amazed

C'est la troisième fois qu'Alfie s'attire des ennuis.
Que manquait il à ses serments pour qu'Alfie comprenne ? Aurait  il dû être plus dur, laisser la colère guider ses mots quitte à le regretter si c'est pour que le jeune homme craigne sa fureur au moindre faux pas ?
A ce rythme, le Père allait perdre patience pour eux deux.

La colère est toujours bel et bien présente, elle tend tout son dos ainsi que ses épaules habituellement décontractées. Il entre dans l'infirmerie, se préoccupe d'abord du médecin passant des tests à son blocard, glisse un bref mot d'excuse mais s'invite malgré tout à leur côté, le pas  rapide, le poing serré.

- Alfie.

Bien sûr qu'il a été prévenu. Mis au courant, même, brièvement. Encore un blocard blessé, possiblement par sa faute, mais c'est un élément à vérifier. Quoiqu'il en soit... Ce n'est pas la première fois.
Son regard le détaille, scrute et cherche une quelconque blessure, mais le jeune homme va bien.

- Avant que je te gronde, j'aimerais que tu me racontes tout depuis le début. Si tu ne le fais pas, je ne pourrais pas t'aider.

Hadrian se force pour garder un ton de voix suffisamment calme. Il prend le temps de poser ses mots, tous aussi sérieux l'un que l'autre.
Ses bas se croisent. Ils gardent la colère enfouie, laisse  les explications d'Alfie la chance de l'apaiser.

- Compris ?

Avec ce mot, il plonge son regard dans le sien, le fait sévère autant qu'il peut malgré l'inquiétude.

Un doigt inquisiteur pointant Alfie, tandis que le médecin le prend  part. Son regard ne le quitte pas vraiment, comme si sa capacité était capable de le faire disparaitre s'il cessait de garder un oeil sur lui. Mais les mots du docteur suffisent pour le laisser s'échapper quelques secondes à ses yeux.
Une deuxième capacité.
Hadrian est sûr d'avoir bien entendu, pourtant, il reste d'abord incrédule, silencieux, soutenant le regard du médecin qui ne devait pas bien penser d'avantage de son personnage.

- O-oui !

Hadrian a tant de question, aucune ne sera posée cependant. L'attitude du docteur suffit pour lui indiquer qu'il serait insultant de remettre en question ses résultats, et qu'il n'a pas le temps de lui faire un cours non plus.

- Merci beaucoup. Loué soit le Père.

La colère s'est tue, face à cette révélation, mais toujours le réflexe d'y glisser cette adoration factice.
Hadrian revient au jeune homme avec moins de conviction que tout à l'heure, l'esprit ailleurs. Et alors, il lui rappelle le Panic. Le message du Père concernant la non intervention. Mêlée à cette annonce, le voilà perplexe. Le patriarche inspire longtemps, pour préparer un soupir tandis qu'il essaie de faire de l'ordre dans toutes ces informations.
Laissons les doutes de cotés.
Ses bras se croisent à nouveau, les yeux se posent sur Alfie.
Que valent les  excuses quand on multi-récidive ?

- Prouver quoi ? Certainement pas prouver que je peux te faire confiance pour ne pas t'attirer des ennuis !

Sa main vient masser sa mâchoire quelques secondes, comme pour se calmer, puis il reprend.

- Alfie... C'est très grave. Si...

S'il n'y avait pas cette seconde capacité, Hadrian n'aurait pas donné cher de la peau d'Alfie. Et pourtant. De ce petit jeu interdit, au préalable autorisé par le Père lui même, il en ressort vainqueur d'une capacité qui pourrait même peut etre le tirer ses sous sols des dortoirs.

- Ecoute. Je ne veux que te voir t'épanouir et donner le meilleur de toi même. Depuis l'accident, tu ne donnes souvent que le pire.

Des mots durs, mais son ton s'est adouci.
Hadrian tire un fauteuil pour le mettre en face d'Alfie, puis s'installe.

- Je ne doute pas que tu puisses faire tout aussi bien qu'autrefois tu sais ? Mais quelque chose ne va visiblement pas. Pourquoi réagir à ses provocations, hm ? Tu n'as rien à lui prouver, si ?

La bonne nouvelle ?
Hadrian la garde pour plus tard. D'abord, il faut qu'il écoute.