il y a chez moi toutes sortes de choses. je les trouve au labyrinthe et je les ramène, je les archive, je les étudie, et quand elles ne sont plus utiles, je les rends au labyrinthe - c’est là qu’elles doivent finir, je suppose, c’est l’ordre des choses. comme moi, elles y sont nées et elles iront y mourir. ce midi, en sortant, j’en ai surpris une qui allait à sa mort prématurée - de son plein gré, en tout cas, c’est ce qu’on pourrait penser. un râteau, ça n’a rien à faire là, des pieds, ça n’a rien à faire sur un râteau, somme toute est que c’est un râteau avec des pieds qui m’est rentré dedans à la sortie nord et que vraisemblablement celui-ci voulait entrer quand je sortais. ça m’a fait un peu mal : je n’ai pas l’habitude de me heurter contre les choses. c’est inhabituel donc c’est important.
si je ne sais pas d’où vient l’outil, je sais d’où viennent les pieds - phil sait alors, par conséquent, d’où il vient. je ne peux pas le rendre - cela troublerait mon travail - mais je peux le remplacer, je ne voudrais pas dérailler le fonctionnement de l’enclave. il est du devoir de chacun de s’occuper de nous. chaque chose a sa place, voilà tout, et ce râteau a sa place chez moi désormais, pour un temps. en attendant de m’y pencher, je l’ai posé vers la porte, j’ai prévenu phil.
elle n’a pas compris. je ne lui demande pas de comprendre ! seulement d’écouter. j’imagine que nous sommes arrivés à passer cet accord. c’est tacite, mais c’est mieux que rien - plus que ça, ça vaut tout le temps que nous avons passé ensemble alors je l’accepte sans me plaindre, je la remercie.
j’attends sa réponse quand je la vois, je l’entends me rejoindre à la sortie du réfectoire - je lui fais un signe de la main.
”bonjour phil. ça me fait plaisir de te voir. comment vas-tu ?”ça me surprend, mais je ne mentirais pas.
”tu as vu avec le propriétaire, alors ?”j’ai essayé de lui sourir, poliment.
In the sharp voice that digs into the screen
The level meter that bursts is no longer standing