amazed

you can smell the fire when it's burning

les après-midi devraient être plus longue -c'est une évidence à chaque journée qui passe, surtout quand elles commencent à devenir rares
j'sens pas très bon, c'est ça que d'enchaîner boxe escrime athlétisme, mais au moins mon cargo pants change du flare jeans habituel ; je surchauffe mais au moins j'brille que du front, ça c'est pratique, parce que le métal n'a pas de trucs pour suer -des trucs de biologistes, t'sais ? ouais, des trucs dont on se fiche ici, t'as raison, parce qu'ici c'est le domaine de mes semblables
mais c'est toi le roi, hein ?
j'te vois de suite, c'est la tignasse blanche ou les murmures qui t'entourent, j'en sais rien, j'm'en fiche un peu à cette heure-là ; j't'aurais peut-être évité au milieu de la journée, mais là, ah, si on me demande je dirais que j'essaie de te remettre sur le droit chemin
OMGGGGGG MAIS SI C'EST PAS LE PORTE DISPARU !!!!! une entrée, donc, en toute discrétion, puisqu'il faut le faire savoir, je m'installe sans rien te demander, les jambes écartées, le dos absolument pas droit, le coude qui s'accroche au dossier de la chaise, alors, on fait joujou tout innocemment ? ou alors -t'es en train de faire un de ces singes, là, qui applaudit avec des cymbales ? 'fin, du coup, c'est plus des applaudissements, j'imagine, bref, t'as capté. la main qui s'agite dans l'air, qui dit ouais on s'en tape un peu, j'fais que la conversation, et je sais pas la faire sans faire des blagues pas ouf, sans m'assurer qu'on vienne pas me rayer.

you can smell the fire when it's burning

ouais, j'sais pas à quoi je m'attendais, c'est évident que tu me donnes même pas un regard -o mighty fox, lord above, magicien des branchements et virtuose des programmes, que suis-je pour vous, si ce n'est qu'un bas sujet ? et, aussi, une des seules meufs à t'avoir envoyé des messages pendant ton isolement au lieu de t'ignorer salement ?
j'vois tes yeux. tu sais, j'crois que parfois faut pas rester seul, même si on le veut.
mh. c'est un double sens ? parce que je sais que tu me vois comme machine plus que comme humaine. t'sais j'suis débile, faut m'expliquer. mais si tu veux que je parte, tu m'dis, hein ? no problemo. si problemo, gros gros problemo, mais pas devant toi, jamais, manquerait plus que ça ahah, qui fait des break down devant ses potes parce qu'iels sont pas sympa ? les loosers.
enfin, ça, ça voudrait dire qu'on est ami-es. moi j'sais plus, fox. est-ce que t'as des ami-es, même ? tu vois, c'est pour ça que je suis là. c'est pas de la pitié. c'est juste que --voilà, entre loosers, faut savoir se retrouver. c'est pas grave -enfin, si, mais
si on l'dit pas, ça sera pas réel.
je suis là parce que je fais partie de ce club, duh ? petit empereur ne partage plus le pays avec les paysans ? ah ! mais j'me doutais que tu serais là. alors me voilà, comme ça t'es plus tout seul. t'as pas super envie de parler, après 3 jours sans personne ? moi je crois que si un jour je suis à l'isoloir, je parlerais seule -aux murs, au lit, au miroir, aux objets avec la même essence que moi, j'irais jusqu'à croire que peut-être un jour ils me répondraient, j'les supplierais, et alors, finalement, j'abandonnerais : on ne sortirait qu'un cercueil pré-fait depuis des années.
bah, à ton avis, qui d'autre ? l'ange sur mon épaule, de l'autre côté du démon. swan et toi. t'sais, j'avais un doute, après ton dernier message, mais non, t'es vraiment un petit con. et pourtant je suis là, les jambes croisées sur la table, affalée dans la chaise malgré ma rigidité.

you can smell the fire when it's burning

ah bah tu m'étonnes que c'est calme, et ça rit dans ma gorge, parce que c'est bien le principe de l'isoloir -j'dis ça là, j'te coupe, comme si finalement j'avais peur du silence de maintenant ; est-ce que j'en ai peur ? j'sais pas, je crois qu'il faut pas trop y réfléchir, parce que c'est pas important. c'est pas important et p'têtre que tu mérites pas tout ça. les réflexions, les témoignages, les confidences. ouais, p'têtre que tu mérites pas de parler à un-e humain-e. ça tombe bien alors, hein ? je suis pas encore au niveau que tu veux, mais ça saurait pas tarder, tu verra.
tu verra ! et après t'aura plus besoin de personne. le rêve, hein ? les machines te répondront, et elles noteront quand tu t'énervera, et elles modifieront leurs comportements, et tu vivra dans une boucle, et plus rien ne te contredira, et peut-être alors que tu sera heureux, peut-être !
t'sais, c'est tout ce que je te souhaite. et si mon corps peut t'être utile comme ça, ah ! bah j'te lègue la grosse boîte de conserve. j'vais pas te le dire. je l'écrirais. quelque part. quand je sentirais que ça vient. parce que je crois -j'sais pas, j'crois que je le saurais quand ça viendra.
tout comme je sais quand quelque chose ne va pas et quand je suis réparée. c'est littéralement son pouvoir, fox. il fait toujours du très bon boulot. toujours ? mh. quelle idée de dire ça ! heureusement que j'ai pas capté ma propre erreur, j'en ai pas l'temps, parce que t'avoue officiellement.
je te regarde sur le côté, les yeux fatigués, énervés et en même temps un peu amusé, et j'sais pas ; j'avais un doute que ce soit vrai, tu sais ? enfin, c'est vrai mais c'est faux parce que tu l'as dit et c'est vrai parce que gars, d'où tu fais ça ? d'où on fait ça ?? imagine tu débranches un cerveau et tu le rebranches mal ! c'est HORRIBLE ! p'tain, tu pourrais te reprendre 3 jours d'isolement rien qu'avec ça, t'sais ? mais j'suis pas comme ça. moi, c'est pas grave. alors, je te tends le bras. le bras qui fonctionne parfaitement bien, et que j'espère récupérer dans le même état à peu près.

you can smell the fire when it's burning

ouais, ouais c'est c'que je crois, il fait ce qu'il faut, il fait l'taff, il est sympa et même qu'il en fait toujours plus que ce que je lui supplie de faire ; ouais, ouais ! moi j'le dit, si toi tu l'dis pas ; c'est pas parce qu'il t'a trahit qu'il trahit les autres, c'est pas parce que tu crois qu'il t'a trahit que c'est vrai, c'est pas parce que toi t'as dépassé sa limite que les autres le font. nan, il a jamais rien dit pour moi, tu sais ? jamais. et tant mieux pour toi, fox. parce que sinon -ah ! j'sais pas ce qu'il y a pire que sans étoile, mais je pense que tu aurais débloqué cette connaissance. et moi, moi j'aurais le rang qui me convient.
voilà ! non, swan a jamais rien fait contre moi, p'têtre parce qu'il a pitié ; et ouais, p'têtre il t'a dénoncé pour la cafétéria, mais t'sais, tout le monde était au courant, alors lui ou un autre, ah ! on s'en fiche, non ? non, parce que toi tu veux juste lui cracher dessus.
tu ris comme si c'était rien mais plus le temps passe plus je vois la différence entre lui et toi, et entre toi et jude : tu te bats plus pour rien.
et moi, moi j'suis cruelle à penser tout ça de toi -j'sais pas si c'est vrai mais j'me sens sale, c'est pas agréable que de se dire que les autres sont méchants, que peut-être la nature de l'homme est bien mauvaise ; t'sais, si j'avais eu des cours de philosophie, j'aurais si fort dit que c'est pas le cas, j'aurais cru suffisamment pour que ça devienne vrai, de mon esprit adolescent qui veut juste que le monde tourne juste, et lui avec.
et pourtant, tu prends ma carcasse avec une délicatesse inconnue aux vautours. j'me laisse faire. est-ce que c'est une mauvaise idée ? probablement. mais j'ai à y gagner, je crois. et j'ai confiance en toi. c'est ça le pire, tu sais ? que tu déçoives exprès même celleux qui veulent de toi, pour de vrai, sans aucune malice, sans pitié et sans regret non plus. on verra s'ils ne pousseront pas un jour, s'ils sortiront des veinures de ce métal que tu défais si facilement. mh. ouais. chelou et pas très précis mais ouais, y a un truc. à quoi tu penses, fox ? comment tu me conçois ? qu'est-ce que tu vois à travers moi ? est-ce que j'existe au-delà du métal et de ta rivalité avec d'autres ? est-ce que, au moins, ça te fait un peu plaisir que je sois là ?
ah. regarde : ça recommence. j'attends de toi que tu me donnes ce dont je manque. c'est stupide. ça n'arrivera pas. et pourtant. j'te vois, clair comme de l'eau de roche ; je ne souris pas, j'ai peut-être même déjà l'air blessée, et pourtant, quand mes pupilles remontent, qu'elles te dévisagent du bord de mes yeux, je sais que j'ai pris ma décision il y a longtemps. ouais. vas-y. j'te demande même pas de me remettre en l'état. si tu disais oui, qu'est-ce que ça vaudrait ? tu me tiens par des fils, et peut-être qu'un jour ils craqueront pour de bon.