amazed

Au verdict de Robin, Luke écarquille les yeux. La seule chose qui l'empêche de se lever et d'exiger des réponses, c'est la peur de se montrer plus pathétique qu'il ne l'est en réalité. Alors à Robin, il demande, blessé et en silence, pourquoi. Elle devait être neutre, objective et lui se pense bien plus méritant qu'Alfie. Finalement, il se lève, le regard tourné vers le sol, buté. Qu'Alfie se taise, ne dise rien. Heureusement pour eux deux, il a la décence d'être humble.

Quand il passe la porte de sa chambre et se glisse dans la salle de bain pour passer une main sur son visage, il y voit un visage terrifié. La potentielle déception du père le fait trembler. Mais plus que ça, Luke se rend compte que perdre lui fait mal. Qu'Alfie trouve, même au plus bas, la force de gagner, d'être meilleur. Le premium s'accroche aux rebords du lavabo.

Je suis meilleur que lui. Je suis meilleur que lui. Je suis meilleur que lui.

Sinon pourquoi est-il ici ? Sinon pourquoi lui est-il là-bas ? Ça ne fait aucun sens, ce n'est pas ce qu'on lui a appris ici bas.

(...)

Il est le premier à se présenter. Les instructions sont claires, rentrer et ne pas sortir. Luke a eu le temps d'y réfléchir, de se préparer. Cette épreuve sera de toute évidence celle d'endurance. Ce ne sera pas douloureux comme la première, mais ce sera encore plus éprouvant. Il doit l'avouer, il redoute ce genre de jeu. Plus que les horreurs qu'on leur réserve, c'est leur attente qu'il craint. Les heures sont longues et Alfie sera avec lui. Il songe qu'il aurait préféré traverser une nouvelle fois les charbons ardents ou sauter de la falaise que d'être ici. Il passe néanmoins la porte et attend. Alfie ne tarde pas à venir. Immédiatement, dans sa gorge, c'est une montée acide. Luke serre les poings, encore blessé de sa défaite de la veille.

Ta gueule.

C'est mauvais mais craché avec le même ton qu'un "salut".

Garde ta fausse modestie pour toi, j'ai pas besoin de ta pitié et personne te regarde, t'as pas besoin de la jouer bon élève. T'as mérité ta victoire d'hier, mais crois moi bien que ce sera la dernière que tu auras.

Il le dépasse et choisit de se poster, lui, directement par terre. Il sort son rubik's cube de sa poche pour passer le temps. Rien n'avait indiqué qu'on devait arriver les mains vides.

Il y a silence pesant dans la cabane. Luke n'entend plus que le bruit du sang qui bat ses tempes et de ses nerfs à vif. Une partie de lui veut se jeter sur Alfie, effacer à coup de griffe et de point les miettes de condescendance qu'il perçoit dans sa voix, soupçonne sur son visage. Les arrêterait-on s'ils venaient à se battre. Pour ne pas perdre il ne faut pas sortir. Mais qu'arriverait-il si Luke le battait pour le jeter hors de la cabane lui-même ?

Il repense au vote de Robin. Ça l'en dissuade. Son ego est trop touché pour qu'il s'abaisse à tricher ou a usé de méthode barbare. Luke veut battre Alfie avec classe et grandeur, le battre comme un premium est censé battre un sans étoile. Ça ne l'empêche pourtant pas de rouler les yeux et de montrer les dents.

Tu t'entends ? À lever le menton comme un grand bonhomme tout ça parce que ta pote sans étoile a voté pour son camp et que Robin a eu suffisamment pitié à t'entendre chouiner dans ta boite.

Il fronce les sourcils, l'air est électrique. Il étire un sourire se voulant provoquant. Peut-être que l'arrangeait, au final, qu'Alfie s'énerve. Moi, j'arrache pas le vide, fifi

Les politesses d'usages sont données. Luke le défie du regard de répliquer, d'oser franchir la limite. Le silence s'installe de nouveau et Luke a déjà la gorge sèche. Il a du mal à faire abstraction du bruit sourd du cœur qui cogne contre sa poitrine. Le père soit loué, les juges ont décidé de les distraire. Les bruits sourds, lui font lever la tête. Luke cherche, nerveux, leur origine dans l'obscurité. Il est impossible de distinguer quoi que ce soit, les rayons de lunes éclairent à peine l'intérieur de la cabane. Les bruits se font de plus en forts de plus en plus grouillants. Soudain, Luke sent quelque chose lui frôler la jambe. Son cœur rate un battement.

PUT-

Il bondit sur le premier fauteuil venu alors qu'une horde de rongeurs envahi le sol avant de disparaître. Luke regarde stupéfait et méduser. Alfie s'affaire déjà à trouver de quoi les éclairer. Luke saute de son perchoir pour le rejoindre, brandit son bras à hauteur de ses yeux pour se protéger de l'éclat lumineux.

Éteint ça.

Luke pose une main sur le poignet d'Alfie pour l'inviter à baisser son bras. Il n'est plus question de condescendance, mais de sérieux.

Je suis sérieux, économise, Alfie. Il jette un regard méfiant en direction de la porte. Si j'étais eux, je ne nous laisserais pas de quoi nous éclairer toute la nuit.

Après un moment à la regarder droit dans les yeux pour le convaincre, il lâche son poignet. Le contact de sa peau lui reste sous les doigts : c'est... Déplaisant.

Tu l'as trouvé, c'est à toi. fit-il en se raclant la gorge.

Le silence est revenu, c'est à peine si la horde de rongeurs a laissé une trace de son passage. Luke soupire et se détourne d'Alfie pour aller inspecter une vielle commode. Il doute que quoi que ce soit ici ne leur serve réellement pas, mais au moins, ça l'occupe, le force à être actif. D'une main, il retire à nouveau de sa poche le rubik's cube. Le contact du casse-tête l'apaise. On va jouer avec ses nerfs, il va en avoir besoin. C'est peut-être pour ça qu'on l'en prive. Sous sa paume, Luke sent quelque chose poussé contre sa main. Le rubik's cube saute au sol, Luke fait un bond en arrière.

Bordel de merde !

L'obscurité rend les mouvements difficiles à suivre, mais le petit cube semble glisser sur le sol, comme porté par quelque chose d'invisible.

La lampe ! La lampe ! Là !

Le premium pointe du doigt une direction pour qu'Alfie l'éclair. Mais le petit cube glisse dans une faille de la cabane et disparaît.

C'était quoi ça ?

Privé de son joker, Luke accroche le tissu de sa poche en désespoir de cause.

Fait chier. peste-t-il, nettement moins à l'aise. Jusqu'à ce que la présence d'Alfie lui impose de souffler et de se reprendre. C'est bon. Envoyez-nous donc la suite ! Quand vous serez à court d'idée, je pourrais enfin dormir !

Le rire d'Alfie le fait grimacer. Néanmoins, il a un pouvoir son rire, auquel Luke ne se refuse pas. C'est alors moins dramatique de voir son moyen de décompresser littéralement le fuir. Mais quand bien même le sans étoile lui rend malgré lui service, Luke ne peux s'empêcher :

Et ça te fait rire ? Il soupire, passe une main à l'arrière de son crâne. Tss fait ch-

Les trombes d'eau se déversent du plafond, les aspergeant tous les deux. Elle est froide, glacial même. Alfie cri, mais Luke reste figé, trop surpris pour avoir le réflexe du moindre son. Le t-shirt lui colle à la peau, même ses pieds sont trempés. Par réflexe, il lève la tête dans l'espoir de surprendre les visages des coupables. Ah, ça se marre hein ? Luke n'a jamais eu vraiment l'envie d'abuser de ses privilèges pour punir, mais la fatigue et la peur égraine sa patience et lui font caresser du bout des doigts l'envie d'emprunter la voie du tyran.

Les enfoirés. qu'il murmure pour lui même en agrippant les pans de son t-shirt pour le retirer. Hors de question de retirer ses chaussures et de manquer de se transpercer le pied avec des échardes, il se contentera de réchauffer le haut de son corps en se frictionnant. Alfie le heurte, Luke lui lance un regard courroucé. Relax, c'était juste de l'eau.

Luke balance son t-shirt mouillé sur son épaule. Son regard passe dans le dos d'Alfie qu'il fixe quelques secondes. En sentant quelque chose se tordre dans son estomac, il détourne le regard. Peut-être a-t-il envie de griffer sa peau pour le punir, on sait pas. Il ne sait pas. Il assume de ne pas vouloir savoir. Au moins, sa sale gueule de fouine à le mérite de lui faire expulser un rire.

À qui le dis-tu.

Il embrasse la pièce du regard, Alfie fait le choix de se mettre à l’abri des courants d'air, Luke choisit d'en faire de même. Il n'ose plus prendre et occuper ses mains avec quoi que ce soit de peur qu'on le lui vole. Alors il se contente de croiser ses bras en s’asseyant sur un cageot posé à la verticale contre le mur. Il s'autorise à fermer quelques minutes les yeux. Il faut qu'il respire, qu'il se calme Luke. Il commence à comprendre que son plus grand ennemi dans cette épreuve ce sera lui et ses nerfs qu'on a mis à vif depuis plusieurs semaines.

Il se surprend à être tenté par le sommeil. Dans la brume de la semi-conscience, il perçoit des sons, comme un bourdonnement. Mais ce n'est rien, les sons, face aux images qu'il voit derrière ses paupières closes. Des cheveux blonds et bouclés, l'ombre d'un sourire, la sensation de doigts familiers qu'il glisse dans les siens. Il voit des lèvres bouger, un sentiment de nostalgie l'envahir soudain. Mais si la bouche tente de lui communiquer quelques mots, Luke n'entend rien. Rien d'autre que les bourdonnements.

Les bourdonnements....

À COUVERT !

Luke ouvre les yeux, bondit de son cageot en ayant seulement le temps de voir la nuée d'abeilles foncer sur eux. Alfie se précipite sur lui et Luke plonge au sol. L'adrénaline prend le dessus à la seconde même où il cesse d'entendre les battements sourds de cœur. Sans qu'il n'y mette de pensées claires, Luke roule sur le côté pour se placer au-dessus d'Alfie. Quelques abeilles s’évertuent déjà à leur dévorer la peau. Les piqûres sont toutes les mêmes, brûlantes, douloureuses. Luke grimace. Le gémissement d'Alfie lui fait redresser prudemment la tête. Oui, la fenêtre.

Bouge pas. grogne-t-il.

Il jette son t-shirt encore trempé sur la tête d'Alfie et fonce en se protégeant le cou en plaquant ses mains contre sa nuque. La fenêtre est vétuste, mais le loquet résiste entre ses mains. Est-ce qu'on l'avait renforcé intentionnellement ? Merde. Il n'a pas le temps de penser. Luke recule, arme son poing en s'exposant aux piqûres avant de fracasser les carreaux. Le bruit fait s'agiter les abeilles et Luke à tout juste le temps de se jeter à nouveau au sol avant qu'elles ne se précipitent toutes vers le silence de la nuit. Le premium se redresse sur son coude. Son corps endoloris, mais encore sourd à la douleur. Il se précipite vers Alfie, l'espace d'un instant, c'est comme-ci la colère n'existait plus.

Tu vas bien ? Montre ta nuque.

Il agrippe son menton, cherche dans le clair de lune des marques de piqûres avant de se rendre compte de son geste. Il le lâche précipitamment avant de se reculer, se renferme d'un coup, mauvais joueur, meurtri d’orgueil.

Y'a rien.

Sur le coup, ça n'a pas fait si mal. C'est toujours pareil. Luke ignore, Luke s'en fiche, Luke agit, accepte les conséquences qui n'en sont pas vraiment. Ce n'est qu'après l'adrénaline qu'il souffre vraiment. Que la douleur se fait honnête. Son poing le pique, le lance. Il ne lui accorde pas un regard, peut-être pour conserver son courage, peut-être pour ignorer sa propre stupidité.

Y'a rien. répète-t-il, bourru.

C'est pas grave, ça passera. Luke n'a pas besoin d'Alfie, n'a pas besoin de la chaleur de son pouvoir pour s'en sortir. Il fronce les sourcils en rivant son regard sur le sol, laisse son pouvoir grouiller sous sa peau. Si seulement son cœur pouvait se faire plus silencieux, sa tête plus claire.

Dieu que c'est bruyant en dedans.

Luke redresse son cageot et s'y rassoit. Il se serre de son t-shirt pour nettoyer sa main. Avec le recul, il conscientise sa bêtise. Protéger la tête d'Alfie quand il aurait pu protéger ses propres membres. Y a pas a être aussi con.

Le silence s'installe de nouveau, mais avec une tension d'un tout nouveau genre. Luke a froid, pourtant il transpire. Pour occuper ses pensées et essayer de redevenir maître de ses sensations, il ferme les yeux et se répète des passages de texte. Du mode d'emploi d'un obscur outil aux définitions bêtement apprises du temps de la nurserie. C'était sans compter sur la voix d'Alfie. Luke parle avant d'avoir réfléchi.

Parce que c'est toi, Alfie. Parce que ça a toujours été toi.

Et la vérité, soudain, n'est plus un poids.

Parce que même quand tu fais les mauvais choix, il faut qu'on dise amen à tes erreurs, qu'on les comprenne. Et ça m'énerve, tu vois. Tu devrais être aussi invisible qu'un rat, mais faut toujours, toujours que ce soit toi.

Il ne veut plus rien cacher.

Même lui il ne fait que parler de toi. Luke lui lance un regard, pas besoin de nommer le père pour comprendre que c'est de lui qu'on parle. Si je t'écrase une bonne fois pour toutes, on croira en moi.

Luke souffle, il sait qu'il va faire mal.

C'est ce qu'il souhaite. C'est ce qu'il m'a demandé de faire. Il veut que je fasse mes preuves, il a autorisé tout ceci.  Si je te bats, tu arrêteras d'être un sujet... Et alors on cessera de me parler de toi comme-ci tu n'étais pas le bouffon égoïste que je connais.

Tu poses la question, j'y réponds

Le regard braqué sur Alfie, Luke ne sait pas quoi penser. La confusion dans le regard de son ancien meilleur ami le trouble, autant qu'elle lui plaît, autant qu'elle l'agace. C'est bon de mettre Alfie en position bancale, c'est blessant aussi. C'est épuisant, ces sentiments toujours contraires, opposés. Il ne peut pas penser à Alfie sans jamais être fixé.

C'est peut-être la première fois qu'il entend Alfie parler du père en ses termes. Luke joint les mains, pose son regard sur les morceaux de verre qui brillent dans l'éclat lunaire. Il a déjà considéré sur le saint père manipulait. Même, il a approuvé, plus aussi chevaleresque et idéaliste qu'avant. En passant premium, il avait laissé derrière lui une certaine part de son innocence. Il était parfois nécessaire d'aller contre sa morale pour le bénéfice de ses proches ou du groupe. Si le père empoisonne, Luke conscientise que c'est pour une bonne raison. Peut-être n'est-il plus aussi innocent, mais il est toujours aussi naïf, assurément.

Tu vois. Tu n'écoutes pas.

Il étire un sourire désabusé.

Ton nom ne devrait même plus franchir le seuil de sa bouche, pourtant c'est pour toi qu'on est coincé dans cette foutue cabane.

Il se lève en même temps que le cœur se soulève. Luke expulse une vérité terrible, ça lui pique la gorge, c'est prononcé comme une supplique.

Quand est-ce que tu vas arrêter de me hanter, hein ?

Soudain, la voix. Luke lève la tête à la recherche de la provenance du son. Il tourne sur lui-même, les sourcils froncés. Il reconnaît la voix d'Alfie, l’Écho un peu grésillé d'un enregistrement.

T'es comme lui. Exactement comme lui.

Haha.

Ça s'échappe de lui, sombre, acide. Quand Luke le regarde c'est avec ce dégoût, cette lueur de reproche dans le regard. Ça le regarde, Alfie, comme on regarde un enfant ingrat. Comme on regarde cet ami injuste qui prend trop de place. Comme on regarde celui qui s'exclame pour ne rien dire. Comme on regarde celui qui déçoit.

Et je suis comment ? Je peux savoir ?

Il serre le poing, la lèvre tremblante.

T'en prend pas à elle. T'es pas en position de le faire. Comme lui. Ça reste dans sa tête. Ça ne sort pas. C'est sujet à des interprétations qu'il le blesse, qu'il ne comprend pas. C'est marrant comment t'as le mépris facile, à croire que tu nous détestait depuis plus longtemps que tu ne veux bien l'admettre.

Et dire que malgré ça, on continue de le suivre, Alfie. De le traiter en victime. Ça l'horripile. C'est là que la voix de Robin résonne.

Tu es en colère, n'est-ce pas ?  Est-ce que c'est pour ça que vous ne parlez plus ? Mais tu l'aimes encore, non ? Est-ce que tu t'en veux ? Est-ce que tu penses qu'à un moment tu t'en voudras ?

Luke sursaute, il sait d'où ça vient. Il sait ce qu'il va entendre. Il fronce les sourcils, soudain en colère contre Robin. Et là, c'est sa voix lui qui résonne, avec la même colère que ce jour-là.

Évidemment que je m'en veux. C'est moi qui ai dénoncé cet imbécile. Mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autres, Robin, hein ? Le laisser courir le labyrinthe avec Mia ? Il faisait presque nuit !

Luke détourne sèchement le regard, tourne même le dos à Alfie.

Je regrette l'ampleur de sa punition. Mais je ne regrette pas mon geste. Il était en danger, j'ai fait ce que j'avais à faire pour le sauver de lui-même. Tout ce qu'il subit aujourd'hui, c'est son problème.... Si Alfie est trop faible pour se battre alors... Il ne mérite peut-être pas d'être plaint.

Merde. Merde. Merde.

La voix de Robin reprend, plante les derniers clous de leur cercueil.

Tu ne dois pas regretter la punition. Elle est juste. Luke note qu'il manque des passages, la Robin du passé ne dit pas tout. Il n'y a plus rien de vos promesses du passé qui tiennent maintenant qu'il a fait ça. Ce n'est pas une situation qui se rattrape tant qu'il n'a pas fait sa rédemption. Ne lui donne pas d'importance, tourne-toi vers ceux qui veulent vraiment avancer et qui ne gâcheront pas tous les efforts.

Luke ose un regard vers Alfie. Arrive à se sentir désolé alors qu'il aimerait juste lui dire "bien fait."

Laisse-toi punir, montre l'exemple. Tu es meilleur que lui, c'est tout. Ne l'oublie pas. Ignore-les, tu vaux mieux qu'eux, sinon tu ne serais pas premium. Ce n'est pas du mépris mais la réalité. Je te le dis encore : tu as mérité d'être ici et Alfie non.

Et Alfie non.