a. runb. looking for paradisec. waiting for deathd. eat friends
« Après ma mort, souvenez-vous de moi ; qu’elle vous ait été utile, mais je suis plus que ça ! Je suis plus qu’un outil de votre survie, je suis un être humain ! Chaque morceau de moi que vous mâchez est imprégné de mon essence, de mes souvenirs, de mes joies et de mes peines. Rappelez-vous de moi et de qui j’étais. Même disparu, je laisse derrière moi une empreinte, un rappel de ce que signifie être vivant. »
kafka et rex ont pu bond ensemble sur les larves... #chelou un peu non ???? petite pensée à leurs love interests
alb a demandé à sortir avec coco alors qu'il sortait déjà avec jozie ??? mystère à suivre ah et niveau trouple ça y va.... love, dani et nine sont ensemble!!!
Avatar : OC - tuna.biodegradable ☼ Azul Guaita Âge : 25 ans ☼ Poste : Mycologue ☼ Clubs : Danse ☼ Tennis ☼ Sciences ☼ Débat Statut : En couple avec Lucien ☼ Inventaire : ☼ Pronoms : she/her ☼ Multicomptes : ☼ Pouvoir : Projection astrale ☼ Gif :
[ Ven 9 Aoû 2024 - 1:04 ] slow living ☼ Faïr
sonatepacifique
Be it at your best It's still our nest Unknown a better place Narrow your breath From every guess I've drawn my birthplace Oh, I don't need a friend I won't let it in again Be at my best And I fall, obsessed in all its memory
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mycena rosea.
Prim n'a jamais vraiment de mal à trouver le sommeil. Ses yeux se ferment et ses pensées se taisent si rapidement qu'elle ne remarque même pas vraiment qu'elle s'endort. Ce soir, pourtant, elle se tourne et se retourne dans son sommeil. Il n'est pas si tard, pourtant. Les insomnies, ce n'est pas son truc. Les choses qui ne vont pas droit, ce n'est pas son truc.
Elle se lève, à pas feutrés, comme si elle pouvait réveiller quelqu'un. C'est qu'elle n'a pas l'habitude d'être debout au beau milieu de la nuit. Elle reste assise un instant sur le bord de son lit, contemple sa chambre, les ombres que la lune dessinent, sa lumière qui s'échappe entre les rideaux et noie la chambre de ses filaments argentés. La nuit est calme, assez pour que Prim se surprenne presque à regretter de se coucher aussi tôt et de ne pas profiter de la douceur de l'obscurité et de la fraîcheur qu'elle apporte. Le calme ne dure qu'un temps. Si les bruits à la fenêtre ne sont pas assez importants pour la réveiller, elle les entend bien, maintenant qu'elle est debout. Peut-être que c'est bien eux qui l'ont réveillé, en rétrospective. Elle ne distingue rien, derrière les rideaux de velours, trop extravagant pour un objet si insignifiant, qu'elle ne regarde qu'à peine, qu'elle ne remarque que lorsque tombe la nuit et qu'il lui faut les tirer pour plonger sa chambre dans la pénombre enfin. Les articulations de ses genoux craquent légèrement lorsqu'elle se lève, mais elle ne prend pas la peine de s'étirer ; ses pas l'amènent à la fenêtre, ses doigts se referment sur les rideaux roses et tirent d'un coup sec.
C'est un animal plutôt curieux qu'elle a vu sur son petit balcon. Rien qui ne ressemble à un chat, rien qui ne ressemble à ces oiseaux qu'elle ne voit jamais. En tout cas, rien qui ne devrait être sur son balcon, elle en est certaine. Face à l'absurdité de la scène, aux questions qui s'enchaînent mais ne quittent pas sa bouche — c'est qu'elle ne pensait jamais devoir demander à quelqu'un la raison de sa présence à sa fenêtre en pleine nuit — Prim ne dit pas grand chose. Je pense que tu t'es trompé. Le sous-sol, c'est en bas. Il faut descendre, tu sais. Pas monter. Je sais, c'est compliqué. La droite, la gauche, tout ça. Cligne des yeux, l'air un peu béat de ceux à qui les mots manquent, pince les lèvres comme elle le fait si souvent, une grimace bien trop familière sur son visage, et observe le garçon éclaboussé par un arc-en-ciel, de ceux qu'on ne voit jamais que dans les livres.
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Avatar : Yuji Itadori (jjk) ☼ Maxence Danet-Fauvel Âge : XXI Poste : agent d'entretien ☼ laveur de vitre Clubs : dessin ☼ peinture à l'huile Statut : amoureux amoureux amoureux Inventaire : pierres bleus et jaune ☼ sauge ☼ amulette en cordelette rouge Pronoms : il/lui Multicomptes : Eden ☼ Pollux Pouvoir : Ventouse Gif :
[ Ven 9 Aoû 2024 - 18:22 ] slow living ☼ Faïr
Regarde ce beau bleu pastel
Entre donc dans mon aquarelle
Il n’est sûr de rien. C’est encore confus et opaque entre sa mémoire et ses idées. Il a eu cette idée fixe de peindre, pour saisir les écueils et les présages de son ciel préféré, où les étoiles se prosternent autour d’une demi-lune couleur vanille. Sa main est un crochet sur le sceau rouge qu’il a bourré de pinceaux bon à jeter, une toile presque vierge roulée et de pigments, des tubes en piteux états et aussi de la terre rouge écrasée. Pour se hisser aussi haut qu’il le désire sans sa paume gauche, Faïr se projette par à coup le long de la paroi, le crépi piquant, quand son esprit vagabonde dans les interstices de ciel autorisées par l’ascension. Le reflet lunaire sur les ardoises en pente est plus captivant que le chant de cigales. Il aimerait y être déjà, tourner sur l’encolure de la charpente comme une girouette pour enlacer le paysage de l’Enclave. L’odeur puissante du bric à brac qu’il transporte l’empêche d’accéder au parfum de la nature désaltérée et il trouve ça dommage.
La rambarde, fer forgé, est le rivage qu’il espérait, un heureux hasard, et qu’il franchit, lentement, avec la sensation terrifiante des frottements des épines de métal sur la couture de son entre-jambe. L’escalade de nuit l’a rendu tremblant, muscles engourdis et tension dans la nuque, en le forçant à se reposer sur la mémoire de son corps plutôt que se fier à ses sens. Il est réjoui et insouciant d’être là, sur ces larges dalles plates, où distingue enfin les dessins étranges et inaltérables des corps gazeux. Lentement, il est parcimonieux avec son effort, Faïr déroule la carte qui froisse comme un tissu de qualité sous ses phalanges, aux quatre coins des babioles – pierres brillantes, amulettes, … - pour empêcher le vent de la lever à la manière d’un cerf-volant. Il va pour fouiller l’écuelle qui lui permettra de dessiner avant d’être interrompu par un chuintement sec, un bruit de fourreau. Son corps se fige, hanté par l’idée stupide que l’immobilité l’effacera, lui et son attirail de créateur. L’occupant a le pouvoir de le jeter par-dessus bord alors il préfère s’imaginer une voix compatissante et ingénue dans son dos. Une pensée qui fait fleurir un sourire niais, à peine briser par la curiosité de s’entendre sermonner.
Ses épaules se haussent, la brise chatouille son dos nus mais ne le brûle pas comme le regard qui le sectionne. « Je me suis trompé oui. » Répété, servile, est une habitude qui biaise ses rapports, avec ses ongles il racle ses mèches, embarrassé. « C’est que je n’ai pas une bonne orientation. Il faut dire que ce n’est pas spécialement indiqué non plus… » il rit doucement, ça produit un étrange chuchotements éclaté dans la nuit, en se demandant comment sont les traits sous cette voix féminine autoritaire. Il n’ose toujours pas se retourner. Il commence à trouver très agréable le visage qu’il lui a inventé de toute pièce, en fixant le firmament au-dessus, un regard criblé d’étoiles et un sourire imitant le croissant de la lune. La tension dans ses épaules se relâche. « C’est que, j’voulais dessiner le ciel. D’ici j’vois mieux bien mieux parce que y a pas vraiment de fenêtre dans ma piaule. » Il ne s’en plaint pas, il apprécie la valeur de l’effort qu’il faut mettre pour accéder à la voûte.
Ses jambes réunis en tailleur, Faïr est encore inquiet qu’elle le chasse, l’émissaire céleste qu’il s’est imaginé de toute pièce. « … Mais je peux monter sur le toit si je dérange. Tu peux grimper avec moi si tu veux… juste c’est pas plat, alors il faudra ruser pour la peinture… » Il se retient de passer la tête par-dessus l’épaule, c’est trop tôt et trop tard à la fois pour être simplement chassé.
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[ Lun 12 Aoû 2024 - 3:24 ] slow living ☼ Faïr
sonatepacifique
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Prim se demande si les nuits sont toujours aussi curieuses, si elles amènent toujours des visiteurs aussi inattendus, comme tombés de la lune elle-même directement sur son balcon. Prim se demande si la vie est si différente lorsque vient l'astre pâle, si c'est pour cette raison que certains champignons se mettent à briller dans l'obscurité, si c'est pour cette raison que les monstres, paraît-il, hante les murs du Labyrinthe. Fantaisies pour ceux qui n'aiment de la raison que ce qu'elle peut leur chanter de plus joli. Prim, elle, aime la raison dans tout ce qu'elle a de plus alléchant mais aussi de plus terrible et blessant. Elle l'aime assez pour ne pas croire aux chansons qui parlent du ciel et de ses beautés, celles que les artistes, comme celui qui vient de tomber du ciel, chérissent plus qu'ils ne se chérissent eux-mêmes — auquel cas il aurait sûrement une place bien plus glorieuse au sein de l'Enclave. Mais elle comprend qu'on y croit. C'est sûrement tout ce qu'ils ont. Ce n'est pas censé être indiqué. Les tout petits de la nurserie savent différencier le haut du bas. Je suis certaine que tu dois l'être aussi.
Prim ouvre la fenêtre en grand, invite la fraîcheur de la brise et la voix du compagnon lunaire. Elle s'appuie contre la vitre derrière elle, les bras croisés de celle qui veut apparaître plus grande, celle qui se ferme complètement aux chansons et aux contes, et elle contemple un instant l'attirail du visiteur, qui lui tourne encore le dos. Elle paraît presque déçue ; c'est à ça que ça ressemble, les possessions que la lune accorde? Je suis sûre qu'on voit le ciel aussi bien qu'ici d'en bas. Tu pouvais simplement sortir dehors. Peut-être est-ce une tentative désespérée et stupide pour lui de retourner à la maison, de s'élever plus haut. Elle comprend. N'est-ce pas là ce qu'elle fait tous les jours? Tu devrais faire un effort, alors. Si tu ne le fais pas pour le Père Suprême comme tu es censé le faire, alors fais-le pour avoir une meilleure fenêtre. Ça n'est pas si compliqué, d'obtenir une étoile de plus. Saint en a bien trois. Qu'est-ce qui empêche le reste de l'Enclave de ne pas en avoir autant?
L'illuminé l'invite sur le toit, comme une tentative de suicide, comme pour l'emmener au plus bas avec lui, la faire tomber de là où elle est. Prim ne croit pas aux chansons, pas suffisamment pour grimper sur un toit et regarder ce que le ciel avait à lui montrer depuis tout ce temps. Prim ne croit pas aux contes, pas suffisamment pour suivre un natif de la lune là où il peut lui montrer, à travers les éclaboussures qu'il sème sur une toile aux couleurs astrales, comment ressemble son chez-lui, comment c'est, en dehors de la vie bien rangée et bien rythmée de Prim. C'est pour nous tuer? Elle rétorque, les sourcils qui se haussent, la tête qui se penche pour s'appuyer contre le verre froid, le bruit sourd de son crâne contre la vitre qui lui emplit les oreilles brièvement. Il ne la regarde pas, alors elle ne le regarde pas. Elle respecte que ce sont peut-être les coutumes, là-haut, dans un ciel dont elle ne sait rien. Elle ne le regardera que lorsqu'il voudra bien le faire, s'il le fait jamais. Elle pourrait y aller, sur le toit. S'y projeter un moment, regarder par dessus les mèches roses ce que les mains apparemment assez habiles pour grimper et amener avec lui tout un attirail peignent. Mais Prim ne croit pas aux histoires qu'elle pourrait voir sur la toile. Tu n'as pas peur?
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[ Mar 13 Aoû 2024 - 14:53 ] slow living ☼ Faïr
Regarde ce beau bleu pastel
Entre donc dans mon aquarelle
L’étourdissement que provoque l’odeur de l’essence de térébenthine est une évasion. Elle a raison de le croire qu’il est pieds et poings liés à son sort. Les fenêtres, les couleurs, l’herbe grasse, sont autant de vecteurs d’une liberté truquée. Il mérite sa compassion condescendante pour se satisfaire de sa condition et ne pas demander mieux ou plus. Il n’a jamais voulu qu’elle s’en aille, l’odeur lessive de ses vêtements lui plaît trop. C’est un heureux hasard d’être deux à avoir écarté l’édredon pour se rafraîchir les guibolles au clair de lune. Il voudrait pieusement que ça les rapproche mais comprend que lui a gravi trop de rebords de fenêtre quand elle a écarté ses rideaux. C’est lui l’intrus.
Le sourire crâne s’adresse au cercle incomplet et blanc là-haut. La raillerie lui plaît. Il ne désire rien d’autre qu’être le garçon le plus bête qu’elle a rencontré. Il tire un plaisir méchant à se sentir abruti par le regard dont elle le couvre. « Il faut croire que j’étais malade ce jour-là. » En inclinant son buste vers l’arrière, Faïr profite de la vue et guette les étoiles filantes, appuyé sur les paumes. Le chuintement des franches dans le couloir de la baie vitrée est taquin. C’est normal qu’elle soit curieuse maintenant qu’il est inoffensif. C’est peut-être de la découvrir stupide, estampé de lyrisme qui la rend plus audacieuse. Si ces dix doigts viennent entourés les épaules de Faïr, loger un soupir blanc sur la nuque, il veut bien lui pardonner le mépris sinistre de son humour.
Il n’a pas besoin de la voir pour deviner son irritation. A vrai dire, son mécontentement paraît dérisoire quand lui se préoccupe des dizaines de centaines de lucioles accrochés au-dessus. Son souffle est ralenti par la beauté des vastes espaces qu’on distingue mieux dans les hauteurs. « C’est marrant que tu dises ça. D’en bas, ton balcon me gênait pour voir le ciel. C’est pour ça que je suis monté. » Pour profiter d’un panorama qu’aucune ligne ne sectionne à part celles des remparts du Labyrinthe. Il aime bien lui dire qu’elle le gênait, elle et sa tour d’ivoire inutilisée, même s’il ne le savait pas encore. « Oui oui oui. J’ai hâte. J’espère que ce sera un velux. Tu sais que les velux donnent directement sur le toit ? C’est l’idéal pour les gens qui aiment les étoiles. » Il précise parce qu’il sent de façon diffuse qu’elle y est aussi sensible que lui a ses discours sur la méritocratie. C’est assez dommage d’ailleurs de posséder un si beau balcon pour ne pas y jeter une fouta, jaune et rose, puis de se tenir blotti près de la chaleur de quelqu’un qui nous est cher.
Son endoctrinement est plus joli quand il est tu. Faïr préfère la grâce quand elle est silencieuse et ne prêche que l’amour, toujours et tout le temps, Madame les Mamans seraient fières cette approximation de dévotion. Il se demande si cette chair froide appuyée puis frappée sur les grands carreaux coulissants — le travail qu’elle lui créé s’en sans rendre compte le fait soupirer — est sensible aux arcanes de l’amour. Elle a le droit d’être parfaitement ennuyeuse, bien sûr, c’est sûrement aussi inné que l’envie d’être aimé. Alors, Faïr se plaît à la repenser comme les cieux obscurs qui sont parcourus par la voie lactée rose et parme.
Les gloussements arrachés de sa gorge surprennent, clairs et forts, par rapport à leurs intonations basses qui ne dérangaient pas la timidité nocturne. « Je ne crois pas être un tueur ou même un grand voyou. Ce ne sera pas beaucoup plus difficile de monter sur le toit que de gravir les quatre étages tu sais. » Il s’étire de tout son long comme les matous efflanqués qui traînent près des poubelles, un son rauque de satisfaction traverse ses lèvres, et il plie les genoux, craquements osseux, pour se redresser et venir s’appuyer à la rambarde. Ce serait très facile de la voir maintenant qu’il est debout, ça le démange même, il ne le fait pas parce qu’il aime bien sentir l’envie gratter près de ses côtes.
En bas, le vertige se déroule insolemment, abris, arbres, la place en pavés lune brillants et les cohortes d’arbres qui forme le parc. C’est une belle vue pour réfléchir à la question de l’hôtesse. La peur ne le saisit pas même lorsqu’il penche le cou pour forcer sa tête hors du périmètre clôturée du balcon. Il se sent au contraire légèrement excité par la sensation de hauteur et le vent qui lui chatouille les oreilles et emmêle ses cheveux sales. « Je n’ai pas peur. Je trouve ça agréable. J’aurais aimé savoir voler je crois. » Il lâche les rosaces de fer pour forme un t avec les bras et transpercer le courant, bientôt, le froid l’engourdit et ses bras retombent. « Tu as peur toi ? Tu ne me donnes pas l’impression de quelqu’un qui a peur de quoique ce soit. Plutôt le contraire en fait. » Et il ne retient pas son rire, les éclats lui tiennent chauds et le vent couvre sa moquerie, il imagine cette voix autoritaire rouspétée et se gonfler d’un orgueil implacable. Il est presque certain qu’elle est ravissante.
Ses yeux glissent sur le bric à brac de pinceaux qui roulent sur le sol et se coincent dans les rainures. On dirait des jouets usés. Il est presque navré de les abandonner si brutalement pour la conversation attrayante de l’inconnue. « Tu sais. Je peins tranquillement. Je ne fais pas de bruit. Je pourrais t’offrir la toile en souvenir pour me faire pardonner de t’avoir réveillé. » Ce n’est pas un très bon négoce, il a la voix qui fait des oscillations qui se répercutent sur son poids balancé d’un pied à l’autre. « Il doit bien y avoir quelque chose que tu veux et que je peux te donner. » Il capitule. Il a eu le bon sens de ne pas parler de l’hydromel et épices qu’il trimballe dans la besace fixé à sa ceinture.
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[ Mer 21 Aoû 2024 - 17:33 ] slow living ☼ Faïr
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Elle devrait retourner se coucher. C'est ce qui se chuchote au creux de ses oreilles. Pourquoi resterait-elle, finalement, sinon pour écouter des fantaisies qui n'ont ni queue ni tête? Mais la lune est haute ce soir. Peut-être l'est-elle toujours ; Prim ne la voit jamais vraiment, elle ne peut pas dire. La lune est haute, un peu rassurante, complètement mystique, assez pour faire taire les paroles raisonnables qui lui somment de laisser l'enfant qu'elle lui envoie.
Alors Prim devrait retourner se coucher, mais elle ne le fait pas. Elle écoute, non sans un roulement des pupilles presque trop exagéré, les moqueries non dissimulées de l'envoyé lunaire. Les bras se serrent contre la poitrine, mécanisme de défense vain puisque les mots rebondissent déjà contre son corps dur, loin de la tendresse dont il devrait sûrement faire preuve. Elle racle son pied nu contre le bitume frais du balcon, y pose la plante comme pour mieux le sentir. Je pense qu'il n'y a pas que ce jour-là que tu étais malade. Elle se demande s'il avait déjà noyé ses cheveux sous le rose, si ce sont les effluves chimiques qui l'ont rendu malade et l'ont empêché d'apprendre ce qu'il y avait à apprendre, de savoir ce qu'il y avait à savoir. Elle se demande si, elle aussi, elle oublierait tout ce qu'elle sait si elle éclaboussait ses cheveux de rose, si elle serait aussi sensible que lui aux chuchotis de l'astre tamisé qui ne l'avait, jusqu'alors, jamais attiré.
Le rire qui s'échappe de ses lèvres pincées n'y ressemble en rien. Ça lui paraît stupide, que son petit balcon le gêne dans sa quête d'adoration d'un ciel si immense que son petit bout de monde est ridicule, à côté. Soit. Mon petit balcon te gênait. On est sûrement sur un problème d'ordre oculaire, tu ne crois pas? Ce n'est pas le balcon qui le gêne, pas vraiment, pas totalement. C'est elle, sa désinvolture face au ciel, qu'elle touche presque. Elle n'aurait qu'à tendre le bras, peut-être, pour l'effleurer, ouvrir la paume pour attraper entre ses mains la sphère blanche qui nage dans l'immensité obscure pour la mettre sur sa table de chevet et en faire une veilleuse. Ça le dérange. C'est vrai que c'est peut-être du gâchis. Mais Prim ne l'a jamais empêché d'avoir une chambre voisine de la sienne, un balcon aussi pour grimper sur la rambarde et pouvoir sauter sur la lune, là-haut. Il l'a choisi, sa chambre dans les sous-sols. J'ai du mal à comprendre pourquoi vous vous sabotez. Vous vous faites du mal tout seul, mais ça ne vous empêche pas de venir vous plaindre que les autres ont un balcon et que ça vous empêche de voir le ciel.Ce n'est pas le balcon.
Prim n'est pas aussi agacée qu'elle pensait l'être. C'est peut-être de la pitié. C'est sûrement ça, quelque chose qui s'en rapproche, du moins. Ce n'est pas de sa faute, à elle, mais elle n'y peut pas grand chose. C'est peut-être parce que la lune est haute, ce soir, qu'elle l'écoute pour la première fois, la remarque pour la première fois. Je n'ai pas dit que tu étais un tueur ou un voyou. Simplement que ça a tout l'air d'un plan suicide. Je doute que grimper sur le toit soit aussi simple que tu le prétends. Enfin, je n'ai pas l'habitude de grimper aux murs non plus. Les pupilles s'attardent sur la carcasse qui n'a de cesse de bouger. Tantôt assise, tantôt debout, les bras derrière, les bras sur la rambarde, comme s'il avait du mal à vraiment tenir en place. Elle se demande si, enfant, il avait la même difficulté à rester assis. Si c'est une difficulté tout court, d'ailleurs. C'est peut-être pour ça qu'il aimerait tant voler, dit-il. Les bras s'étendent en ailes maladroites, maintenant ; elle se demande si les siens en seraient capables, aussi. Bien sûr que j'ai peur. Prim grimace et souffle, fronce les sourcils, pose le deuxième pied sur le balcon, quitte le confort et la sécurité de sa chambre pour le balcon et ses dangers, son inconnu et les tornades qu'il a amené avec lui. Il n'y a que les abrutis pour affirmer qu'ils n'ont peur de rien. Tu ne trouverais pas ça si agréable si tu n'en avais pas un peu peur. C'est que ça doit être agréable, de grimper sur le toit la boule au ventre, d'arriver tout en haut, d'étendre les bras en ailes d'albatros, titubant et empoté au bord du bâtiment. Je peux toujours t'envoyer voler, si tu en as tant envie. Les lèvres se pincent de nouveau ; la voix, grognon, grincheuse, s'affaisse un peu. Elle est assez proche pour qu'il l'entende tout de même, de toute façon. Sans visage, peut-être, mais l'ouïe fine, comme une évidence, comme s'il entendait même ce qu'elle ne dit pas.
Prim le laisserait sur le balcon, de toute façon. Elle ne lui dira pas, n'acceptera peut-être pas, même. Il est inoffensif, c'est certain. Un brin ahuri, peut-être, mais c'est parce qu'il entend des choses qu'elle n'entend pas, voit des choses qu'elle ne voit pas, sûrement. Elle aussi, elle doit avoir l'air d'une ahurie à ses yeux, perchée sur un trône qu'elle n'utilise même pas vraiment et qu'elle ne protège pas des intrus comme elle le devrait. Mais la lune est haute. Le balcon semble lui appartenir à lui plus qu'à elle. A lui et à elle, peut-être. Je ne sais pas. Qu'est-ce qui me fait dire que je l'aimerai, ta toile? Pourquoi peindrais-tu pour me l'offrir, de toute façon? Prim s'agenouille, assez pour attraper un pinceau. Elle n'a pas gribouillé depuis petite, lui semble-t-il. Elle ne se souvient même plus vraiment si elle aimait réellement ça. Elle aurait peut-être aimé un peu plus si elle avait badigeonné ses cheveux de rose et d'or. J'ai tout ce que je veux déjà. Tout, même plus. Des choses qu'elle ne veut pas vraiment, peut-être. Un balcon qui ne lui sert pas comme il le devrait. Prim regarde les tubes sales, tâchés par les mêmes arc-en-ciel qui l'ont sûrement arrosé. Tu peux m'en mettre dans les cheveux?