amazed

Cela fait quelques jours que l’enclave ne parle plus que de ça, de l’incident Alfie- Mia. Les parents font ce qu’ils peuvent pour calmer les ardeurs et les questions des blocards, pour noyer dans l'œuf le drame. Certains s’en servent pour effrayer les plus jeunes, leur rappeler que le Labyrinthe est dangereux et qu’il ne faut rester sage. Instrumentalisation bien rodée, les mêmes mots répétés, encore et encore. Ne pas désobéir. Être le meilleur. Accéder au Paradis. Satisfaire le Père Suprême. Arborer fièrement ses étoiles… Car attention ! Quiconque déroge aux règles se voit arracher de ses privilèges. Une chute à travers le plafond de verre. Quiconque se fait prendre fini ra tout en bas de l’échelle sociale, puni, meurtri, tout comme Alfie !

Ah, Alfie. Cher Alfie… Coureur et premium déchu. Comment va-t-il faire, sans le Labyrinthe ? Comment va-t-il survivre s’il n’a plus le droit d’arpenter ces couloirs ? Que va devenir le groupe ? Comment vont-ils faire avec un coureur en moins ? Mais surtout, surtout… Comment va faire Abyss sans l’un de ses coureurs favoris ? Comment le Labyrinthe va-t-il se résoudre si Alfie n’est plus là ? Car Abyss est égoïste. En entendant la nouvelle, elle a d’abord pensé à elle.. Elle se moque bien de savoir qu’Alfie n’est plus premium, qu’il va devoir traîner dans la crasse et la poussière pour nettoyer, qu’il se retrouve ostracisé. Non, Abyss, en premier lieu, ne pense qu’à son propre intérêt.

C’est pour ça qu’elle campe devant l’infirmerie depuis des heures. Elle marche en rond, impatiente, elle attend qu’il sorte. Elle a mille questions à lui poser, elle est prête à le harceler. Il est allé dans le Labyrinthe, de nuit, il a forcément du voir des choses. Comment les couloirs se déplacent, comment les sections changent… Est-ce qu’il a vu des monstres ? Un shifter ou un Gobeur ? Pourquoi Mia n’est pas là ? Est-ce que Mia est morte ou est-ce qu’elle a trouvé une sortie ? Ah oui, Abyss croule sous les questions et elle n’en peut plus d’attendre ! Il lui faut la réponse et vite.

“Alfie !” Et le voilà enfin, cette tête blonde qu’elle apprécie tant. Il pointe enfin le bout de son nez, sort enfin des murs de l’infirmerie. Elle bondit sur lui, ne lui laisse aucun répit. “Tu es enfin sorti ! Je t’attends depuis des heures… non, des jours ! J’ai milles question, vient, il faut absolument qu’on discu-”

Alors qu’elle insiste sur l’urgence de la situation, Abyss tend la main pour l’attraper, l’embarquer avec elle. Mais alors qu’elle pose sa main sur son bras pour attraper le tissu de sa manche, Abyss s’arrête nette.

“Oh.”

Ah, ce qu’elle a été bête. Ce qu’elle a été bête pour ne penser qu’à elle. Ce qu’elle a été égoïste de l’oublier lui. Ce qu’elle a été naïve de croire qu’Alfie serait content de la voir et de lui raconter son histoire.
Abyss déglutit, cligne des yeux une fois, puis deux. Et elle encaisse le choc. Elle encaisse la vague d'émotions qui vient de se déclencher au contact d’Alfie. C’est d’une faiblesse violente. D’un désespoir profond. Alfie n’est plus le garçon solaire, l’enfant prodige, l’homme passionné.
Non, Aflie n’est plus rien de tout cela.
Il n’est plus que l’ombre de lui-même.
Déprimée, désespérée, maigre, les yeux cernés.

“Ok. Viens.”

Abyss lâche sa manche pour venir glisser son bras, sa main, dans le dos du grand garçon. C’est ça qu’elle aurait dû faire depuis le début, s’oublier un peu. Elle le ramène contre lui, doucement, délicatement. Et elle le serre avec tendresse. Elle lui offre une étreinte réconfortante, des bras solides, des pieds bien ancrés dans la terre. C'est doux, c'est fort. Elle y met toute son âme (tout ce qu'il reste).

“C’est bon. C’est fini. Je suis là.”

Ca va allez, Alfie, promis.
Je sais tout, j’ai tout compris.

Elle ne lui laisse pas le temps de fuir. Ni physiquement, ni dans ses mots, ni du regard. Abyss sait. Il n’a rien besoin de dire, rien besoin de faire. Elle sait. C’est plus fort qu’elle. Elle n’aime pas ça, mais c’est comme ça.

Abyss sur la pointe des pieds, parce que Alfie est un grand garçon. Elle l’enlace, le serre, longuement, doucement. Elle veut lui montrer, lui transmettre, qu’il peut compter sur elle. Qu’il n’est plus seul. Comment cela pourrait en être autrement ? Comment Abyss pourrait l’abandonner, lui, son ami, en sachant exactement ce qu’il ressent ?

“Je sais.”

Elle sent le corps d’Alfie se contracter, son cœur manquer un battement. Elle sent les émotions qui gonflent et gonflent, prêtent à éclater comme un ballon, prêtent à se déverser si et seulement si Alfie accepte de baisser sa garde, de se laisser aller. Elle n’est pas sûre qu’il en soit capable. Qu’il sache encore comment faire. Elle le sent vide, perdu, hagard. Oh, ce n’est pas grave, Abyss le fera à sa place.

Quand elle sent qu’il a fini, qu’il n’a plus besoin de l’étreinte, elle le relâche. Seule sa main n’a pas quitté la sienne. Cela reviendrait à briser l’instant et Abyss ne peut pas se le permettre. Elle n’est pas sûre qu’il reviendra vers elle et si elle le laisse partir.
Abyss sèche les larmes qui perlent au-dessus de ses joues. Elles viennent de ses yeux mais ne sont pas les siennes.

“Tu n’as pas bonne mine.” Elle rit tandis que sa main libre vient lui ébouriffer les cheveux, toujours sur la pointe des pieds. C’est un peu nul, ce n’est pas très réconfortant et le sourire est nerveux. Abyss ne sait pas vraiment quoi dire. Elle est forte pour comprendre, pour faire corps; pas pour prononcer de beaux (faux) discours. “Allez, suis-moi.”

C’est un ordre. Abyss, main dans la sienne, l'emmène avec elle à quelques mètres de là, pour être plus tranquille, pour respirer un peu l’air. Puis, dans un carré d’herbe qui semble, pour une raison mystérieuse, être l’endroit précis où Abyss voulait s'asseoir, elle se couche dans l’herbe, et l’allonge à côté d’elle.

“C’est fini Alfie. Promis. Tu es dehors, tu es sorti. Et je suis là. Je ne te quitterai pas.” Moi, je ne partirai pas. Moi, je resterai là. “Tu veux me raconter ?”

Elle ne lui demande pas comment il se sent, ça, elle le sait. Mais s’il a envie de parler, de se confier, Abyss est là. Il peut lui raconter n’importe quoi. L’infirmerie, le Labyrinthe, Luke, Mia, ce qu’il en pense, ses peurs, son état… Ah, courage Alfie. Ca va aller. Ca va passer. Et si ça ne va pas, Abyss brûlera tout avec toi.

Elle le toise encore un peu, relie son coeur au sien. Et finalement, elle se blottit contre lui, la tête contre son coeur pour mieux l’enlacer (écouter). Elle a l’impression que c’est là qu’elle doit être.
Après tout,
Peut-être que Alfie à juste besoin d’un câlin.

Abyss rejette sa question de toutes ses forces. Elle ne veut pas y réfléchir, elle ne veut pas y penser. Elle ne veut pas savoir. C’est comme ça et c’est tout. Abyss est gentille, Abyss est conciliante, Abyss est compréhensive. C’est ainsi. C’est sa nature. C’est ce qu’elle est. Si elle commence à réfléchir, elle est finie.

Alors elle hausse les épaules.

Elle se concentre sur Alfie. Il n’y a que lui qui compte, il n’y a que lui en cet instant. Abyss ne saurait faire autrement: elle est un syphon qui avale et avale les émotions. Elle se noie dans les paradoxes du ressentis d’Alfie, dans sa détresse, sa culpabilité, son injustice.
Sa colère.

“Tu veux vraiment que je te dise ce que j’en pense, Alfie ?”

Abyss s’est redressée, pour le surplomber. Elle l’observe longtemps. Il y a de la sévérité et de la gravité dans sa voix. Elle lui laisse le choix. Alfie n’a peut-être pas envie d’ouvrir une boîte de Pandore une deuxième fois.

Son regard glisse ensuite vers le paysage. Il y a devant eux une étendue d’herbe verte. Au loin, les murs de l’Enclave, le Sud et l’Ouest, les surplombants. A la fois rassurants et menaçants. Elle voit au loin la Société, ces bâtiments de vie commune. Si elle regarde plus bas, elle peut apercevoir la forêt de la Source.

“Regarde. Qu’est-ce que tu vois ?”

Abyss ressent une certaine sérénité, au milieu du vacarme que fait son ami déchu. De loin, la vie à l’Enclave à l’air paisible, agréable. Idyllique.

“Moi, tel que je te vois, je vois un jeune homme désemparé, meurtri et en colère. Je ne sais pas contre qui tu l’es, si c’est contre toi-même, contre l’Enclave, ou contre les autres… Tu es le seul à avoir la réponse.” Ses yeux se sont plantés à nouveau dans les siens. “Mais je vois aussi un homme courageux. Stupide, mais courageux.”

Alfie est un idiot. C’est un idiot pour être allé dans le Labyrinthe de nuit, avec une blocarde qui ne connaît pas l’endroit. Alfie est un idiot d’avoir voulu l’impressionner, d’avoir voulu prouver à Mia, aux parents, au monde, qu’il en valait la peine. Mais est-ce la faute d’Alfie ou celle de ceux qui l’ont élevé comme ça, qui l’ont forcé à vouloir toucher le ciel, qui l’ont fait miroiter de belles promesses ?

“Tu as déjà été puni, Alfie.” Ça tombe comme un couperet, comme une évidence ou une conclusion, comme la fin d’une démonstration. C'est violent, mais Abyss le dit avec une douceur hypnotisante. Mia ne reviendra pas. Alfie a perdu toutes ses étoiles. Luke est dans une colère noire (ou est-ce de la culpabilité ? Allez savoir). Les blocards ne parlent plus que de ça, de lui, de sa chute. Il est pointé du doigt et son nom est sur toutes les bouches. Et pas en bien. “Tu veux continuer à te punir toi-même ?”

Maintenant c’est à lui de voir. Si tel est son choix, Abyss le respectera. S’il veut se complaindre et se lamenter contre elle, sur son épaule, alors Abyss encaissera. Quoiqu’il décide, elle ne bougera pas.
Et si ses yeux brûlent toujours un peu, si la flamme de son regard n’est pas tout à fait éteinte, alors Abyss pourra lui dire, sincèrement, ce qu’elle en pense.

Elle passe ses doigts fin entre ses mèches blondes pour recoiffer un de ses épis ébouriffés.

Seul contre le reste du monde. C’est donc cela qu'il ressent. La colère bouillonnante de celui qui perd tout. Ses affaires, son poste, ses étoiles, son statut, ses amis… Tout ce que l’Enclave a bien voulu lui donner, on le lui a arraché d’un coup, comme ça, violemment. La colère de la solitude, c’est tout ce qu’il reste. Abyss toise mais ne dit rien. Elle comprend. Ça s'arrête là.

Elle hausse un sourcil devant son constat, puis son regard fuit par réflexe. Elle rougit à son tour en regardant par terre. Elle se sent vulnérable et n’aime pas être mise à nue. Alors quand la situation s’inverse et qu’on arrive à lire en elle, elle ne sait jamais quoi faire.

“Ah… Ah bon ?” Alfie s’en veut d’avoir dit ça mais Abyss ne lui en veut pas. Peut-être qu’il a raison. Elle ne s’est jamais posée la question. Elle n’a jamais cherché à savoir qui elle était, ce qu’elle était. Timide ou entreprenante, introvertie ou extravertie. Réaliste ou rêveuse. Pessimiste ou optimiste. Méchante ou gentille. “...Tu as peut-être raison. Moi non plus je n’ai pas l’habitude de réfléchir autant sur mon propre cas.”

Elle rit doucement comme pour chasser la gêne, cacher son malaise. C’est toujours plus simple de s’oublier dans la tête des autres.
Alfie se redresse à son tour. Elle le sent un peu plus stable. Il n’est pas encore totalement calme et il est toujours aussi… vide.  Il n’ira pas mieux avant quelque temps, elle en a conscience. Mais au moins, c’est déjà ça.

“En tout cas je suis là. Courage, Alfie.

Sourire doux. Elle a envie de poser sa main dans son dos ou de l'enlacer encore, mais elle est trop perturbée pour faire quoique ce soit. Trop lointaine, tout à coup.

Et puis, Abyss hésite, le regarde intensément, cligne des yeux. Elle avait presque oublié la raison de sa venue. Elle est tentée de lui demander, tentée de laisser échapper sa curiosité. Mais est-ce que ça ira ? Est-ce une bonne chose de parler du Labyrinthe maintenant ? Abyss à peur. Elle a peur de le perdre de nouveau, peur de lui faire du mal.

“... Comment s’était ? Dans le Labyrinthe ?”

Finalement, elle cède à sa curiosité et à son propre intérêt.  Alors elle le scrute, alerte. Elle est prête à récupérer la moindre information: vocale, émotionnelle et physique. Elle est prête à l’engloutir.

Et en un instant, les regrets. Abyss n'apprendra-t-elle donc jamais ? Aura-t-elle un jour la sanité d’esprit de se taire avant de franchir les lignes, les points de non retour ? Garder sa curiosité morbide pour elle, s’oublier au profit d’autrui, cesser d’essayer, sans cesse, d’obtenir ce qu’elle veut, de garder le contrôle.

Elle s’en veut. Se mord la lèvre. Qu’est-ce qu’elle a cru ? Alfie vient de sortir après trois jours d’isolement. Après trois nuits du drame. Après sa chute, sa couronne de petit roi tombée au sol.
Elle l’a lu dans son coeur: il a besoin d’être soutenu, il a besoin de ses amis. Et qu’est-ce qu’elle fait, elle ? Au lieu de l’accueillir dans ses bras, de lui murmurer que tout va bien ? Qu’est-ce qu’elle fait, Abyss ? A part ne penser qu’à son petit intérêt, qu’à sa foutue curiosité ?

Abyss se demande: qu’est-ce qui est le plus important ? Son ami Alfie ou le labyrinthe de nuit ?  
Elle ne veut pas répondre. Elle le sait, de toute façon, et elle s’en veut suffisamment.

Alors elle ravale sa langue, ses questions, ses regrets, ses remords.

Elle est désolée.

La crise l’assaille. Les mains sur le crâne, ça vrille dans sa tête à elle-aussi.  Haut le cœur. Elle se prend la vague qui revient, celle qui vient se fracasser sous les rochers, celle qu’elle a elle-même provoqué: bien fait.

“Pa… pardon Alfie. Je suis désolée… Je suis là, ça va aller, c’est fini, promis !”

Elle ne sait pas s’il l'entend, elle lutte pour deux. Il faut réfléchir vite, sinon elle partira avec lui. Comment faire, déjà, pour contrer l’angoisse, pour contrer la noyade ? Abyss voit le gouffre, Abyss voit la peur, Abyss voit l’horreur.
C’est déjà trop.

“Alfie !”

Elle crie. Plaque son corps contre le sien, l’enlace et le serre fort. Sa tête contre son coeur, car elle est plus petite, elle veut ralentir son rythme cardiaque. Elle le serre, pas trop fort pour ne pas l’effrayer, mais assez pour qu’il le sente. Les pieds dans la terre, Abyss se raccroche au réel. Elle veut servir de pont à Alfie, d’un ticket retour, d’un lien vers la réalité, vers la sécurité.

“Alfie, c’est fini. On est dans l’enclave. On est dans l’herbe, tu la sens, l’herbe sous tes pieds ? Je suis là, c’est fini. Tout va bien, tout va bien…” Elle martèle ses mots, le relâche pour poser sa main sur sa poitrine. Elle le guide dans sa respiration. “Inspire, expire. Inspire, expire… Voilà, c’est bien.”

Redescend, tout doucement.
Les cauchemars sont terminés.
Tu es en sécurité.

Les sentiments d’Alfie sont puissants, la détresse qui lui fait trembler le corps, qui sonne une alerte, un appel à l’aide. Ils viennent se confronter aux siens, se mélanger à leur propre conscience en un clash dérangeant. Abyss bloque, de toutes ses forces, ses propres émotions. Refoule sa curiosité, refoule sa culpabilité. Elle lutte aussi contre ceux d’Alfie qui viennent s’insinuer dans son coeur et son esprit. Il faut qu’elle lutte pour deux. Il faut qu’elle soit forte pour eux. C’est son rôle.

Les mots font mouches, Alfie se calme. Son cœur s'apaise, reste fragile. Le moindre battement de travers pourrait le faire sauter. Abyss aussi, se détend. La crise est finie.
Pour le faire redescendre en douceur, elle relâche son étreinte peu à peu, mais le laisse contre lui. Abyss sait: c’est à celui qui a besoin d’amour qui doit décider de la fin d’un câlin. Alfie lâchera quand il voudra. De sa main, elle vient lui caresser les cheveux, comme elle peut. Elle a vu les mères, elle a vu Eden, reproduire le geste suffisamment de fois pour le refaire.

“C’est bien… Voilà, tout va bien. Tu es dehors, avec moi. Tu es en sécurité. Tout va bien.”

Et le cœur se serre devant la demande, le vœu si désespéré qu’il se transforme en supplice. Elle réfléchit un instant. Les promesses, ça ne se décide pas comme ça. C’est quelque chose de sérieux. Il faut le faire avec son âme.

“Je ne t’abandonnerai pas. Jamais. Je reste avec toi.”

Abyss a fait son choix. Elle sera du côté d’Alfie, du côté de ceux qui n’ont rien ou qui ont tout perdu. De ceux qui finissent par sombrer. Elle restera à ses côtés même si elle doit être la dernière blocarde à lui tenir la main.

Alfie ne le voit pas, mais le visage d’Abyss est amer. Sur son visage, un rictus, car elle sait qu’elle ne pourra pas honorer sa promesse. Un jour, elle devra l’abandonner, lui aussi. Soit parce qu’elle aura sombré, se sera détournée de tous les autres et d’elle-même.
Soit, parce qu’elle aura trente ans.
Elle partira avant lui, vers le Paradis.

Et Abyss se dit: elle ne lui parlera plus jamais du Labyrinthe.
Promis.