amazed

Les papillons de nuit, comme beaucoup d'insectes actifs la nuit, sont attirés par la lumière. Il paraîtrai qu'ils utilisent la lumière des étoiles pour s'orienter. Alors, les lumières artificielles viennent perturber ce système de navigation naturel, et ils viennent se coller aux lampes à halogène. C'est un funeste destin qui les attends puisqu'une fois contre la glace, ils sont condamnés à brûler sur place.

Il n'y a pas vraiment d'étoiles dans l'Enclave. Celles qui brillent sur la toison ne sont pas réelles puisque le ciel lui-même est un mensonge. Même si Abyss voudrait s'y coller, elle ne pourrait pas les atteindre puisqu'il lui faudrait voler. Dans la nuit noire, la lumière ne l'attire pas. Ce Abyss cherche, c'est les ténèbres.

Elle est assise dans l'herbe. Le corps en parfaite symétrie et le dos bien droit. Devant elle se la porte Sud. Elle paraît si grande que si elle n'était pas fermée, on pourrait croire que Abyss va se faire avaler. Mais le gong à déjà sonné depuis longtemps: les portes resteront fermés jusqu'à demain six heures.

Le labyrinthe gronde. Elle entends les murs qui se déplacent, se chevauchent, s'entrelacent. Le son est glaçant mais son cœur bat un peu plus fort quand vient les hurlements. Abyss accueille les frissons et la peur car ils sont signes qu'elle est encore vivante. Parfois, elle doute. Les médicaments prescrits par Jim et Armel ne font plus d'effet et la toque plus qu'ils ne la soignent. Abyss ne ot pas ou dort trop, et, en constant flottement, elle ne distingue plus ce qui est de l'ordre du rêve ou de la réalité.

Abyss est à la frontière de l'Enclave mais son esprit est perdue dans les limbes du Labyrinthe. Elle n'entend pas le loup dans son dos puisqu'il ne fait aucun bruit: ni dans ses pas, ni dans son esprit.