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Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père [Suprême] vous pardonnera aussi.

Tu pardonnes les pécheurs, les ignorants, les orgueilleux, les paresseux, tous les enfants du Père. Tu pardonnes leurs offenses, volontaires ou non, contre toi et contre le Père. Tu pardonnes mais tu corriges, tu pardonnes mais tu n’oublies pas.

Fox n’était peut-être pas ton frère de sang mais il reste ton frère, que tu dois aimer, pardonner, éduquer, corriger. Un frère que tu dois élever au plus haut rang, un frère à qui tu dois faire voir la Lumière et à qui tu dois faire apprécier ton regard bienveillant, et le regard bienveillant du Père. Pour lui, tu descends jusqu’aux abysses. Click clack, résonnent tes pas rapides sur le carrelage craquelés du sous-sol. Il ne t’est pas inconnu mais t’étonne toujours les premiers instants. Tu ne peux pas dire que cet endroit te laisse indifférente, tu souffres pour celleux qui sont au plus bas de la Société, celleux qui ont été abandonnés par le Père en guise de punition, tu les plains et les aides comme tu peux, mais en réalité, si tu regardes réellement au plus profond de toi, la pauvreté de cet étage et de ses habitants flattent ton égo — tu es meilleure qu’elleux toustes.

Le dos droit, un petit panier dans une main, l’autre bras replié au niveau de ta taille, tu marches confiante jusqu’à la porte de la chambre de Fox. Tu toques trois fois, C’est Tess. tu annonces, le ton doux. Et quand Fox t'ouvrira, il verra te verra lumineuse, un sourire aussi doux que ta voix sur tes lèvres — il n’y a rien à craindre ce n’est que sa grande-sœur. J’ai ramené le goûter ! tu montres le petit panier dans ta main Du thé oolong et des biscuits à la cannelle. toujours avec le sourire.

Dire que tu lui avais apporter un goûter parce que tu savais qu’il ne mangeait plus à sa faim serait mentir - la privation est une punition du Père. Tu avais apporté de quoi goûter par habitude d’offrir du thé et des biscuits à tes invités, à tes visiteurs, à amener un petit quelque chose quand tu vas voir quelqu’un - qu’il apprécie ta bonté ! Mais si cette boisson et ces biscuits aideront à lui parler plus facilement, alors qu’il y voit de la fourberie.

Tu entres alors dans la chambre, vide, solitaire, petite, sale, une cage plus qu’une chambre; mais tu ne commentes pas sur son état - quand à Rome, faites comme les Romains dit-on. Tu t’asseois donc où il le permet et pose ton panier par terre. Tout de suite tu te mets sur la défensive... avec une légère moue, Peut-être que j’ai juste envie de rendre visite à mon cher frère. en partie vraie, tu te souciais sincèrement de ta famille.

Tu lui sers une tasse de thé et la tends vers lui, Je l’ai fait froid vu que le temps se réchauffe. servi avec le sourire, avant de mettre un petit plat de biscuits à la cannelle entre vous deux. Tu n’avais ramené qu’une tasse car toi, du thé, tu peux en boire quand tu veux, comme tu veux, mais lui- non, tu chasses pour l’instant cette pensée, tu devais lui parler sérieusement, l’aider à remonter l’échelle de laquelle Swann l’avait jeté. Mais je viens aussi te voir à cause des excuses d’Alfie. le ton quelque peu plus sévère Pourquoi tu as applaudit à la fin ? Pourquoi l’encourages-tu ainsi dans ses actions ? La colère qui fait vibrer tes cordes vocales se traduit en un ton sec - Mia est morte à cause d’Alfie, Mia une crea comme vous, Mia votre sœur et Fox l’encourage !? -.

Mieux à faire ? Alors que c’est ton rôle de grande sœur de prendre soin de tes adelphes, de leurs rendre visite, de prendre de leurs nouvelles, de les soutenir dans leur vie en Société, de les guider sur le droit chemin et de les aider à se relever après de dures épreuves ? Et Fox était incontestablement ton frère et avait besoin d’aide. Même s’il était extrêmement réticent à l’accepter.

Mais au moins il accepte le thé et les biscuits, et tu considères cela une petite victoire. Et qu'il les garde, qu’il les cache, mais qu’il sache aussi que si on les découvre tu diras de suite qu’ils sont de ta part, que Fox n’est ni voleur ni menteur, qu’il a juste accepté un petit cadeau de sa grande sœur.

Tu restais rarement sans voix face à une réponse ou un commentaire et Fox a réussi à accomplir cet exploit. Tu fermes les yeux un instant, comme pour te concentrer, souris et souffle du nez. Ça aurait été n’importe qui d’autre j'aurais laissé passer, en effet il vaut mieux dire une vérité blessantes que de beaux mensonges. et tu ré-ouvres les yeux, fixant ton regard à nouveau dans celui de Fox, Mais on parle d’Alfie. a-t-il oublié ou s’en moque-t-il ? Tu aurais vraiment tout laissé tomber, hm ? ses étoiles, ses relations, sa famille, son sens de justice, et pourquoi ? Tu le sais bien que si tu continues sur cette voie, tu seras puni de plus en plus sévèrement, tu seras interné à l’infirmerie… laisse ta voix en suspens, présage qu’il y a pire que tout ça, un pire que tu ne peux imaginer, que tu ne veux pas imaginer. Et tout ça pour prouver quoi ? tu soupires, l’expression assombrie par la tristesse, Je suis inquiète pour toi, c’est tout. sincère.

Si, mais pas comme ça. Pas en présentant ses excuses pour finir par des insultes. En vérité tu voulais le voir souffrir, tellement, tu voulais le voir souffrir pour avoir joué au Père et avoir pris la vie d’une de tes sœurs, tu voulais le voir souffrir pour avoir les mains teintées d’un sang qui ne se lavera jamais. et tu voulais te voir souffrir pour penser ainsi, parce que tu n’étais pas aussi miséricordieuse que le Père qui le laissait en vie. Que le Père te pardonne car tu en souffriras. Et pareillement je serais venue te voir. pour demander à quel titre applaudit-il de tels propos.

Tu soupires, Avant, tu avais tout. puis il a été tempté hors de la lumière et bien que tu aies essayé de l’en tirer, il s’y était enfoncé de plus en plus jusqu’à perdre tout. jusqu’à avoir ce “pas grand chose” à présent. Mais Bien sûr que je t’aurais donné une étoile, si tu avais fait ou dit quelque chose pour prouver que tu en voulais une ! tu étais sa grande-sœur après tout, tu es là pour encourager, pour soutenir, Mais tu as depuis que tu as perdu tes étoiles, tu restes là. à vivre, à attendre quelque chose, tu ne comprends pas quoi. C’est comme si tu avais admis une défaite juste parce que tu t’es fait punir, alors que ce n’était que le premier pas vers une ascension nouvelle. tu le dis comme une évidence, comme si c’était une chose si simple. Fox, tu poses tes mains sur les siennes, le regard dans le sien, tu peux tout avoir à nouveau. Pourquoi n’en veux-tu pas ? qu’il t’explique, parce que contrairement à Swann, tu veux comprendre, tu veux l’aider.