a. runb. looking for paradisec. waiting for deathd. eat friends
« Après ma mort, souvenez-vous de moi ; qu’elle vous ait été utile, mais je suis plus que ça ! Je suis plus qu’un outil de votre survie, je suis un être humain ! Chaque morceau de moi que vous mâchez est imprégné de mon essence, de mes souvenirs, de mes joies et de mes peines. Rappelez-vous de moi et de qui j’étais. Même disparu, je laisse derrière moi une empreinte, un rappel de ce que signifie être vivant. »
kafka et rex ont pu bond ensemble sur les larves... #chelou un peu non ???? petite pensée à leurs love interests
alb a demandé à sortir avec coco alors qu'il sortait déjà avec jozie ??? mystère à suivre ah et niveau trouple ça y va.... love, dani et nine sont ensemble!!!
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[ Mar 18 Juin 2024 - 14:56 ] la fin des temps (fb) — Tay
Nous repartons ce soir vers des demeures inexistantes, nous irons panser nos blessures auprès d’une innocente.
Je t’aime — j’aime tes cheveux que le vent frais de la saison couche sur ton front comme les champs d’orge sur la lande, j’aime tes yeux sombres qui me rappellent le ciel lourd de novembre où l’orage n’éclate jamais, et j’aime aussi ton corps : je me fiche qu’il soit froid car le mien est assez chaud. Je crois que je t’aime — je pense à toi et je te vois dressée dans les plaines immenses qui bordent notre monde, et je suis saisie par ta beauté qui rejoint celle du paysage ; l’horizon est plat et le soleil vient s’y verser, et toi, tu fends sans peine sa glorieuse trajectoire. Je crois que je t’aime : j’aime l’image de tes mains au travail, de la sueur à ton front qui goutte pour nourrir la terre de sel, et de tes lèvres ouvertes en une mince ravine quand tu t’essoufles à diriger les bêtes. Si j’aime de toi tout cela, je crois pouvoir dire que je t’aime, oui, je crois t’aimer du seul amour que je sais juste, celui qu’on porte normalement au monde entier.
C’est pour garder dans mon coeur cette image religieuse de toi que je suis venu te trouver au travail : les foins dessinent un fond d’or d'icône byzantine autour de ta stature immense, et le vent emporte tes cris et le bruit sourd de tes mouvements avec les feuilles mortes des érables. La ligne des arbres, lointaine, est brune : les abeilles mourront bientôt dans l’air sec de la saison, et de nouvelles ouvrières naîtront pour se nourrir d’aster, de cyclamens et d’anémones. Le cycle ne s’interrompt pas — la nature prend ses teintes sépia de photo vieillie, et nous n’y gagnons qu’une étrange mélancolie passagère qui s’évanouira quand pousseront les premières violettes. C’est en ce mois lourd de souvenirs insaisissables que je décide que je t’aime. J’ai enjambé une clôture couverte de clématites – dont le mauve paraît plus sombre en fin d’après-midi – pour te rejoindre. Par cette transgression, je commets en toute conscience cette intrusion dans un paysage qui t’appartient, et que j’ai autrefois regardé comme un tableau de maître qu’on ne doit pas gâcher. J’espère que tu accepteras que s’ajoute à cette composition ma silhouette en parallèle de l’axe du soleil : pour la première fois, sur le fond doré de ce champ éclairé d’une lumière chaude, je décide de rompre la vision biblique de ta figure lointaine et anonyme. Je veux voir ton visage ; tes joues encore molles dont le rose sera plus vif quand viendra le soir, et ton sourire aussi.
Tay ! Je m’approche ; chaque enjambée réduit la distance qui nous sépare, et chaque pas me prépare un peu plus à l’impact : j’ai le cœur qui bat, et je crois que c’est de l’amour. C’est peut-être de la crainte — le ciel écrase les étendues de grain bientôt moissonnées, et nos corps aussi. Je trouve le silence étrange et lourd d’une anticipation menaçante qui n’a rien à voir avec le crime que je m’apprête à commettre.
Je te cherchais.
C’est ma poitrine qui vibre comme une ruche : tu sentiras peut-être le changement infectieux de ma tendresse, de mon regard amoureux, de mes gestes fébriles. Les herbes sèches craquent sous mes pieds et fouettent mes chevilles nues, et dans la terre, j’entends les dernières cigales — l’Enclave entière porte la marque de cette fin du monde.
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[ Mar 2 Juil 2024 - 23:28 ] la fin des temps (fb) — Tay
le début pourtant
c'était un jour, voilà, comme toujours : un jour qui vient, et puis qui s'en va, qui contiendra tout ce qu'il faudra ; j'y vois surtout un peu de joie, je crois, comme élément essentiel, sinon, vraiment, on pourrait se demander si ça s'est bien passé -toutes ces heures pour quoi ? non, j'veux pas, c'est quelque chose qu'il faut refuser, et j'dis ça quand je place le malheur au milieu de mes os, de l'alliage qui me fait tenir debout -mais la joie, elle ne m'appartient pas qu'à moi. parfois je m'arrête et je me dis : tous ces jours sont si différents ! pour toi, pour moi, pour elleux, et dans la diversité presque plastique de l'enclave, sous les règles et les regards des caméra, il y a malgré tout la joie tout autant qu'il y a le reste ; n'est-ce pas ignoble, que de vouloir voir le bonheur autour de soi, quitte à en oublier les horreurs des autres ? heureusement, je ne me suis jamais proclamée juste. et, surtout, il m'arrive de me tromper. parfois, les joies sont chimères cachées. elles deviennent autre chose. mais c'est trop tard. parfois je m'arrête et je pense, ouais. mais pas trop non plus, hein. c'est pas mon genre. moi j'travaille, voilà : ça c'est simple à faire, c'est mécanique, c'est tangible et c'est réel ; c'est dans la terre, et dans les yeux de mes vaches que ça se voit. c'est vrai ! le foin au bout de la fourche est lourd, mais il faut bien l'amener dans la mangeoire pour qu'elles dégustent avec délice (c'est une joie, tu vois, et elle est quotidienne, jusqu'au jour où viendra la Peur, mais j'irais ailleurs, et il y aura d'autres joies là-bas). moi je travaille, ouais, j'écoute tes ordres à toi et quand tu viens me voir, je ne pense pas plus loin que ça. hey, mag ! j'vois rien, bien sûr ; même si c'était plus visible encore, j'y croirais pas ! y a des joies, tu vois, qu'on trouve étranges, qui n'ont pas leurs places, qui sont des blagues. pas qu'je dis que tu mens ! c'est qu'il faut un peu de temps. ça fera de la joie pour la semaine, tu vois ? qu'est-ce que j'peux faire pour toi ? moi j'ai pas l'impression d'être dans une peinture ; de toutes manières, on peint pas les robots. les robots c'est pour les films, c'est pour les choses moins nobles que l'impressionnisme et tous ces trucs que je connais pas ; j'les comprends : on peut pas faire de nature morte avec mon corps.
Magda
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[ Mar 23 Juil 2024 - 10:52 ] la fin des temps (fb) — Tay
Nous repartons ce soir vers des demeures inexistantes, nous irons panser nos blessures auprès d’une innocente.
Dans les plaines, l’écoulement même du temps est différent : de toi à moi, il n’y a qu’un pas, ou un million d’années. C’est l’effet de cette immensité jaune qui s’étend jusqu’au ciel, et aplani – écrase – tout ce qu’elle contient. Les vaches peuvent s’en aller au loin, jusqu’à la clôture, et devenir des points minuscules qui ressemblent à des insectes. Toi aussi, si tu t’éloignais, comme elles, tu deviendrais un petit point brillant, un scarabée : on percevrait, d’ici, l’éclat de ta carapace ; bien avant de voir la subtilité de ton visage ou la beauté de ton sourire. Si tu prenais ma main, aussi, tu pourrais rejoindre ce vocabulaire entomologique qui régit mon monde entier, et tu comprendrais peut-être alors que les espaces immenses, comme ici, ne m’appartiennent pas. Mon essence gît dans les détails que nous oublions déjà de regarder — dans les fleurs de trèfle qui longent les barbelés parce que les bêtes ne peuvent pas les atteindre, ou dans les graminés asséchés qui, à la saison dernière, portaient des fleurs. Il y a, entre ton monde et le mien, une différence d’échelle considérable. Je l’enjamberai. J’avais juste envie de te voir. Je ne sais pas si tu te rendras compte de tout l’amour que cette envie traduit : je t’aime d’un amour honnête, juste, logique — comment ne pas t’aimer ? J’aime de toi tout ce qui ne me ressemble pas. J’aime de toi tout ce qui est contraire à la nature ; j’aime savoir que si on me mettait en terre, tu ne pourrais pas reposer avec moi. On se voit pas assez, en ce moment, tu trouves pas ? Maintenant que je suis aux ruches et que tu es ici. Je ne regrette pas la fatigue qui vient de la mort automatique de l’abattoir, et l’odeur du sang ne me manque pas non plus. Ici, le vent porte ton parfum sans l'alourdir de la violence de nos actes — je regrette pourtant ce temps où ce n’était que toi et moi, et où nous n’avions pas à enjamber le monde entier pour nous rencontrer, nous voir.
Tu as bientôt fini ? Je peux t’attendre, ou je peux t’aider. J’indique les vaches, le champ, toi et ton monde, d’un signe du menton, parce que de l’envergure de mes bras écartés, je ne pourrais pas vous embrasser tout entiers.
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[ Ven 9 Aoû 2024 - 22:26 ] la fin des temps (fb) — Tay
le début pourtant
le jaune c’est la couleur du flétri, du vieux. je sais que je devrais l’associer aux abeilles avant toutes choses, mais mon esprit ne le fait pas. non, les abeilles sont noires, puis jaunes ; c’est probablement parce que je t’ai connue avant elles, et que tes yeux ne sont pas couleur miel. sinon, bien sûr, les fleurs n'appartiendraient qu'à toi, qu'importe leurs teintes, qu'importe le printemps éternel qui reste entre nos murs. mais non. j'avais une vie avant toi. elle reste toujours en moi. ah ! m'dis pas ça, trésor, je vais rougir. le rouge c'est la couleur de la vie ; c'est la couleur de l'amour et de la guerre, de ce qui bat en-dedans, tu vois ? alors, tant que j'peux, vas-y, j'ai envie de te dire : continue ! peins toutes les couleurs sur mon visage -le métal ne devient expressif que quand il fond ou quand il rouille. tu as raison : je ne pense pas que quoi que ce soit t’appartienne. ni les champs, ni la ruche. ni même moi, maintenant ou plus tard. je crois aussi que tu es bien cruelle à penser à mon non-repos dans le sol à tes côtés : c'est bien là qu'iels mettront les restes des choses dont iels ne savent pas quoi faire, et dans le noir de ce tombeau, oui, je ne me reposerais pas, parce que la terre ne voudra pas de moi. les décennies seront longues, et tu ne sera pas là pour moi. si je le savais maintenant, je le prendrais pour un avertissement. mais madame la cheffe, faîtes-moi appeler et j'arriverai dans la minute. sourire ravageur scotché sur les lèvres, la blague a commencé -elle continuera tant que personne ne voudra dire qu'elle est sérieuse. enfin, loin de moi l'idée de mélanger travail et plaisir, évidemment. ça f'rait tâche, hein ? il faut rire dans ces cas-là, alors je ris, et je dis : nan, t'as raison. on est pas si loin mais au final on se croise qu'à la boxe. tout l'reste, t'es prise. c'est ça, d'être populaire ? ce n'est pas possible de rester sérieuse. il faut plaisanter avec un peu de vérité, il faut te tirer la langue pour te provoquer, il faut venir titiller pour que tu m'montres que t'as des émotions qui réagissent pour moi. même après toutes ces années, j'suis toujours sûre de rien. la faute à qui ? du coup, qui demande ? magda la cheffe ou juste magda ? parce que la réponse serait différente. j'rigole. je dois juste finir de mettre le foin dans les râteliers. s'tu veux y a une fourche à côté de toi. ça t'fera les bras un peu. et tu peux même me raconter ta vie en même temps. multifonction.
Magda
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[ Sam 7 Sep 2024 - 12:42 ] la fin des temps (fb) — Tay
Nous repartons ce soir vers des demeures inexistantes, nous irons panser nos blessures auprès d’une innocente.
Peut-être que j’ai envie de te faire rougir. Et si je te disais que je peinais moi-même à lire les intentions que je place derrière tout cela ? Je pourrais me persuader d’être ingénue, mais nous savons toutes les deux que je ne suis pas vraiment comme ça. Je crois, pourtant, que mon amour est vrai — il doit l’être. Il n’y a que l’amour pour créer un désir aussi simple : je veux te voir humaine. Je veux voir tes joues prendre le rose des pois de senteur, et je veux voir aussi le soleil embrasser ta peau pour lui donner la couleur du blé mûr ; tu rejoindrais ainsi l’univers des choses que je maîtrise, et que je contrôle. Je t’offre en pâture à cette réalité organique qui est la mienne, et que j’ai peur de te voir quitter un jour. Que nous resterait-il, si tu n’avais plus rien de la nature ? Je pense que, même si tu en perdais la chaleur, je t’aimerais encore — j’ai pour nous deux assez de mansuétude, et si tu n’étais plus humaine, je trouverais quand même à te fleurir de lavande.
Je ris, de ce rire que je ne réserve qu’à toi. Il est englouti par le ciel immédiatement.
Ça serait de l’abus de pouvoir, tu crois pas ? Je veux qu’on se retrouve parce que tu le veux aussi.
Je réduis l’espace entre nous : je force cette proximité par des mots que nous nous sommes toujours interdit d’échanger. Je déséquilibre la balance de notre amitié ancienne pour la faire basculer ; j’ai peur, je crois, de rompre le lien qui nous unit, et de perdre ce fil rouge que nous avons tissé du sang des innocents. Je refuse la sanctification que tu veux m’imposer, cet écart que tu creuses en me plaçant déjà au ciel, alors que mes pieds sont bien ancrés dans la terre que l’on partage. Pour toi, juste Magda. Je ne pense pas que cheffe Magda existe quand il n’y a que nous. Si tu me places ainsi dans cette mandorle, que reste-t-il de nous ? C’est une membrane qui m’isole de toi, et pour cela, je la déchire — je t’interdis de mettre entre nous le monde entier.
Je ramasse la fourche, qui se fait lourde dans mes mains déshabituées du labeur : je constate alors le prix véritable de ma transfiguration. J’ai perdu mon lien direct avec la terre — et toi, dont la peau a perdu la mollesse propre aux choses bien vivantes, tu es encore proche d’elle. Je jalouse cette proximité. T’as raison, ça me ferait pas de mal. J’ai perdu des bras depuis que je suis à la pollinisation, c’est pas un travail physique comme avant — regarde ça. Et je te tends mon bras ; je veux que tu le touches. Je veux sentir la froideur de tes mains, et je veux sentir, surtout, le métal se réchauffer à mon contact. C’est une manière de te voler l’organicité qu’il te reste, ou de te donner un peu de la mienne ; je ne sais pas, dans cette échange, qui d’entre nous offre le plus d’elle-même à l’autre.
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[ Mer 2 Oct 2024 - 18:39 ] la fin des temps (fb) — Tay
le début pourtant
et peut-être que j'ai envie de rougir. j'sais pas. c'est bizarre, non ? entre nous. j'veux dire : j'ai l'habitude des conversations comme ça, mais pas avec toi. ça fait tâche. ça gratte. ça a un goût d'inconnu, de choses qu'on ne veut pas trop changer parce qu'on ne sait pas vers où ça va mener. alors je fais comme d'habitude et je rigole. non, c'est faux, je rigole pas comme d'habitude ; là c'est un peu étouffé, ça se tait quand je baisse la tête, quand je reprends la fourche, quand tu continues pas la blague. tu ris mais c'est pas pour nier. tu ris pour montrer ta joie. c'est une chose bien trop lourde pour le ciel. je te regarde. il n'y a rien d'inhabituel à te voir heureuse. je crois que ça veut tout dire. et, dans mes yeux, le questionnement du déséquilibre que tu construis. parce que c'est ça, non ? et dans tes traits j'vois forcément ta meilleure amie, celle qui n'était pas là au début de notre histoire, et j'ai honte de me demander si c'est un défi lancé entre vous, un panic un peu différent, un prank juste pour voir à quel point je suis conne et en besoin d'amour. je me dis que tu fera comme elle et que tu me dira non au dernier moment. et tu sais quoi ? c'est pas grave. je crois pas que t'es assez humaine pour deux. parfois t'es pas assez humaine pour toi, et souvent pas assez pour les autres. suffit de regarder comment iels te voient, t'sais ? robin, les parents, les abeilles (les gens et les insectes). je pense que tu te trompes. je te vois pas sainte. c’est juste que t’es forcément au-dessus des pécheresses. il y a des gens comme ça. on le croit pas quand iels restent humain avec moi. est-ce que c’est rassurant ? de savoir que tu ne pourra pas contrôler mon corps et mon âme à leurs manières mystiques ? ou bien peut-être est-ce que tu cherches à le faire autrement ? okay. pas de cheffe magda. c'est trop sérieux. j'ferai la grève demain alors. mais même les blagues sortent mal. ma voix n'est pas assez enjouée, ça s'enraille, ça ne fait pas rire. je me remets à ma besogne. ce n'est pas très compliqué. c'est l'histoire de quelques dizaines de secondes. et, quand tu m'appelles encore, quand tu m'enlèves de ce que je devrais faire -du droit chemin, en soi-, je relève des yeux indécis, intimidés par la voie que tu as choisi. je regarde comme tu me le demandes. je ne fais rien de plus. comment aurais-je pu savoir ? dans le fond de ma tête résonne encore l'expression, cruelle sans que tu ne le saches. tu n'as pas perdu tes muscles. pas vraiment. tu peux toujours les faire revenir. j'veux pas te toucher. pas parce que t'es une sainte, mais bien parce que t'es humaine, au moins de corps. ahhh, tu vois ? rien d'mieux que le travail physique pour rester au top de la forme. mais t'es trop intelligente pour rester dans l'enclos des vaches. j'peux pas te montrer mais t'aimerais pas voir l'état de mon cerveau. chacun ses muscles. mes bras se tendent sous le poids du foin. l'arc du corps est gainé dans l'action de la mécanique du squelette. au zénith, le foin cache le soleil, puis redescend d'un coup dans sa prison sacrificielle. déjà, les vaches viennent. je continue à mettre à leur service tout ce qui est encore utile chez moi. bref, du coup tu veux dire que j'te manque ? quand tu veux pour faire c'que tu veux.ma belle reste coincé dans la gorge. ça veut pas sortir. c'est trop sérieux. c'est pas normal.