptoir. S’il la tue mieux vaut qu’Eden n’est jamais été impliquée et qu’elle verse des larmes chaudes, salées et impuissantes sur les horreurs de l’Enclave ; ses doigts la démangent, son casque se trouve juste là, sous la fermeture du sac à ses pieds. Pourtant s’ils la laissant en vie, Eden doit à tout prix s’être manifestée ; mais cette idée la révulse par avance parce que cela signifierait toucher la charogne dégoutante avec ses doigts, sa voix.
Un frisson froid de la nuque aux lombaires. Et toi ? Tu ne fais rien. Répétée, sans la question, répétée comme si la commode voulait devenir sa conscience et que loin d’être coopérative Eden se montrait revêche.
Ils vont la libérer de toute manière. Il vaut mieux qu’on arrive après, pour l’emmener à l’infirmerie, pour s’assurer qu’ils auront une vraie punition. Articulé en espaçant à peine les lèvres dans un souffle mince, si mince, qu’elle est certaine qu’Alma doit s’être penchée pour l’entendre. Eden veut surtout qu’Alma ne la mêle à rien, garder le contrôle parfait de la situation.
Le son d’une gifle cinglant la glace d’humiliation. Eden reconnaît la perfidie de ces brimades.
Moi. Ils ne me feront rien. Mais si tu t’en mêles… Menace à peine voilée, les iris vertes d’Eden consentent enfin à bouger jusqu’au reflet des yeux de sa benjamine. Qui sait hein ? avec des animaux pareils…
Du bout des doigts, elle saisit la main de la brune pour lui apporter un peu de compassion, ((la retenir)). Derrière elle, le filet de voix de la victime ressemble à de la vaisselle brisée. Eden ne peut s’empêcher de regarder, l’œil rond, le cœur battant, les coups qui pleuvent sur la chair humaine comme sur de la guimauve.
@nébuleuse | | | |
| | [ Jeu 18 Juil 2024 - 23:55 ] L'étude ratée, Eden Maintenant que nous sommes installées, moi un peu penchée vers toi, je te regarde : je me distrais un instant par la manière dont ton visage se froisse devant le mauvais naturel, tout en gardant un joli pli. Pas parfait mais joli : comme une poupée en tissu propre et repassée. Tes yeux en verre poli n'ont été construits que pour aller de droite à gauche, et, parfois, par un axe en courbe, tu arrives à très joliment à rouler des yeux. J'attends le prodige. Qu'ils se brisent, qu'ils tombent. Derrière nous on discerne la forme floue des filles, qui se complètent, l'une un peu penchée vers l'autre.
À force de jouer j’ai fini par voir le monde en scènes. Depuis la mienne je te vois jouer dans ton petit théâtre, un rôle de modeste coiffeuse. Et ma main dans la tienne…
C’est comme si tu me tirais sur tes planches. Et qu'en retour, je te poussais dans les gradins, et que nous nous retrouvions soudain face à notre reflet. Tu dois être de ces filles qui s’émeuvent beaucoup au cinéma. Moi aussi : ma main sursaute dans la tienne quand tu la prends mais, moi, je m’émeus plutôt brusquement de ton spectacle à toi, près de moi, car je vois, je vois bien que tu n’es pas méchante ! Je vois bien que tu n'es pas méchante mais ce n'est pas pour autant une qualité. Je veux bien croire que ce n’est pas une comédie que tu me joues, pour une seule raison que je te suggère à bout de souffle : Tu as peur pour moi ? Car dans le public, on chuchote, et ça fait la voix tremblante. Mais si on y va à deux elles se sentiront bêtes... Elles feront rien elles la lâcheront. Pardon pour mes doigts moites qui pulsent à chaque mot plus haut que l’autre fusant dans l’air chaud et velouté, rempli de poudre. Ça me donne envie de tousser alors je froisse le nez et en même temps, un rire vilain éclate dans notre dos. Je m’en fiche de la punition. De là haut qui nous voit obéir ou non ? Est-ce qu’on regarde les fourmis se frapper ? Se brosser les cheveux pour être les plus belles ? Se repentir ? Non, non personne ne les regarde jamais c'est à ça que servent les coulisses, c'est à ça que servent la Terre, et les miroirs servent à nous faire témoigner de la petitesse de notre monde. Parfois même de sa cruauté. Regarde. Il faut voir au travers. Enfin je préfère pour elle qu’elle se fasse pas taper et insulter. C’est tout… Sans dire que ça te passe au-dessus, la syllabe naît sur mes lèvres, je la ravale, et à la place je lâche délicatement ta main. Et je tourne la tête vers toi, les yeux baissés : je suis trop lâche pour y aller seule.
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| [ Dim 21 Juil 2024 - 22:37 ] L'étude ratée, Eden - l'étude ratée ft. alma - club de théâtre, l'étude - juillet La lumière tamisée des coulisses strie le décor et capture la poussière autour de tes yeux attentifs. L’ombre de tes cils grimés forment un dessin ému. Eden, ça ne lui fait rien, que tu la déshabilles ainsi. Le soin méticuleux que tu portes aux coutures de la torsion légère de ses lèvres et même la lueur d’attente, Eden s’y sent habituée. Elle ose basculer le menton sur la gauche pour t’offrir son meilleur profil. La coque polie de ses pommettes ne rougie pas devant ton courage facile et insoucieux. Tu n’as pas besoin, Alma, sans doute, de préparation infinie pour modeler tes sourires ou recourir aux larmes silencieuses. Ça se voit dans ton jeu et la liberté que prennent parfois tes inspirations propres au milieu du texte. Ça se voit encore mieux aujourd’hui dans l’insistance respectueuse que tu témoignes à Eden.
C’est intelligent de vouloir la convaincre, de lui faire miroiter, réel ou faux, que tu veux franchir le seuil de l’humiliation à ses côtés. A deux, vous additionneriez vos forces, votre courage et même vos étoiles. Vous deviendriez peut-être la figure d’autorité qui manque au drame derrière vous. Les yeux verts se plissent sur ton visage suffoqué par le maquillage.
Je me préoccupe du bien-être de tous les blocards. Ses mots ont le goût de papier mâché, ils restent tassés dans sa gorge comme les remèdes qu’on doit déglutir à tout prix. Tu es courageuse Alma. Mais c’est tout. Le glapissement audible à l’arrière ressemble aux jappements des chiens errants. Il faut du sang-froid pour ne pas bondir. Bien sûr qu’ils doivent être punis. Rendre justice nous-même ça revient à nier le système. Les paroles très raisonnables sortent de sa bouche mieux qu’une messe, Eden, elle pourrait joindre les mains devant son cœur si l’un d’elle n’était pas captive de tes phalanges humides.
Un long soupir. Attend.Les attentes indéterminées enserrent sa gorge. Eden qui a compté les coups, les a gravés pour en identifier l’impact, la teneur. Elle essaye, s’ingénu à écrire intellectuellement le transcrit de l’altercation pour un témoignage sans faille.
…maintenant. c’est sans émotion que la chaise racle, elle te prête son bras comme pour aller danser, admire un instant les boucles lourdes et parfumées qui encadrent ton visage. Merci. pour la patience ou l’humanité. Eden marche rapidement sur le couloir, cherche l’intersection des coulisses où elle se trouve, déformée par les pleurs, déformée par l’humiliation. Elles tiennent ses cheveux dans une seule main, le nexus sauvegarde les torsions de l’effroi.
Pas de haut le cœur, pas de frisson. Eden tient plus fermement ta main, ici, vous formez le rempart de la tolérance et dans le regard des agresseurs, qui frissonnent encore de la délectation, vous êtes à bannir.
Vous êtes la honte de l’Enclave. Soyez sûrs que les Parents et le Père Suprême entendront parler de vous. elle dit, elle dit comme la police, comme le système de surveillance des Parents très grave.
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