enter the maze
a. runb. looking for paradisec. waiting for deathd. eat friends
« Après ma mort, souvenez-vous de moi ; qu’elle vous ait été utile, mais je suis plus que ça ! Je suis plus qu’un outil de votre survie, je suis un être humain ! Chaque morceau de moi que vous mâchez est imprégné de mon essence, de mes souvenirs, de mes joies et de mes peines. Rappelez-vous de moi et de qui j’étais. Même disparu, je laisse derrière moi une empreinte, un rappel de ce que signifie être vivant. »
what should i do, father ?
alfie et luke sont de très très bon amis depuis l'enfance... pareil pour robin et magda les super amies!!!!
remy sans famille ... bah il a vraiment pas de famille ... #rip
le père suprême se serait infiltré dans l'enclave pour voler des chaussettes à jim!!!
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[end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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Faïr
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Faïr
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[ Mer 14 Aoû 2024 - 12:37 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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Je ne veux que ton âme
divaguant sur ma peau


Ils peuvent être deux, cent ou mille.
Il est de la plus grande évidence, qu’il marchera vers elle. Et si on lui retire les yeux, les oreilles, le nez, les mains, qu’il ne reste qu’un lombric atroce agité par les battements ronds de son cœur, son âme discernera toujours Aura des autres. Ce n’est pas parce qu’il l’aime qu’il peut retenir son prénom. Il n’a pas choisi ce cœur fécond ou cette mémoire trouée. C’est un impair qu’il se pardonne. C’est encore un acte d’amour de la rebaptiser d’un nom connu de lui seul.

Avec ses sens bien ouverts, Faïr oublie ses pieds nus et sales, pour scruter seulement les filaments dorés balancés par le vent et les sons aériens de la voix qui ricochent sur les autres personnes de papier. Il voit la nature comble de la tour effondrée en place, il sent son parfum comme le trésor d’une serre. Sa pomme d’Adam monte et descend. Ses pas sont hésitants, un tâtonnement sur le décor, pour tracer leur rencontre. C’est très difficile de démêler l’excitation, de la lenteur, du ravissement, de l’incertitude, … et il n’essaye même pas. Il laisse le poids des cloques de ressentis et sensations avachir sa carcasse et alourdir sa démarche. Quelques goulées au gobelet plastique, fruits et miel fermenté mélangé, ont le mérite de donner du panache à son vacillement.

A son niveau, l’air est quelque peu raréfié mais Faïr n’est pas dérangé, habitué à la ventilation chaotique des sous-sols. « Tu es resplendissante. » Il s’annonce, les oreilles rouges, gaie come un pinson en lui tendant un bras galant, lui qui n’a aucune manière est transformé. Il témoigne une superbe indifférence pour les autres parasites agglutinés autour d’elle. Il lui suffirait d’un battement de cil pour écarter n’importe qui. Faïr désire être celui qui reste. « Je peux t’offrir à boire ? une danse ? » Il aurait préféré un bouquet de tournesol aimanté au visage d’Aura mais l’heure n’est pas au regret. Au moins, il porte ce t-shirt presque blanc, étonnamment décent, pour avoir un peu d’allure.
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Aime-moi jusqu'à ce que les roses fanent Que nos âmes sombrent dans les limbes profondes Et la nuit, quand tout est sombre, je te regarde danser

Aurora
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[ Mer 14 Aoû 2024 - 13:55 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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j’entends les félicitations qui crépitent dans mes oreilles, comme ça fête en mon honneur dissimulée au creux du bonheur du monde — il y a quelques gens, ici, qui ont préféré faire une pause dans leur contentement pour me célébrer. comment le paradis pourrait-il être un meilleur endroit que celui-ci ?

mes yeux aiment ce qu’ils voient. il y a des sourires qui font des guirlandes sur les visages de chacuns, des airs heureux qui font pâlir les parents qui nous observent, curieux qu’un écart soudain puisse étouffer leur acerbe discipline.

nous avons aujourd'hui, mes frères et mes sœurs, libéré la vie et je me joins à vous, pour sûr, afin que nous célébrions !

d’une main cherchant l’autre, je valse, de corps à corps, et nos épaules se cognent, font s'échapper des éclats de rires, preuve que nous sommes véritablement vivants. et je m’arrête, quand j’appréçois s’approcher le plus doux des soleils ;

je crois qu’il voudra que nous dansions. je gigote doucement, de droite à gauche, attendant ta venue fair et les autres cessent progressivement de réclamer ma main ; ils ont vu que j’attendais la tienne, et je n’ai plus envie d'être remarquée que de toi.

tu es tendre, tu es doux. tu m’élèves au delà des prenium, dans tes yeux je vois mon reflet et c’est débordant d'étoiles.

« tu es très beau aussi, comme à chaque jour. »

mes lèvres osent dire ces mots, osent même un sourire. j’ai parlé plus bas que les autres, car à cet instant je ne me sens qu’en tête à tête avec toi malgré le brouhaha qui tapisse notre rencontre.

« je veux les deux ! »

ais-je avoué, penché sur toi, avant de sauter gaiement pour nous extirper de ce monde qui s’extasie d’euphorie. mes deux mains sur ton bras mince je nous tire en tournant, alors mes doigts réussissent à rencontrer les tiens (sinon ton poignet, car tu tiens un verre) quand nous virevoltons sagement au milieu des groupes.

« tu m’as vu jouée ? tu as aimé ? oh que penses tu de ma robe, fair, c'est cesar qui l’a cousu pour mon petit corps. je me sens comme une fleur, je n’ai pas hâte de faner quand il faudra m’en séparer ! »

j’ai conscience que chaque exclamation de ma part sonne comme un feu d’artifice, je sais que j’aime être bruyante quand je suis heureuse — je sais aussi qu’ici, maintenant, je ne suis pas plus embêtante que n’importe qui d’autre.

je remarque alors seulement, en cessant notre danse, que ton verre je l’ai un peu forcé à se renverser sur le tissu de ma jupe (et ça me fait rire) alors je le force aussi à rencontrer mes lèvres, pour goûter. c’est délicieux ! si seulement nous pouvions avoir ces bonnes choses tous les jours ! parce que c’est exceptionnel, de partager ce brin de bonheur et de luxe, aujourd'hui avec toi.

« et ton t-shirt fair, il est si propre ! comment as tu rendu ça possible ? ça te va si bien, d'être élégant ! »
Faïr
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Faïr
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[ Mer 14 Aoû 2024 - 15:16 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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Je ne veux que ton âme
divaguant sur ma peau


Les minutes sont à la fois plus longues et plus courtes maintenant qu’Aura en fait partie. Sa silhouette se découpe sur le paysage mieux que la lune sur la toile pétrole. Les yeux posés dans ceux du garçon d’entretien reflètent plus de réponses que de questions. Il y puise la magie de vivre cet instant détaché des précédents et des suivants.

C’est en glouton, transpercé par les mots bas et suaves, que Faïr capture l’évanescence de sa beauté. Ses pommettes se colorent en incardin sous le compliment. Il aime la franchise qui ourle ses lèvres patinées rouge spectacle qui ne souffrent pas la répression des désirs. Le confetti des autres voix, autres frocs en lin, autres chemins, sert juste à remplir l’espace qui les entoure d’un ronronnement chaleureux. Il est heureux de lui donner les deux, et que l’objet de ses dévotions soit rivé à son bras — des mains si graciles on dirait l’alizé. Il rit, un rire de tambour, de la mimique sur le minois quand il la suit pour former leur rose parmi les rondes.

C’est un sentiment de fierté qui le galvanise. Lui qui n’a jamais su, jamais rien voulu, apprendre ou faire correctement, que le sermon abrutit et que le zèle rend malade, il est, pour les petons chaussés de verre, inspiré de belles façons. Ses phalanges remontent le long des bras mince, recouvrent l’épaule où un crin malicieux manque de s’enrouler et dévalent jusqu’au creux de la taille. A côté des reins, il peut mieux deviner la direction que veulent prendre les hanches d’Aura pour l’épouser. Parfois, il s’aventure à la prédire en se penchant vers l’avant pour retenir son poids plume.

« Je ne voyais que toi. » ses pupilles sont dilatées d’une noirceur indéfinissable qui rend plus grave, plus mature, sa voix. « J’ai tout adoré. J’ai même failli monter sur scène pour te le dire.   » un sourire polisson étire la commissure de ses lèvres quand il la taquine comme il faut être très éperdu pour le faire. Ses yeux glissent sur les pans du tissu qui ont été inventés pour qu’Aura les anoblisse. La manière dont ils caressent les jambes ténues et mordent la chair sur la gorge est une hypnose contre laquelle il doit se faire violence. « C’est vrai que tu la rends très belle cette robe. Elles doivent être jalouses celles qui sont restées au vestiaire. » il ricane pour toutes les fleurs jamais écloses de la splendeur de son port de tête. En la tenant plus fermement, il espère retenir les pétales, même fanés, pour être celui qui les recolle à sa carne.

La musique s’atténue et les pieds retrouvent un peu d’adhérence dans les brins d’herbe piétinés. Les éclaboussures l’inquiètent, il se tient contrit comme les chiots qui regardent leurs méfaits avant que les éclats de la danseuse ne déchirent les doutes. La sensualité des lèvres collés au coton, ou la soie qu’importe, assèche ta gorge et aspire ton regard de souhaits inavouables. Il lui est désormais difficile de distinguer les hallebardes de son cœur des tonnerres de l’orchestre. Heureusement, elle a la grâce de parler pour lui offrir un rempart vers le réel. « Je peux essayer de l’être plus si tu aimes tant. Les buandiers ont la main sur le cœur alors… » La joie empoisonne sa voix et il se retient de peur de soudain l’ennuyer avec ses pèlerinages diurnes qui le mènent toujours vers des souvenirs plus étranges que des songes. « C’est vrai que tu avais une loge de star pour te préparer ? » ils lui ont dit ça quand il était à sa recherche, inquiet de ne pas encore l’apercevoir sur les planches.

« Si tu me fais visiter. Si tu as le droit de me faire visiter. » Il précise, soucieux de ne lui faire aucun tort. « Je trouverais peut-être un costume pour être élégant comme un héros de ta pièce. » Il est curieux de ces étoffes blanches qui ressemblent à des peignoirs mais aussi des armures scintillantes comme la carapace des scarabées. Le verre vide finit abandonner sur le coin d’une table nappée de toile de cire, ils se reverront à la fin des festivités. Avec ses deux paumes, il pourrait la bercer près de lui mais il préfère lui tenir le bout des doigts pour sentir la texture lisse et dure de son vernis. « Qu’en dis-tu ? Si tu n’as pas honte, je peux essayer les robes aussi. »  le ton amusé, au fond des yeux l’espièglerie pétille.
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Aurora
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[ Jeu 15 Aoû 2024 - 16:56 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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il dit qu’il voulait monter sur scène me féliciter de briller, alors sans réfléchir j’ai scandé « tu aurais dû ! » et je ne saurai jamais s’il était simplement heureux d’être vivant ou si ce sont mes mots effrontés qui ont fait construire tout doucement sur ce visage d’ange le sourire le plus franc qu’il ait été donné d’exister.

mais faïr doit savoir que j’ai ris de bonheur quand il a prétendu que mes autres robes mourraient de m’attendre tout en sachant qu’aucune ne sera aussi jolie que celle que je porte en ce moment. il suffit de peu, pour faire éclore un coeur ; quelques tendresses déguisés dans des mots drôles et moi je suis prête à dire je t’aime ;

mais faïr ne le sait pas. il croit que j’ai voulu étouffer mon rire en plaquant mes mains contre ma bouche mais non, je retenais des mots ardents qui n’avaient de sens qu’à cet instant, des mots qui brûlent dans ma gorge mais qui pourrait nous brûler tout entiers s’ils rencontraient ses oreilles.

là si j’ose te le dire (je t’aime) c’est pour mourir dans la soirée, c’est pour sceller cette euphorie d’enfant qui nous fait oublier que ce soir ce sont nos lits durs et inconfortables que nous allons retrouver. oui, si j’osais te le dire faïr, ce ne serait pas pour t’embrasser ce soir et tous les autres soirs de l’années — je crois ?

ce que je sais, pour sûr, c’est que jamais je ne te le dirai. tu dois pouvoir le lire dans le reflet de mon âme ; tes yeux noirs l’ont peut-être même déjà trouvé mais pitié, pitié garde le silence.

j’aime ce que nous jouons, mais j’ai peur de tout gâcher en le vivant.

tu dis que tu peux essayer d’être plus élégant, je proteste en secouant la tête. tu es parfait, tu n’as pas à faire plus ou moins pour exister. et puis tu me parles encore de moi ; tu dois savoir que j’aime ça ! je rayonne un peu plus à cet instant car tu m’éloignes de ce coeur d’artichaud qui aime avec pudeur ; et voilà que je souris, mais sans l’éclat de l’euphorie non il n’y a plus que sur mes lèvres une couche de poussière — c’est celle d’un bonheur qui veut durer, celle d’un air qui veut te dire que nous existerons pour toujours et qu’il ne faut rien changer.

« non faïr, non… » je n’avais pas remarqué que la musique était devenue discrète, que nous n’avions plus à presque crier pour nous entendre. je réalise que je parle bas, car ce n’est plus la tête qui s’exprime mais le cœur. « tu n’as pas à porter ni costume ni robe. » j’observe ta silhouette mais rien n’y fait, c’est toujours ton visage que je veux admirer le plus longtemps. mes mains sur tes épaules, elles sont timides mais elles y arrivent, soutenues par mon regard qui te dis je suis fière ; là, elles caressent ta mâchoire. « tu es magnifique, la tenue ne change rien. tu es le roi qui prend mon balais quand je préfère danser, celui qui lave les traces que je n’atteins pas sur ces vitres oh, trop hautes. un roi qui bâtit par ses mots des murs colorés, un plafond peint d’étoiles. tu rends la misère qui nous bordent moins laides faïr. je suis si heureuse d’être ici, ce soir, mais quand je te regarde, dans ce t-shirt pas tout à fait blanc, je me souviens, que tout est ephémère. alors quoi que tu veuilles dire, je t’en supplie. ne le dis pas avec le cœur. ils pourraient nous le voler. » puis il y a l’une de mes paumes, qui vient se poser là où dort ton cœur. « c’est l’ivresse de ce soir, j’ai l’impression qu’elle nous dévore tout cru ! » les nuages sur ma tête se dégagent, tu m’aides à redevenir solaire. pardon d’avoir été terne, pardon d’avoir douté de ce bonheur illusoire. j’avais besoin que tu saches que je remarque le moindre de tes petits éclats de lumière pour moi.

« tu as des poches ? » je souris, coquine. « je veux piquer le plus de trucs à manger ! tu m’accompagnes ? »
Faïr
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[ Jeu 15 Aoû 2024 - 19:44 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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Il aurait dû ! Ce cri lumineux est une clameur. Il vit déjà pour la prochaine fois, les prochaines fois, toutes les fois à venir. Il portera à ses pieds des bracelets de grelots pour se faire échos de son rire et des applaudissements rugissants. C’est sa sincérité qui le meut. Faïr se baigne dans les eaux claires de son rire.

Il est souvent tombé amoureux. De ces dévotions silencieuses et languissantes déposés aux pieds des uns puis des autres, il y trouve la paix abrutie de l’eau de vie sans les escarres des matins brumeux. C’est un amant sage qui ne réclame pas la deuxième aurore, un étourdi de passage, dont le pas traînant lézarde sur le retour.

Ce deuxième souffle sur son cœur brûlé est nouveau. Il ne veut pas se perdre dans Aura, s’y diluer jusqu’à s’oublier, il veut être les pieds sur lesquels elle dépose les siens pour ne pas souffrir le sol. C’est la gaité de ses doigts menus qui rend tout plus beau, ici, où la liesse lui sert d’estrade. Les tintements que font ses commissures en s’élargissant te rende gourmand. C’est un désir que tu tiens muselé lorsque ses paumes essuie la déception passagère de son refuse le long des maxillaires rasés à blanc. Dans ses yeux terres de sienne, le contour noir, il sent la profondeur de ses passions grésiller. Elle finira par savoir que la langue qui butait contre les incisives dissimuler trop de baisers, trop de soupirs, pour être apposés sur son corps de cristal.

Magnifique se roi sacré par tes éclats, ce souverain qui n’aspire qu’à écarter les crasses en pointillés noirs, les murs de ta piaule, et respirer les mots que tu souffles, l’ambroisie des vivants.

L’organe sous les côtes est celui du gibier pris, il lui devient douloureux de ne pas s’ouvrir en deux pour laisser les sons tapageurs retrouver la liberté. « Tu me rends fou Aura. » il gémit maintenant, appose ses mains sur les siennes pour qu’elle prenne elle-même ce qui lui revient. « Si tu savais comme c’est peu. Toujours trop peu. Pour le bonheur que tu incarnes et même les fleurs devraient s’incliner, et même le soleil devrait arrêter de tomber, et même… » il a la diction difficile, il n’a jamais été aussi frustré d’avoir mémorisé si peu de mots. « ...Je te le donne, moi, ce cœur si il te plaît. » Et les doigts épais, blanchi par les produits, s’arrêtent le long des épaules, là où la gorge née, il aimerait y voir fleurir des frissons, son index trouve un crin or où s’enrouler, s’attacher pour ne pas risquer de saisir le lobe, puis la mâchoire, puis le relief des lèvres pleines. Il n’y a pas que l’ivresse qui veut dévorer le divin des jubilations d’Aura. « Tu fais de moi le plus heureux des hommes. » Il n’a pas besoin de regarder en arrière pour en être certain, quand lui voudrait la faire tomber dans les brins d’herbe et où des pâquerettes écloses s’enfouirait dans la chevelure blonde.

Il reste transi, s’ébroue, son visage porte les stigmates des amours naissants. Il patauge sans godasse pour retrouver l’équilibre naturel des pieds plantés dans le sol. Dans les lumières orange et roses, Aurora lui inspire une mélancolie fraîche, il aime toutes les couleurs de sa beauté. Il aimerait plonger sa tête dans l’eau fraîche pour éteindre ses oreilles, ses joues, le feu. Son pas emboîte le sien, Faïr prend le bas léger et souris avec les dents. « Oui des tas. Bien sûr. Tu crois que je vais te laisser partir maintenant ? » Il rit. Il essaye. Lui l’ivresse ce n’est pas ce soir, c’est elle. Devant, les nappes sont en papier blanc, le vent les gonfle par intermittence et charrie les odeurs du buffet et de la barbaque.

Il sort la flasque pour se souler. Une gorgée, puis deux, la sensation libidineuse collée à sa glotte s’estompe. « Regarde le gueuleton. Il est orange pamplemousse. Ca doit être bon. »  Il montre un petit-four, le soupèse, et l’avale, avant de froncer le nez, les yeux brillants, brûlé et trop fier pour se le dire. Sans cesser de regarder les pièces du buffet, Faïr fait tomber les petites tartelettes citrouilles au fond d’une poche. « Hum. Pourquoi pas le vert ? C’est une crevette dessus ? » Inspiré, il lui tend.
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[ Jeu 15 Aoû 2024 - 22:10 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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j’ai cru étouffer son coeur mais entre mes doigts s’échappe un dernier murmure qui meurt en chemin ; tu me rends fou aura et voilà — il m’arrive à moi aussi de rougir. ne t’inquiète pas faïr ; je feins l’ignorance mais ces mots tendres j’en garderai les cadavres comme s’ils étaient des diamants. personne ne nous le prendra, je serai attentive et j’en prendrai soin, les parents ne trouveront jamais qu’il ait pu exister ici, ce soir, l’étincelle d’un amour entre faïr et aurora.

mais tu luttes, mon dieu ! et je te regarde, le sourire au coin des lèvres, l’incompréhension dans les yeux. tu veux qu’ils nous attrapent, qu’ils nous prennent ce qui peut nous rendre heureux ? tu es fou ! tu continues de répandre ta douceur, sur mes épaules nues, dans mes cheveux d’or, dans mes oreilles en feu. ai-je vraiment rendu un homme heureux ? je m’esclaffe, n’y croyant pas tant :

« il t’en faut si peu ..! »

maintenant partons. laissons ici, sous nos pieds, ce que roméo et juliette ont pu vivre avant de s’effondrer oui — il ne faut pas reproduire les erreurs de nos anciens. ici germeront des fleurs un jour et il n’y aura que nous pour les regarder en sachant qu’elles ont eu pour grandir, le meilleur des engrais.

quand nous traînons à la table gourmande je fourre mon décolleté de biscuits bien emballés ; mais toi tu t’extasies de ces nouveautés avec la parcimonie d’un homme qui ignore tout de sa faim demain. ça m’épate, tu sais ?

tu goûtes un premier petit four, je fais de même. nos visages sont ceux de grands experts et nous jouons aux petits chefs, et puis tu m’en tends un ; et je me dis.

nous étions bien, il y a dix minutes. ai-je le droit de goûter au passé ? je prends le gauche. ma main vient vers la tienne, mais elle ne cherche pas l’amuse bouche. ma paume contre le dos de ta main glisse, laisse mes doigts effleurer ce qu’elle tenait timidement la seconde d’avant — et tout se fige, quand il ne reste plus que mon index sur le tien.

j’ignore ce que ton visage raconte quand je fais tout cela, je n’ose regarder que mon geste effronté. j’ai peur que tu veuilles la prendre en retour, cette main frêle qui tremble à l’idée d’être aimé en retour. ce petit plaisir que je prends sans ton consentement, j'espère que tu sauras me le pardonner, oh faïr j’espère que tu sauras me les pardonner ; il y en aura plus d’un ! je me connais bien.

là. j’achève cette caresse, je prends ce petit pain où trône une crevette. une grimace me prend, j’affronte ton regard comme une ingénue coupable de rien. « une crevette ? je croyais que c’était plus gros. m’aurait-on menti ? » un haussement d’épaule et je m’en délecte : « hm qu’importe ce que c’est, ça a bon goût ! il faut que tu goûtes aussi. »

mais je ne reproduis pas ton geste, je ne te tends rien, je ne veux pas que tu me punisses avec ta tendresse, ça serait trop dur après ce soir de m’en sevrer. je continue de déjeuner, parfois je glisse des petites choses sous emballage dans ta poche à toi. « c’est comment, le club de dessin ? tu crois que je pourrais venir essayer, une fois ? je ne crois pas être faîte pour l’escrime… hm, tu savais que c’était mon anniversaire, il y a huit jours ? j’aimerai bien un dessin de toi pour décorer au-dessus de mon lit. tu m’en feras un ? t’as pas le choix, je vais te harceler tous les jours pendant le ménage si tu dis non ce soir ! »
Faïr
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[ Ven 16 Aoû 2024 - 17:21 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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Je ne veux que ton âme
divaguant sur ma peau


Le brique à ses joues est une confession. Il y trouve le courage de se sentir spécial lui qui porte la misère ordinaire comme une tache de naissance.  Peu ou simplement pas assez. Les mots qu’elle lui donnera, les phalanges qu’elle glissera trop près, infiniment trop près, de ses lèvres seront les prémisses d’un feu plus grand sous ses bronches. L’hazel de ses iris reste la dernière frontière, le sel des prêtresses, aux appétits brûlants qui le déchirent. Ce corps courbaturé de s’être muselé pour ne pas risquer l’offense lui appartient. Faïr désire renaître dans sa mémoire, danser au bord de ses rêveries, sur d’autres rivages lointains où les parents, bourdons et cafards, ne peuvent plus rien empêcher, plus rien retenir. Il voudrait, encore, tresser son sourire à ses poignets pour éloigner le superflu d’être éreinté les jours de labeur.

La soumission du départ lui coûte la moitié de l’étui ferreux qui contient assez pour oublier jusqu’à son propre nom. Il s’attache à aimer le banquet comme il fixe désespérément l’angle de la pièce quand un lit se trouve au centre. Les épices lui donnent envie de pleurer alors il va continuer de rire en la regardant s’amuser, enfoncer le papier billant des biscuits dans son corsage et tirer la langue aux crevettes. Il tremblera en regardant les phalanges s’enfoncer près des siennes, fourreau de chair, et humectera doucement les lippes où le piment s’étalera. « Ca n’a pas besoin d’avoir un nom pour être bon pas vrai ? je veux manger tout ce que tu manges alors. Les biscuits que tu n’as pas goûté aussi. »   Il lève le menton pour empêcher ses yeux de racler à la dentelle sur ta gorge mais sourit, mauvais garçon, en croquant dans la chair ferme et rose. Les lampées de liqueur finissent pas effacer jusqu’à la frustration ne plus trouver le moyen de précipiter ses mains dans les siennes.

Lorsqu’elle fait tomber un nouveau met sous cellophane au fond des poches du pantalons cargo, Faïr rit plus doucement pour ne pas attirer l’attention. Il est surpris que sa beauté ne la fasse pas prendre et qu’elle tisse le long du buffet un chemin de larcins sans qu’un grondement ne s’élève à leur encontre. Il prendra le blâme bien sûr. S’il peut marcher sur les braises pour lui épargner la solitude de la pénitence, il y est prêt. Devant son œil rendu hagard par la liqueur, Faïr scrute l’œil rond d’une tartelette au chocolat et la couronne de pâte sablée. Il n’a plus faim et cherche maintenant des projectiles pour assaillir les pédants de premium qu’il aperçoit se pavaner plus loin avec une certaine aigreur.

Sa voix pastel le réveille à demi, Faïr titube avant de s’appuyer au plateau de la table, passablement éméché. « C’est petit et ça sent l’essence. »  Il faut toujours ouvrir les fenêtres mais lui, c’est un secret, il les ferme jusqu’à ce que les vapeurs oblige sa tête à dodeliner et son corps à s’allonger. « Oui oui oui. C’est facile. Il suffit d’y aller quand Bribri n’est pas là. Il y a… »  Ses sourcils se froncent, battent un temps, puis deux, pour extraire l’image où il veut la projeter, elle, dans ses jupons reprisées qui sentent parfois la lavande. « il y a un très beau chevalet près de la fenêtre, on peut y rester longtemps, parfois un oiseau traverse. »  c’est un peu de la méditation, mais non ! ça n’a rien à voir ! et si Aura souhaite s’y rendre c’est pour la peinture nigaud, pas pour procrastiner le menton sur son épaule. L’image agite de remous sur son nombril et l’ébriété rend ses rougissements violents. « Humph ! L’escrime je ne vois même pas ton beau visage, je déteste, tu peux arrêter sur le champ ! »  Il se sert des mots comme d’un rebord pour quitter les brefs fantasmes qui veulent tout dérailler, mais c’était déjà très emmêlé et les phrases qu’il souhaite apprivoiser pour elle le broieront. « Ah oui ? Joyeux anniversaire princesse. »  ses lèvres s’étirent sur un sourire goguenard, il l’attire à lui de dos, pour crever l’écart entre ses clavicules et sa gorge de son menton, s’enfouir, et espérer l’entendre rire et se révolter d’être chatouiller. Il inspire fort, et plus il inspire plus l’étau de bras se serre, les cils papillonnent et chatouille le lobe de son oreille.  « Et si j’ai envie que tu me harcèles tous les jours ? tu y as pensé ? »  Il pensait que l’alcool l’épuiserait, lui ôterait même le désir de ses bras pour simplement découvrir qu’elle est sa dernière volonté. L’enlacement plus lâche, il se permet d’être un vaurien qui s’appuie doucement pour que le poitrail se déforme sur les vertèbres. « Moi aussi je peux être capricieux. Mon anniversaire c’était peut-être hier ou même aujourd’hui. Personne ne sait. Il paraît qu’ils ont lancé les dés pour trouver. Si je peins des grosses étoiles ce sera seulement sur ta peau, autour des grains de beauté, là, et là, et ici. »  Avec l’index, il désigne tour à tour les ovales et les ronds qui se trouver sur son bras, la gorge et sous la lèvre inférieure.
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[ Ven 16 Aoû 2024 - 23:30 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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non, ça n’a pas besoin d’avoir de nom, faïr ; il y a pleins de choses qui n’ont pas besoin d’être nommé pour être bon. je le sais car j’emprisonne beaucoup de mots dans ma gorge — je crois même pouvoir dire qu’il y en a certains que je sais écrire mais que je n’ai jamais entendu.

toutefois je t’écoute, j’observe. tu as les joues qui parfois rougissent ; mais tu parles de peinture et d’oiseau. l’idée me plaît bien, je souris positivement en tendant le bras pour saisir des pâtisseries à l’allure alléchante. ton commentaire sur l’escrime m’arrache un rire succinct ; c’est drôle de penser comme tu le fais !

et même si tu avais encore oublié, j’oublie moi aussi. alors « merci ! » c’est dit innocemment, ça n’imaginait pas une étreinte pour cadeau. dieu merci je suis si malingre que dans tes bras je disparais — il n’y a que quelques regards indiscrets qui nous remarquent le temps de poser un nom sur nos figures, peut-être même lucien ?

(peu m’importe) je ris ; « tu serai complice et non plus victime ! » sentant le souffle de tes mots sur ma peau, j’hausse mes épaules et me tortille dans tes bras, priant en silence pour que cet instant soit éternel mais je ne suis pas sotte : il faudra nous lâcher, il faudra prétendre que ce n’était pas grand chose, que ça n’avait de sens que ce soir, que le temps nous a tout volé.

mais l’un de tes doigts est plus intrépide que je ne le serai jamais, et chaque caresse qu’il dépose sur mon corps j’en frissonne. un tour un seul et en silence j’écoute ta promesse les paupières closent ; surement plus lourde contre toi (ça doit être ça, se lover contre quelqu’un?)

et puis tu es là, le doigt sous ma lèvre ; et si j’étais folle faïr je me tournerai vers toi pas pour te voler un baiser non j’ai toujours eu peur de me tromper mais je te le demanderai, d’une voix si basse que seules tes oreilles rougies par mon audace m’entendraient te supplier tu me laisserai t’embrasser ?

qu’adviendrait-il de nous ?

ton étreinte est si tendre, tu ne soupçonnerais pas qu’un coup de vent puisse me déloger de tes bras, pas vrai ? et pourtant je me dérobe, emportée par une brise mais pas sans toi non, je tiens faiblement ton poignet avant de m’élancer ; de quoi te faire comprendre qu’il ne faut pas me laisser m’enfuir sans habiter l’ombre de mes pas.

cachée auprès d’un arbre, on n’entend plus vraiment la vie qui s’anime tout là bas. tu arrives, pitié dis moi que tu arrives ?

dieu merci te voilà ! je récupère ta main comme si elle me revenait de droit.

« ah ! je ne tenais plus debout, j’ai failli rouler sous la table… » tu entends ce rire heureux qui regrette sa peine ? « ton anniversaire, fêtons le tous les jours faïr. » et je te lâche aussitôt, posant mes paumes contre l’arbre je lui tourne doucement autour, les yeux toujours ô toujours occupés par les tiens. «  tu pourras peindre ces étoiles, sur mes cuisses, mes bras, mes épaules, mon cou ; et si tu es sage, si tu me regardes comme tu m’as regardé quand tu m’as trouvée ce soir, tu pourras peindre avec tes doigts des étoiles sur mes lèvres. après-demain, nous trouverons autre chose ; et les jours d’après aussi. je veux te célébrer faïr ; je veux que tu saches que pour moi le soleil brille moins que toi. »

là, là, je le vois dans tes yeux. je presse mes doigts contre ta bouche, certains débordent même contre ta mâchoire mais tous veulent figer tes lèvres. tu veux dire quelque chose que je n’entends pas, n’est-ce pas ? ou bien j’ai trop peur que tu dises tout son contraire.

« chut. souviens-toi de ma prière. tu ne peux pas parler avec le cœur. »

mais tu peux tellement faire tout ce qu’il te dicte.
Faïr
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[ Sam 17 Aoû 2024 - 12:03 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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Je ne veux que ton âme
divaguant sur ma peau


Aura te remercie sans rancune. C’est comme si la déception n’avait jamais plissé son visage et qu’elle était destinée à garder cette peau de pétales crème loin des froissements amers. Il imagine que les seules rides qu’elle portera jamais seront creusées par les inflexions de son sourire. Les chiffres ne servent à rien. Il y a huit jours ou dans huit jours, c’est toujours ces cils moirés qui se soulèvent pour pétiller. Les regards curieux, envieux, farouches, ne laissent même pas un picotement sur la peau rougie et brûlée de Faïr. Il sera complice, chevalier ou brigand, selon ses désirs, il veut bien même devenir le lacet de ses corsages pour la tenir plus proche.

Il adore ses gesticulations qui fourmillent sur sa carne. Il voudrait qu’elles tracent de petites marques sur sa peau qu’il n’aurait qu’à effleurer pour faire revivre les images. L’audace ouatée par les relents amères dans sa gorge ne la repousse pas. Il accueille le délassement de ses épaules contre les siennes comme le plus bel augure. Les danseurs de la piste sont navrés de ne rien connaître du nectar de ses affaissements. Les yeux bien ouverts continues de chercher les grains noirs esséminés sur la peau dans l’espoir d’y retrouver les grandes constellations qu’on lui a un jour nommé.

Il l’embrasserait sans une hésitation. Ce serait un de ces baisers hâtés et pressés qui trahissent le souhait de se cloner à l’infini, s’essayer partout, de la tempe à l’intérieur du coude. Aura se dérobe comme un courant d’air, ses volants enflent, et les doigts qui le cerclent sont là pour empêcher de se perdre à jamais. Faïr, son corps épave, bascule dans sa suite, et de son rire, il salue l’effronterie des sautillements gais. Le sirop rend ses enjambées maladroites, il faut tenir le cap, heureusement, le phare est droit devant sous les bons auspices d’un arbre qui n’a jamais voulus du Paradis.

Il ne fallait pas rouler sur la table. Il fallait tomber sur lui, pour qu’il puisse placer ses bras sous les jambes et derrière la nuque. Il aurait retrouvé une berceuse ou un fredonnement pour protéger ses rêves engourdis de satiété. Les carillons de son rire sont emportés par le vent jusqu’à la cime des bois. Ils sont la flute de Pan qui rendent les rondes d’Aura hypnotiques. « …Tu me préfères très vieux. C’est ça ? »  il se marre, des sons aggravés de fatigue et d’envie, en la charriant. Il hésite, consulte les doigts qu’il a étalé sur l’écorce, rugueuse et craquelée, pour faire durer son plaisir. « Il nous restera neuf jours Aura. Neuf jours pour tout se dire, tout partager, inventer la deuxième vie où je te retrouverai. »  Il n’a jamais envisager de renoncer à elle. Maintenant qu’il va peindre le long des veines sur sa peau de nacre, étaler au pinceau, puis au doigt, puis sa langue, des couleurs rouge vermillon et bleu lavande, rauques ou gémissantes.

Il veut le dire, l’articuler dans sa gorge, je t’aime, il veut être sage maintenant, et faire des neufs prochain jours une immense éclipse de leur corps embrassés. Le sang qui boue, qui rend plus dur et plus ferme son amour, reste contre les parois des phalanges qu’il mordille puisque c’est ce que font les chiens qu’on musèle. Sous les incisives, la peau fine et tendre se mouille, elle doit avoir le goût des pâtisseries saisies ; ses yeux se ferment et lui saisit sa taille pour la presser contre le tronc. Les pupilles dilatées admirent les autres endroits où la peau semble implorer d’être goûtée et touchée.

« …Alors je ne parlerai pas. » D’une main, il écarte la mèche pudique restée sur ta joue et avec une lenteur qui fait trembler le reste de sa charpente, plaque les lèvres aux siennes. Il boit son souffle, approfondit le baiser en s’appuyant d’une main au-dessus du crâne d’Aura, et tâtonne de l’autre de sa gorge au liseré du décolleté qu’il taquine avec la pointe du pouce.
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[ Sam 17 Aoû 2024 - 14:46 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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tu ris car tu es drôle, embarque avec toi ma voix qui glousse. c’est cette légèreté qui fait s’agacer les parents — c’est qu’on sait qu’ils pourraient nous menacer de nous punir demain ; on aura encore aujourd'hui pour profiter,

sinon neuf jours. moi je ne compte plus rien, j’embrasse mon soleil le matin, j’enlace ma lune le soir ; je ferme les yeux sans savoir où ils m'auront traînée au réveil.

a chaque jour sa peine, et les punitions qui vont avec.

mais pour l'instant il n’y a rien — que nous deux. que tes canines sur mes doigts, que mes yeux qui regardent ce que tu daignes me faire. après cela il faut m’embrasser faïr, s’il te plaît. quand tu glisses tes mains pour qu’elles me capturent pitié je veux que ce soit pour m’embrasser. quand tu dégages de mon visage mes cheveux ébouriffés par la course, mes yeux l’implorent ; il faut m’embrasser.

« neuf jours… » je le répète en murmurant, le regard hésitant ne sait plus ce qu'il doit admirer dans cet air sérieux qui rend dramatiquement délicieux cet instant.

et quand tu t’approches, là, quand je libère ta bouche de mes phalanges qui ont retenu plus que nécessaire, dieu merci tu sais ce qu’il faut faire. mes paumes de mains contre tes joues cachent le cadeau de tes lèvres pour qu’il n'existe qu’entre nous deux.

je suis peut-être prude d’aimer dans le silence mais ce baiser n’a pas le goût que devrait avoir un tout premier.

je me sens comme sur un naufrage, le visage penché vers le haut j’ai l’impression que je pourrais tomber — alors mes mains qui se pressaient contre ta mâchoire pour cacher le délit de tes lèvres finissent par s'agripper à ton cou, elles y trouvent d'ailleurs quelques mèches de cheveux qui leurs échappent quand ta nuque est abordée, et puis finalement à tes épaules elles glissent encore un peu, pour loger le bout des doigts sur le dessin de tes clavicules que je sens à travers ton t-shirt à peine blanc.

à chaque seconde je m’accroche toute entière. mes lèvres supplient les tiennes, implorent qu’elles ne partent pas même si le souffle vient à manquer. c'est à la fois presque sauvage et étonnamment tendre ; car tout est timide, pourtant intense : chaque baiser que je redemande après le dernier est initié d’un effleurement que tu chasses pour me répondre passionnément.

et si ce n'était que ça, faïr !

moi qui suis chaste, ressens le feu de tes doigts qui taquinent entre ma gorge et ma poitrine. et ce n’est pas que je ne veux pas ; le soleil peut briller sur tout mon corps ; mais c’est qu’en t’embrassant je ne sais plus si je veux que tes mains épousent mes formes ou mes phalanges.

« une seconde, une seconde… » je quémande, une main venant tenir la tienne contre le laçage de ma robe. « … tu vas faire tomber les gâteaux que j’ai volé, faïr. » mais tu t’en moque autant que moi je le sais. « aide moi. » j’embrasse du bout des lèvres la commissure des tiennes, puis tes joues encore quelques fois, tandis que mes mains me débarrassent de quelques gâteaux qui tombent au sol au rythme des timides baisers. ceux qui restent sont tes devoirs, et quand tu te frayes un chemin pour m’aider je t’en demande encore « parle moi encore des étoiles, parle moi d’où tu veux les peindre, de comment tu vas les peindre. je suis ta toile faïr, constelle moi par pitié. »
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Voilà, neuf petits jours, vingt-et-un aujourd’hui, vingt-deux demain jusqu’à où il faut tirer sa révérence. Il fera ça très bien. Il n’en doute pas. Il a toujours eu le bon goût de se tromper de porte. Il espère que ce sera celle la chambre d’Aura.

Les cigales se pâment, le crissement de la corde à leur abdomen, et couvrent les respirations écourtées, celles que les mains de la princesse prennent en couple. Ils se racontent les secrets de l’existence en baisers, tièdes et insatiables, qui ressemblent à une apnée interminable. Il ne veut respirer qu’elle, à travers elle, jusqu’à que ses lèvres soient gonflées et son souffle erratique. Les frissons saccagent sa colonne en sentant les phalanges polies et encore humides écarter les crins pour se frayer un chemin à son torse. Sa peau moite, glissante, s’enfonce à peine sous son toucher quand Faïr rêve que la corolle des ongles vernis le grave de sillons vermillon. Il râle rauque maintenant que les doigts son sur le textile du t-shirt et plus contre ses os.

L’aimeras-tu moins s’il s’en défait ? de ce t-shirt que tu trouvais si beau, si élégant, qui faisait de lui un roi presque.

Les secondes chuchotées contre ses lèvres l’aliènent un peu plus. Il se force, la douleur est agréable, il se force à la courtoisie des yeux grands ouverts sur la beauté du corps plus brillant. Le rose à ses lèvres est étalé jusqu’à la commissure, il voudrait lécher et faire disparaître les preuves qui l’inquiètent. Elle est belle les joues rougies, les inspirations à peine altérées, offerte sur ce décor de nuit tombante.

Oui. Il va faire tomber tous les gâteaux. Il ne les ramassera pas. Il marchera dessus s’il le faut. Les piétinera jusqu’à ce qu’elle ne se soucie plus que de lui. Les lèvres d’Aura scellent un ordre près des siennes. Sois patient Faïr. Sois gentil Faïr. Sois tranquille Faïr. Des baisers pour l’apprivoiser, lui qui n’a plus de raison, veut vivre seulement les neuf nuits en une seule. Il colle son front au tien, l’effort de ralentir, et articule d’une voix très basse. « J’écraserai le safran dans l’eau…avec le pouce pour le mettre en haut de cette pommette. » Il appuie doucement sous le croissant de ses yeux. « Avec l’ocre, je ferai tes lèvres, le soleil. » Il glisse sur la lèvre inférieure puis supérieur où de minuscules crevasses l’aide à faire déborder, les branches, il frémit lorsque la pointe touche les quenottes dures. Le supplice qu’on lui impose redouble ses ardeurs. Avec toute la paume, il recouvre sa joue gauche, si petite. « Je logerai un quart rose sur ce lobe. » il pince entre le pouce et l’index et défait son visage.

« Ici. » L’une de ses mains est calé derrière la nuque, l’autre poursuit l’exploration du cosmos le long des clavicules. « Il y aura la grande constellation avec sept étoiles. » l’index appuie à la pointe de os pour faire émerger une grande ourse maladroite et comme la constellation descend trop bas, Faïr tire le tissu avec douceur. Il aime le son du coton qui s’accroche à sa peau. Il s’arrête à la naissance des seins, y parsème de nouvelles étoiles invisibles du bout des lèvres cette fois. Il s’étonne lui-même de pouvoir se retenir, recule son visage pour admirer l’œuvre d’art des boucles d’or défaite sur la chair laiteuse. « Je voudrais déposer la voie lactée sur ton dos. En bas des reins. J’y mettrai la chute des étoiles filantes en bleu de méthylène. » Il dit, sans oser toucher, il a besoin de voir ses yeux, iris rieuse où se trouvent déjà toutes les étoiles qui leur manquent.

La ferveur des mots a calmé les battements ahuris de son cœur. Il soulève le t-shirt, la brise le mord, et le laisse tomber près des papiers d’emballage argentés. Il prend la paume d’Aura dans la sienne et la déplace doucement jusqu’à la naissance de ses hanches. « Ici. C’est aussi une étoile filante. Une pluie d’étoiles filantes. Depuis que je te vois. Elles rasent mon cœur. » C’est ses doigts qui lui servent de pinceau, il tire dessus comme sur des fils, et tracent de minuscules croix et flèches à l’intersection de son cœur.
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[ Sam 17 Aoû 2024 - 23:43 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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tête contre tête, tu murmures ce que je t’ai ordonné, et je t’écoute les yeux fermés, calme et curieuse — tu es gentil de m’aider en articulant ta parole par les gestes.

je ne retiens pas mon sourire dès le premier contact de tes doigts sur ma peau, gardant le silence pour ne pas interrompre le tracé de ton art.

ah, lucien, je n’ai pas menti — mon paradis est bel et bien ici.

il y a au loin de la musique, des voix qui portent, des rires qui s'évaporent. sur mon corps de la tendresse ; oh plus de tendresse que les premium n’en auront jamais ! ces enfants gâtés ont trop de bonheur abstraits à leurs pieds pour savoir se contenter du plus simple, et je ne leur partagerai jamais.

et toi faïr, tu estimes notre bonheur ? j'en ai mis un peu dans mes lèvres plus indépendantes que je ne le serai jamais, c’est d’ailleurs toi qui leur donne tout ce courage. alors tu te doutes bien qu’elles sont bien moins sages que moi ? elles embrassent quand tu les renomme soleil. ma joue gauche elle, attise la jalousie de sa voisine, mais c’est une effrontée qui s’appuie contre ta paume, n’en déplaise à l’autre.

ma nuque ne peut rien faire si ce n’est frémir ; mes os eux brûlent sous la peau quand tu les approches.

et sur mon buste — j’ouvre les yeux, ils veulent être témoins pour mes seins.

ce que tu es tendre ! je sens toute la dureté de ta retenue car elle est passionnée. je sais ton audace moins pudibonde ; ce doit être l'élégance du respect qui te rends moins intrépide. et tout cela, pour moi ? simplement car je te l’ai demandé ?

ah, suis-je bête ! tombe ton t-shirt presque blanc et moi je ne peux m’empêcher de cacher dans ma main ma bouche qui s’esclaffe ! c’est que j’étais prête à rire aux éclats, même surprise ; « faïr ! qu’est ce que tu — ! » et puis il y a un regard inquiet vers la fête, et toi qui me voles cette main pour qu’elle t’approche et te touche.

et le temps s’arrête ; me soustrait une respiration. je calme mes rires, ne m’inquiète plus de rien si ce n’est d’écouter ta poésie. je crois avoir passé la soirée à vouloir te modérer tout en attendant que tu divagues. cela fait-il de moi une coupable ? alors les crimes ne me sont plus interdits.

à ton tour tu deviens une toile, qui m’appartiens dès que je t’effleure du bout des doigts.

« tu dis des bêtises. » je n’ai plus besoin d’être guidée à présent, j’ai trouvé ton cœur muselé. non loin j’y dépose ma paume, juste en dessous, pour pouvoir me pencher et te corriger par mes baisers.

« , le soleil… » inspirée par tes mots je continue mon oeuvre « et puis les étoiles filantes ; là. » un baiser sur le pectoral, « là. » un second sur le sternum, « là. » un autre sur ton cou, « là… » l’avant dernier sur ta mâchoire gauche, « …et là. » je conclus ma pluie d’astre près de ton oreille.

oh tu ne m’en veux pas d’avoir usé de ma bouche maquillée comme pinceau ?

« merci pour mon cadeau d’anniversaire. » mais dans tes yeux je te vois, criminel gourmand. « est-ce que tu saurais attendre cette nuit pour me dévorer ? » mes pouces frottent tendrement sur tes joues, puis sur tes lippes pour effacer les marques de mon rouge à lèvres. « oh faïr, je t’ai saccagé mon pauvre roi. il faut que tu t’habilles, » un rire frivole accompagne le geste de mes mains qui réajuste sur mon buste le corsage de ma robe.

« et moi, de quoi j’ai l’air ? »
Faïr
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[ Dim 18 Aoû 2024 - 12:03 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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Je ne veux que ton âme
divaguant sur ma peau


Il veut t’aimer sur ce parterre de biscuits, à la frontière des festivités et du sauvage, sans lendemain. Les mots lascifs sont devenus le chant des sirènes. Ils ont versé dans le langage de nouvelles textures qui empêchent le désir de tarir. Quand tu cries son nom, il rêve déjà que tu le scandes plus fort, encore. Il y a trop de règles qui séparent encore ses mains de tes hanches, ces jeux en baisers, et les contes qu’il faut parfois taire, parfois rallonger. Il ne faut pas jouer avec les animaux sauvages, les doigts fluets s’abîment sur leurs appétits.

L’impact de tes lèvres laissent des souvenirs brûlants que la mémoire de sa peau ne risque pas d’oublier. La. La. La. … Il glapit et ses orteils creusent dans la terre son impatience. Les damnations, il vient les caresser en bas de tes reins, profite des baisers tendres et leur anniversaire auto proclamée en cette nuit chaude d’aout. La docilité rencontre ses limites sur les paroles, même tendres, d’Aura. « Attendre ? Il faut se taire, puis parler, maintenant il faut attendre … ! » Il râle de manière défaitiste contre la peau en bas de ton cou, blessé et trop épris. Faïr se serre à toi dans l’espoir que tu comprennes que ce n’est pas une envie qu’on envoie dans une salle d’attente. « Heureusement, je t’aime même cruelle. » Il sourit, toujours contre le velouté de la carne, le parfum anesthésie ses reproches et il se décolle à regret de la princesse. Il n’a même pas fait attention au poids des mots. Il l’a dit pour consoler son bassin meurtri par les effusions charnelle, pour trouver de la foi dans cette vertu obstinée. Le cœur continue son ramdam.

Aura plus belle encore dans la robe réajustée, le maquillage partiellement soustrait. Il a trop chaud pour se rhabiller maintenant. Il aimerait s’allonger dans l’herbe fraîche et regarder les étoiles en pensant à vos baisers. « D’une fille très désirée. Une très belle fille. Une princesse. » Un sourire narquois pour les endroits où la peau est restée fraîchement rougie. Il devrait lui dire de ne pas rejoindre le banquet débraillée ainsi mais il ne le fait pas. Lui aussi, veut jouer aux mêmes jeux incompréhensibles que toi. « Enfuis toi si tu veux. Je ne peux pas y retourner maintenant. » Il faut qu'il attende que son corps se remette au diapason de son absence. Il sort un canif de sa poche, la lame argentée scintille, et creuse dans l’arbre une entaille en forme d’étoile. Les cinq branches ne sont pas parfaitement égales, c’est une étoile amochée d’être tombée, c’est certain. « Voilà. Si on retrouve l’étoile. On se retrouve Aura. Je ne suis pas quelqu’un de très chanceux. » Il touche la cordelette rouge à son cou distraitement. « Mais peut-être que tu auras assez de bonne fortune pour nous deux. »
nymphe
Aime-moi jusqu'à ce que les roses fanent Que nos âmes sombrent dans les limbes profondes Et la nuit, quand tout est sombre, je te regarde danser

Aurora
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Aurora
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[ Dim 18 Aoû 2024 - 18:42 ] [end] (soirée de l'été) aurora ☼ dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
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tu veux m’aimer. je le vois dans tes yeux dans tes gestes dans tes mots et sur cette bouche qui a faim, faim de la mienne, faim de ma peau, faim de moi toute entière.

ce n’est pas rare d’être désirée ; je joue pour cela. je suis juliette, antigone, andromaque. je suis toutes les femmes que l’on aime ou que l’on déteste ; je suis toutes ces puissances contenues et étouffées que l’on peut conquérir.

mais quand tu as fait, ce que j’ai interdit à tant d’autres, faïr

quand j’ai accepté, quand j’ai voulu que tes lèvres fassent taire les miennes. quand j’ai chéri ces instants où tu me privais des mots, à moi, qui ne respire que pour parler !

as tu compris ? que je t’aime ?

tu grognes contre mes ordres tyranniques, et moi j’éclate dans un rire juvénile, puis tu te caches dans mon cou et j’appuie mes ongles sur tes omoplates en estimant l’étreinte malgré la protestation. y’a t-il plus merveilleux que de dire à un homme

tu cesses

et il cesse ?

ils m’ont tout pris oui mais toi ils ne te prendront pas.

c’est une pensée douce comme une plume, qui devient lourde comme une ancre. tu es toujours dans mes bras et tu profites d’être blottis où mes mains ne peuvent pas atteindre tes lèvres ; tu as dit ce que je regrette d’entendre ;

la peur me pousse à regarder dans les arbres et à scruter les environs. j’ai été punie pour des choses que j’ai faîtes dans des lieux où il n’y avait ni yeux ni oreilles, faïr. je sens tes lèvres contre ma peau, elles s’étirent ; les miennes se crispent.

je t’ai entendu, et je garde cela pour moi ; promis juré. ils ne sauront pas. il ne pourront pas me le dérober. ce je t’aime même cruelle il faudra me tuer et me depecer sans pitié pour trouver dans mon coeur la forme de tes mots, gravés.

tu quittes mon étreinte, et je ne suis plus captive de la tienne. j’étais cruelle et je suis maintenant désirable, belle. ton regard divague, je jette un coup d'œil à mes épaules. elles trahissent que ma bouche a maquillé la tienne. c’est ce détail qui détend mon visage, bombant mes pommettes pour y laisser naître, en véritable miroir, le même bonheur narquois sur les lèvres.

et puis tu me laisses t’abandonner, toi dont les yeux suppliaient de ne plus jamais partir. je ne perds pas mon sourire mais mon regard t’interroge, puis monte en l’air. les hommes ont des contraintes qui font d’eux les victimes de leurs passions. mais les femmes aussi ;
aimer ça nous coûte toujours plus cher.

l’étoile que tu as gravée sur cet arbre suffit à te pardonner que tu ne me chasses pas plus longtemps ce soir. je m’approche, caresse l'écorce tatouée du bout de l'index.

« je ne crois pas que nous puissions l’être, ni toi ni moi. »

la chance appartient à ceux qui peuvent se la payer. je me redresse, faisant à nouveau attention à toi et à ces traces qui signent qu’à présent tu es tout mon art.

« ne t’inquiète pas, »

je frôle cette amulette qui n’a l’apparence que d’une corde à ton cou.

« la chance n’a rien à voir avec tout ça. »

et si je crève de vouloir rester ici
m’allonger sur l’herbe froide,
rouler sur le sol en riant aux éclats
embrasser encore tout ton corps à défaut de savoir me contenter de tes lèvres

je dois fuir, maintenant
car en restant j’ai peur de le dire, à mon tour,
ces deux mots qui pourrait nous coûter cher, alors je les trahis pour d'autres, moins amers

« j’y retourne ! »

puis je dépose mes lèvres sur tes joues rouges, la dernière distinction de mon amour,
t’offre, artiste avant tout, l’effort d’une révérence, et je te quitte, dans l’idée timide mais sincère,

que tu m’auras vraiment attendu, devant la porte de ma chambre pour me dévorer.
Faïr
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Je ne veux que ton âme
divaguant sur ma peau


Tu peux lui dire cent fois que tu ne le crois pas. Sa ferveur est intacte. Il n’y a qu’à voir l’oraison des étoiles sur la toile qui se fonce pour devenir l’auréole de ton crâne saint. Il ignorait avant de te rencontrer pouvoir planter les deux genoux dans la terre pour ne pas te faire de l’ombre. Il serait heureux de savoir que ses sentiments son sous le verrou de ton seul cœur. C’est ce rire, il y fait bon vivre, ouvrir les yeux dessus aux premières lueurs du jour est une idée alléchante. Il faudra que tu le pardonnes de déborder contre toi en battements sourds. Il aimerait que cette journée ne se termine jamais pour ne pas l’oublier une fois les paupières fermées.

Il s’en remet à la certitude qu’en te voyant
il tombera amoureux une deuxième fois,
une troisième, autant de fois,
jusqu’à ce que t’aimer fasse parti de sa respiration.

Si les souvenirs se percent, il y aura encore son corps pour se souvenir du parfum d’ambre, l’ivoire de ton visage, et le picotement agréable là où tes lèvres ont bu. Ton corps qui l’aime pas vrai ? malgré les espaces douloureux dans ta respiration pour louvoyer entre les confessions. Il a le droit de porter cette vérité chaude dans son cœur à lui. Il espère en secret que tu l’écrives, même avec un bâton sur la berge sablée, même avec les doigts dans une langue que vous allait inventer. Tes doigts sur la corde rouge sont comme deux bénédictions enlacées.

Tes yeux pleins de désirs fichés comme des carreaux en travers des siens manquent d’arracher toute résolution de ne pas te retenir. Il a tort de t’écouter quand il suffit de te regarder.

Pâle, à peine tangible dans les volants gonflés de la robe, sortie tout droit d’un conte, où descendue du cosmo. Sa carte du ciel se penche et s’éloigne et lui s’éraille avec une émotion de jeune garçon.

« … Amuse toi bien. » et ne l’oublie pas trop tôt, il ne connaît rien de l’amour qu’on crochète à la pointe des auriculaires. Il est pourtant déjà prêt à ouvrir toutes les portes des sous-sols infinis pour te retrouver avant l’aurore.
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